L'émission Hockey 360 de RDS poursuit sa série de trois reportages sur la situation des gardiens québécois dans la LNH. Lundi, Stéphane Leroux a démontré que le nombre de joueurs à cette position a baissé dramatiquement depuis cinq ans. Pourtant, dans les années 90, le Québec était une véritable pépinière de gardiens.

Le Québec a connu une incroyable vague de succès avec les gardiens de but dans les années 90 en grande partie en raison de la présence de Patrick Roy devant le filet du Canadien. C'est du moins ce qui émane de la plupart des entrevues effectuées. Roy était la grande vedette du Canadien et de la Ligue nationale si bien que les jeunes voulaient l'imiter.

«Il a pratiquement procuré les deux coupes Stanley au Canadien à lui seul. C'est certain que les Québécois ont grandi en le regardant et ils souhaitaient lui ressembler», a précisé l'ancien gardien de la LNH, Félix Potvin.

«Quand j'étais jeune, je regardais Patrick Roy avec ma famille. Il a gagné des coupes Stanley et je suis convaincu que plusieurs enfants l'ont pris comme idole et ont voulu essayer cette position au hockey», a ajouté Roberto Luongo.

«Tout le monde se rappelle de l'impact de Patrick quand il est arrivé avec le Canadien. Il est devenu le gardien numéro un et une grande vedette de la LNH ce qui a créé un engouement pour le poste de gardien. Beaucoup d'athlètes ont opté pour cette position», a avancé François Allaire, son entraîneur de gardien pendant de nombreuses années.

«Les modèles ont aussi joué un grand rôle pour moi. Daniel Bouchard et Rogatien Vachon m'ont donné le goût de jouer à cette position. Aujourd'hui, ça semble plus difficile alors qu'on dirait que ce sont les Européens qui ont pris la relève devant le filet», a admis Roy.

Allaire a été le précurseur de cette grande lignée de gardiens de but formés au Québec dans les années 90. Plusieurs jeunes voulaient devenir des Patrick Roy et imiter le style papillon popularisé par Allaire et le cerbère du CH.

«Les enfants pouvaient regarder Patrick à la télévision quelques fois par semaine», évoque Allaire pour soulever la différence avec l'époque actuelle.

«C'est vrai que les Québécois n'ont plus vraiment de modèle pour s'identifier outre Martin Brodeur et Roberto Luongo peut-être… Ils s'identifient davantage à des vedettes comme Sidney Crosby et les attaquants», a précisé Fiset.

Aujourd'hui il ne reste que neuf gardiens québecois dans la Ligue nationale et seulement trois sont âgés de moins de 30 ans soit Marc-André Fleury, Corey Crawford et Jonathan Bernier.

Comme au cours des dix dernières années, le nombre de gardiens québécois repêché a chuté radicalement et il est permis de se demander si le Québec pourra survivre à cette vague.

«Je ne crois pas que les gardiens québécois soient en voie d'extinction. Je considère que c'est un cycle qui est passé. Au début des années 2000, il y avait beaucoup de gardiens en provenance du Québec qui avaient suivi l'influence de Roy», a affirmé Giguère, récipiendaire du trophée Conn Smythe en 2003.

«Je présume aussi que les bons athlètes ne jouent plus uniquement au hockey. Ils se dirigent aussi vers le football, le soccer et d'autres sports. Ils évoluent également à l'attaque alors ces facteurs expliquent la position de gardien a perdu un peu de son lustre.

Dans notre troisième reportage mercredi, on jettera un coup d'oeil sur la relève québécoise devant le filet et sur les possibilités de voir le Québec reprendre sa place.

D'après un reportage de Stéphane Leroux