PALM BEACH, Floride - Cela ne fait aucun doute, la façon de faire des équipes de la Ligue nationale de hockey est sur le point de changer.

Même les gouverneurs de la LNH ont reçu la confirmation que le plafond salarial ne devrait pas bouger pour la saison prochaine, alors que s'est conclue mardi leur réunion annuelle. Par contre, les équipes se préparent à devoir travailler avec un plafond potentiellement beaucoup plus bas pour la saison 2010-11.

Le montant maximum que les d.g. de la ligue pourront dépenser lors de cette saison de sera pas connu avant une autre année encore, mais les prochaines décisions qu'ils prendront seront teintées des récentes discussions entre les gouverneurs de la LNH. Les propriétaires et les dirigeants à travers la ligue savent qu'ils doivent surveiller leurs dépenses dès maintenant.

"Vous devez être prudent, et c'est exactement la ligne de conduite que j'impose à (mon directeur général) Bryan (Murray), a déclaré le propriétaire des Sénateurs d'Ottawa, Eugene Melnyk. Je lui donne un montant - je ne vous dirai pas lequel - et je lui dis que c'est ça le budget et qu'il ne doit pas le dépasser.

La LNH est sur le point de voir l'autre côté de la médaille d'un système doté d'un plafond salarial - dont l'absence avait causé le lock-out de la saison 2004-05.

Au cours des trois dernières années, les revenus ont augmenté de façon dramatique et plusieurs équipes en ont profité pour offrir de très lucratifs contrats à long terme. Certaines de ces équipes sont sur le point de regretter ces décisions. Plus tôt que tard.

"J'ai toujours cru que si je dirigeais un club, je tenterais de gérer davantage avec des contrats à court terme afin d'avoir plus de flexibilité, a déclaré le commissaire Gary Bettman. Si les revenus décroissent la saison prochaine - ce que nous ne savons pas pour l'instant - et que nous arrivons en 2010-11 et que le plafond salarial est abaissé, vous aurez beaucoup de travail à faire en ce qui concerne vos joueurs.

"C'est pourquoi j'ai toujours cru que de pouvoir compter sur un peu de flexibilité était la clé, car vous ne savez jamais ce qui s'en vient."

Les directeurs généraux de la LNH ont pendant longtemps été qualifiés de gens incapables de se contrôler. Ils en fait de nouveau la preuve le 1er juillet dernier, alors qu'environ 400 millions $ US de contrats ont été distribués en une seule journée à une cohorte de joueurs autonomes considérée plutôt faible.

Le président et directeur général des Devils du New Jersey, Lou Lamoriello, a déclaré qu'il avait été sous le choc de constater certaines décisions prises par ses confrères au cours de cette journée. Plusieurs d'entre eux devraient prendre exemple sur lui. Après tout, il possède déjà trois bagues de la coupe Stanley.

"Vous devriez établir vous-même votre plafond salarial, pas laisser la ligue vous le dicter. De nos jours, vous devez avoir un peu d'espace sous le plafond si vous voulez obtenir du succès. Nous ne sommes pas différents des autres clubs. Nous avons notre propre vision et nous nous efforçons de garder un oeil sur ce qui se passe avec l'économie mondiale."

Pour certains des joueurs qui bénéficieront de l'autonomie après la prochaine saison - les Marian Gaborik, Alex Kovalev, Jay Bouwmeester ou les jumeaux Sedin - la conjoncture ne pourrait être pire. Il pourrait y avoir bien moins d'argent sur la table le 1er juillet qu'il n'y en a eu par le passé. Car bien que le plafond ne devrait pas varier de plus de un ou deux millions $ par rapport aux 56,7 millions $ qui sont présentement permis, il pourrait baisser de façon dramatique par la suite.

"Personne n'a vécu une telle situation, a déclaré le directeur général des Red Wings de Detroit, Ken Holland. Alors je ne pourrais pas vous dire que j'ai un plan. D'ailleurs je ne sais pas si quelqu'un en a un. On ne sait ce qui va se passer la semaine prochaine. Il semblerait que cette crise durera un certain temps."