(RDS) - Les Jeux olympiques débutent dans quelques semaines et l'équipe féminine est maintenant dans le dernier droit de sa préparation. Aujourd'hui, je vous parlerai de la préparation de l'athlète en vue des prochains Jeux olympiques, car cela est primordial.

Qu'est ce que les athlètes ont dû faire pour se rendre au point où elles sont maintenant?

D'abord, il faut dire que le partage de la vision (ou de la philosophie) est important vers l'atteinte de l'excellence; tout le monde doit être d'accord avec les buts à atteindre et les moyens d'y parvenir. Développer et préparer un athlète olympique est complexe. Je crois que pour développer les qualités personnelles, physiques, physiologiques et tactiques, qualités essentielles pour batailler lors d'événements majeurs tels un championnat du monde ou les Jeux olympiques, l'athlète a dû, au-delà du talent, faire preuve d'engagement, de responsabilité, de courage et de détermination. Ce n'est pas le fruit du hasard ou une question de chance. C'est le résultat d'un travail remarquable dont l'ensemble de la population canadienne doit être extrêmement fier.

La préparation pour les Jeux de Salt Lake City a commencé dès la fin des JO de Nagano. Cette préparation a été planifiée sur un cycle de quatre ans, sachant que nous étions pour centraliser les joueuses à Calgary lors de la dernière année. Depuis le mois d'août 2001, toutes les joueuses sont réunies à Calgary où elles vivent à temps plein.

Calgary est donc l'étape finale de notre préparation, c'est là que nous devons atteindre notre "peak". Depuis quatre ans, le programme et la préparation évolue. L'an dernier, les filles étaient réparties dans 17 équipes à travers le Canada. Il fallait donc tenter de les suivre dans leur équipe respective (Kim St-Pierre avec McGill, Caroline Ouellet avec Concordia, par exemple). Nous avons réussi à développer un bon système de communication avec les entraîneurs de ces joueuses et avec les centres multisport à travers le Canada. Même si les joueuses n'étaient pas centralisées à Calgary, ces centres pouvaient leur fournir des outils pour leur permettre de poursuivre leur développement. À Montréal, par exemple, c'est Alain Delorme qui aide les joueuses du Québec.

Quel est le rôle des entraîneurs versus celui de l'athlète?

La responsabilité de la préparation de l'équipe et la tâche d'offrir un encadrement positif d'entraînement aux athlètes revient au personnel d'entraîneurs. J'ai le privilège de travailler et d'être entourée de plusieurs experts de renommée mondiale, ce qui m'aide beaucoup. Entre autres, il y a le Dr. David Smith qui seconde le Dr. Steve Norris (ce sont deux docteurs en développement physique). De son côté, Jason Poole assure la préparation physique et musculaire des joueuses. Lorraine Ostiguy, de Montréal, est responsable du patinage. Dr. Suzanne Leclerc, de Montréal, effectue le suivi médical. Bref, une douzaine de spécialistes en nutrition, psychologie sportive, physiothérapie et en massothérapie assurent le suivi des joueuses. Nous ne constituons donc qu'une pièce de la préparation globale.

En plus, ces experts travaillent depuis longtemps avec des athlètes olympiques. Ils connaissent donc la "game". Ils apportent une expérience énorme, mais le dernier mot me revient toujours. Toutes les décisions qui impliquent l'équipe sont prises par moi car il faut toujours suivre une logique d'entraînement.

Mon but est de m'assurer que tous les gens gravitant autour de l'équipe travaillent en harmonie. C'est un peu comme un puzzle, chaque pièce doit bien s'emboîter avec les autres. Je dois en quelque sorte gérer le personnel et mettre toutes les pièces du puzzle ensemble pour permettre aux joueuses d'avoir l'encadrement le plus positif possible.

Quel est le rôle de l'athlète?

De son côté, l'athlète est responsable de sa préparation individuelle. En respectant les attentes et les objectifs de l'équipe qui sont fixés au début de l'année en collaboration avec les entraîneurs, l'athlète définit ses objectifs individuels. Par la suite, on leur donne du "feedback" pour s'assurer que tout le monde est sur la même longueur d'ondes.

Des exemples?

D'abord, plusieurs joueuses tiennent un journal afin de suivre la progression de leur performance. Le journal quotidien aide aussi à rappeler notre engagement. Il nous rappelle également notre amour du sport. Chacune des joueuses se fixe des objectifs à atteindre, développe un plan et se porte responsable de la mise en place de ce dernier. Ces objectifs sont de trois niveaux: 1:sur la glace, 2: au niveau physique et 3: au niveau de la préparation mentale.

En cette période finale de préparation, les moments de repos sont extrêmement importants. Il faut bien travailler et bien se reposer. Il ne faut pas trop en faire sinon on épuise les joueuses inutilement. Parfois cela représente un dilemme pour un entraîneur et ce n'est pas toujours facile à gérer.

Sur ce, bonne semaine.