À Pittsburgh, on ne pouvait espérer un meilleur scénario que celui d'affronter les Flyers en finale de l'Association Est. Comme un peu moins de 500 kilomètres séparent ces deux villes de la Pennsylvanie, une grande rivalité s'est développée entre les Penguins et les Flyers…une rivalité que l'on a baptisée la « Guerre froide de la Pennsylvanie ».

C'est un peu comme si les Oilers d'Edmonton et les Flames de Calgary croisaient le fer en finale de l'Ouest!

Au cours des prochains jours, l'animosité ne sera pas seulement palpable qu'entre partisans dans les gradins. Il y aura aussi des flammèches sur la glace et peut-être même derrière le banc des entraîneurs.

C'est qu'au cours des dernières saisons, les jeunes joueurs des deux équipes ont appris à se détester dans la Ligue américaine. Les Phantoms de Philadelphie et les Penguins de Wilkes-Barre se sont affrontés à deux reprises en séries éliminatoires et le noyau de chacune des formations a été développé dans les mineures. Au printemps de 2004, les petits Penguins, alors dirigés par Michel Therrien, ont vaincu les petits Flyers de John Stevens en sept matchs en finale de la division Est. Un an plus tard, les Phantoms prenaient leur revanche en finale d'Association.

Ces deux affrontements en séries dans la LAH ont mis la table pour ce printemps mais la guerre sera plus civilisée cette année…promettons-on! « Ça a brassé pas mal pendant l'année du lock-out. On a une jeune équipe et plusieurs d'entre nous étaient à Wilkes-Barre ces années-là. Beaucoup de bons joueurs actuellement avec les Flyers étaient aussi la Ligue américaine à ce moment-là. Richards, Umberger et Richards entre autres. C'était intense et très physique mais il y avait aussi beaucoup de dirty talk », de raconter l'attaquant québécois Maxime Talbot, lui-même assez doué quand vient le temps de faire un compliment à l'adversaire.

« J'ai vécu la rivalité entre Edmonton et Calgary à l'époque où je jouais pour les Oilers et ça ressemble pas mal à ça. On les a affrontés huit fois cette saison et il y a eu dix-huit combats au total, ajoute le matamore de deux cent cinquante-cinq livres Georges Laraque. Mais ça devrait être différent en séries car c'est important d'être disciplinés » poursuit-il.


Iron Mike

À Pittsburgh, les journalistes surnomment affectueusement Michel Therrien « Iron Mike » et avouons que de prime abord, ce sobriquet colle parfaitement au personnage. Mais l'ancien pilote du Canadien, est aussi capable de répliques savoureuses. En 2004, lors des séries de la LAH entre ses Penguins et les Phantoms de Stevens, les journalistes n'avaient pas eu de difficultés à remplir leurs calepins de notes. Et le scénario pourrait se répéter cette année car il y a quatre ans, tout avait débuté quand Stevens avait accusé les joueurs de Therrien de se laisser plonger volontairement pour provoquer des punitions. Et ce fut l'escalade verbale par la suite. C'est d'ailleurs une complainte que l'on pourrait de nouveau entendre au cours des prochains jours, surtout que durant la série contre les Rangers, on a dit que Sidney Crosby plongeait quand il était accroché.

Mais revenons aux séries de LAH de 2004. Fatigué d'entendre son vis-à-vis se plaindre, après le troisième match, Therrien avait même impliqué la mascotte de Wilkes-Barre dans la rivalité! « Est-ce que Stevens va aussi bientôt se plaindre de notre mascotte Tux? C'est à peu près la seule affaire sur laquelle il ne se soit pas plaint jusqu'à présent. Je m'attends à ce qu'il commence à bientôt parler de Tux. » rapporte-t-on dans le Pittsburgh Tribune de jeudi.

- La chicane entre toi et Stevens, est-ce que c'est une légende urbaine Michel?

- Je ne pense pas que ça soit une rivalité entre deux entraîneurs. Je suis en Pennsylvanie depuis maintenant cinq ans et c'est comme ça.

- Non. Mais l'affaire de la mascotte à Wilkes-Barre?

- Ah ouais ça! Ben là, il chialait sur tout…il ne manquait que notre mascotte!

Finalement, la série entre les Flyers et les Penguins risque d'être spectaculaire…et pas seulement sur la patinoire!