La photo de la voiture Jordan, en page 100 du Journal, livraison d'hier matin, résume bien ce que le sport professionnel s'apprête à vivre alors que les prochaines années seront marquées par plusieurs rebondissements et surtout par une économie plus réaliste.

L'opulence, c'est terminée.

La voiture Jordan ne représente pas la voiture phare de la Formule Un. Jordan est une petite écurie mais avez-vous remarque que la voiture toute jaune est presque nue, pas de commanditaires pour la couvrir. N'est-ce pas là la tendance que le sport professionnel va vivre des années difficile s'il ne parvient pas à mettre de l'ordre dans les finances et surtout s'il ne parvient pas à créer un climat rassurant dans les opérations quotidiennes.

Les grandes entreprises, habituées à dépenser des fortunes colossales ont décidé de lever le pied. Elles veulent de plus grandes garanties, elles désirent un meilleur retour sur investissement si jamais elles s'identifient par le biais du sport. Elles veulent se coller à la réalité quotidienne et non au monde de la science-fiction que dégage le sport professionnel.

Et, un autre exemple qui nous saute aux yeux, c'est la Ligue nationale de hockey. Plutôt que de plonger dans un marasme financier qui leur aurait coûté des centaines de millions de dollars, les propriétaires des équipes décidaient, il y a deux semaines, d'annuler la saison. Ils espèrent maintenant que le message va être bien compris par les membres de l'Association des joueurs qui ont cru, jusqu'à la dernière minute, que les proprios étaient pour signer, une autre fois, un chèque en blanc.

Or, c'est terminé.

Cependant, je me demande sérieusement si les agents n'ont pas eux aussi été hypnotisés par Bob Goodenow et qu'à leur tour, ils ne veulent pas regarder la situation bien en face. A peine sortis de la réunion de mercredi dernier, plusieurs sont partis en croisade pour répandre la bonne nouvelle. Les joueurs sont unis, les agents sont unis. Et, ils claironnent qu'ils n'ont aucunement l'intention de représenter des joueurs de remplacement, qu'eux, les agents, qualifient de « scabs ».

Pourtant, ce sont ces mêmes agents qui dénichent des emplois en Europe afin de satisfaire leurs clients, sans égard toutefois, aux pertes d'emplois créées par cette action. Comment peuvent-ils alors prétendre qu'ils ne présenteront pas des joueurs de remplacement? Comment doit-on surnommer les joueurs qui ont envahi l'Europe dans l'unique but d'arrondir les fins de mois envoyant dans le champ des athlètes moins talentueux qui gagnaient leur vie dans un contexte moins glorifiant que les patineurs de la LNH? Autre point, ne devraient-ils pas réaliser qu'à partir du 1er juillet, seulement 288 joueurs auront des contrats signés en bonne et due forme pour la saison 2005-06, si saison il y a? Ne représenteront-ils pas plus de 450 joueurs à la recherche d'un emploi? Et, les dirigeront-ils vers l'Europe où ils touchent actuellement des salaires nettement inférieurs à ceux que leur proposent les propriétaires de la Ligue nationale?

Les agents ont beau dire qu'ils ne représenteront pas des joueurs de remplacement, peut-être faudrait-il attendre pour connaître vers quelle structure économique et vers quelle structure d'entreprise se dirigent les propriétaires de la ligue? Et comment peuvent-ils être si confiants que leurs clients actuels ne se présenteront pas au camp d'entraînement de leur équipe? Peuvent-ils décider de leur carrière sur des principes?

Pourquoi persiste-t-on toujours à croire que les propriétaires sont des menteurs, qu'ils trafiquent leurs bilans et leurs revenus? Pourquoi auraient-ils alors sacrifié une saison et des revenus de $2,2 milliards tout en exposant leur entreprise à des conséquences inquiétantes, terrifiantes?

Ce conflit va se régler quand on voudra mettre de côté la haine pour dégager finalement le bon sens! C'est un exercice qui demande de la bonne volonté, des sacrifices et beaucoup de compromis d'un côté comme de l'autre… A-t-on les leaders pour en arriver là?

Mes sympathies

Jean-François Guilbault est un collègue de travail. Depuis plusieurs années, il accomplit son boulot avec beaucoup de courage. A chaque jour, il voyait aussi à ce que son épouse, épuisée par la sclérose en plaques, puisse vivre dans les meilleures conditions. Cette semaine, l'épouse de Jean-François l'a quitté pour un monde meilleur en lui disant un gros merci. Jean-François l'a soutenue dans les pires épreuves, les pires moments même s'il savait qu'il luttait contre un ennemi impitoyable. Je lui offre mes sympathies ainsi qu'à toute sa famille