(PC) - Le président du Canadien de Montréal, Pierre Boivin, se dit prêt à sacrifier toute la saison 2004-2005 pour en arriver à une entente qui assurera la viabilité des équipes de la Ligue nationale de hockey.

M. Boivin affirme que le lock-out décrété hier se déroule dans un tout autre contexte que les conflits précédents, au terme desquels les propriétaires avaient fini par céder.

Il fait valoir que lors du dernier conflit en 1994, les propriétaires anticipaient d'importantes hausses de revenus avec l'arrivée de nouvelles équipes et la construction de nouveaux arénas. Cette fois, aucune croissance significative de revenus n'est anticipée et M. Boivin affirme que les clubs sont au bord du gouffre. Il assurent donc qu'ils ne céderont pas sur le principe d'établir un lien entre leurs revenus et la part de ces revenus versée en salaires aux joueurs.

Il rappelle au passage que le Canadien perd de l'argent depuis cinq ans. Le club peut tenir le coup un certain temps, toutefois, grâce à une réserve de 300 millions $ mise de côté par les 30 équipes en prévision du conflit, ce qui se traduit par un coussin de 10 millions $ pour le Canadien. M. Boivin n'a toutefois pas raté l'occasion de souligner que le Canadien est la seule équipe qui ne bénéficie d'aucune forme d'exemption fiscale et qu'il devra quand même payer quelque 8 millions $ en taxes municipales cette année.

A Montréal, le conflit se traduit par la mise à pied des 1000 employés à temps partiel qui oeuvrent lors des matchs, surtout des personnes âgées et des étudiants. Les quelque 150 employés permanents du Canadien, pour leur part, ont vu leur semaine de travail réduite à quatre jours, ce qui signifie une baisse de salaire de 20 pour cent, en plus d'une réduction salariale additionnelle.

Par ailleurs, la direction n'a pas encore réussi à organiser la tenue d'événements de remplacement au Centre Bell et il sera difficile de le faire puisque le calendrier doit demeurer réservé aux parties de hockey au-delà de 30 jours, au cas où le conflit prendrait fin.