(RDS) - Bonjour à tous les internautes. Comme vous le savez probablement, notre plus test aux prochains Jeux olympiques sera la formation américaine. Fort probablement, nous affronteront cette équipe lors de la grande finale pour l'obtention de la médaille d'or.

Pour nous, le tournoi olympique sera un processus qui nous permettra de nous améliorer en vue du match contre les Américaines. C'est un long processus.

Cette année, les Américaines forment vraiment l'équipe à battre à Salt Lake. Elles jouent présentement leur meilleur hockey; je ne les ai jamais vu jouer aussi bien. Elles offrent du jeu très constant et discipliné. Dans les huit matchs que nous avons joués contre les Américaines cette année, elles ont joué du hockey quasi-parfait.

Leur machine est très bien rodée. Elles sont toutes réunies à Lake Placid pour se préparer en vue du tournoi olympique de Salt Lake depuis maintenant trois ans. Au Canada, les joueuses sont centralisées à Calgary depuis le mois d'août seulement.

Nous les connaissons autant qu'elles nous connaissent. On sait exactement à quoi s'attendre d'elles. Cette année, c'était aux Américaines de nous rendre meilleures.

Huit défaites

Cette année, nous les avons affrontées huit fois et nous avons perdu nos huit matchs. Il fallait évidemment s'attendre à ce que la centralisation les aide à un moment donné. L'an passé, nous avons "surpris" les Américaines alors que nous les avons battues lors de la finale du Championnat du monde. Cette défaite leur a fait très mal, car elles étaient centralisées depuis deux ans et elles étaient "sûres" de nous battre. Cette année, elles ont enfin récolté les fruits de leurs efforts. Mais je ne veux pas utiliser la différence entre les deux programmes pour expliquer nos récentes défaites contre elles. Est-ce que la différence entre les deux programmes de développement fera une différence aux JO? On s'en reparlera le 22 février.

Comme je le répète souvent, nous ne pouvons rien changer à nos huit défaites, c'est maintenant de l'histoire ancienne. Nous devons dorénavant regarder en avant et mettre nos énergies sur les choses que nous pouvons contrôler.

Programmes différents

Comme je viens tout juste de l'expliquer, les programmes de développement canadien et américain sont différents dans leur structure, de la base jusqu'à l'équipe nationale. Personnellement, je crois que le Canada possède la meilleure structure; c'est au Canada que l'on retrouve le plus grand nombre d'équipes et de joueuses. Il y a donc plus de profondeur au Canada.

Maintenant, il nous faudrait une ligue canadienne où nos filles ne seraient pas divisées dans 17 équipes, comme c'est le cas présentement, mais dans quatre clubs. Les 80 meilleures joueuses au Canada seraient alors réparties dans quatre équipes. Ces joueuses pourraient s'affronter et s'entraîner ensemble sur une base régulière. Cela permettrait aux joueuses d'évoluer à ce niveau d'excellence à longueur d'année. Actuellement, les joueuses ne côtoient ce niveau d'excellence que lorsqu'elles sont centralisées. De leur côté, les Américaines sont centralisées depuis trois ans; voilà ce qui explique, en partie, leurs récents succès contre nous.

Moral des joueuses

Malgré nos huit défaites contre les Américaines, les joueuses sont très enthousiastes lors des entraînements. Elles ont beaucoup de plaisir et elles travaillent fort. Je crois qu'elles ont adopté la bonne attitude. Elles savent qu'elles ne peuvent rien changer au passé et elles mettent toutes leurs énergies sur les prochains matchs.

Quoi faire contre les Américaines?

Comme certains ont pu le constater lors des matchs préparatoires, nous ne soufront d'aucun complexe contre les Américaines à forces égales. Nous avons toutefois éprouvé certaines difficultés sur les unités spéciales. Nous en sommes conscientes et nous savons que nous devons améliorer cette facette. Nous passons beaucoup de temps là-dessus lors des entraînements et nous devrons redoubler de prudence à Salt Lake pour ne pas écoper de pénalités stupides.

Du côté des Américaines, il faudra notamment surveiller Karyn Bye, Cammi Granato, Julie Chu, Jenny Potter et Krissy Wendell. Les Américaines sont très fortes au centre et elles excellent dans les deux sens de la patinoire. Et comme je le mentionnais au début de la chronique, elles jouent du hockey très constant et quasi-parfait depuis un an.

Ce sera un défi de taille, mais je suis convaincue que nous pourrons les battre.

Propos recueillis par Sylvain Leclerc.