OTTAWA - Le nuage noir qui suit les Sénateurs d'Ottawa depuis le milieu de la saison continue de nuire à l'équipe, Jason Spezza en étant possiblement la plus récente preuve.

Le jeune attaquant vedette a raté l'entraînement, dimanche, encore affecté par une blessure à la jambe subie vendredi soir. On ignore s'il sera en mesure de disputer le troisième match de la série du premier tour contre les Penguins de Pittsburgh, lundi, alors que son équipe a désespérément besoin d'une victoire pour sauver la face.

"Il faudra attendre à demain (lundi) pour le savoir, a dit l'entraîneur des Sénateurs, Bryan Murray, du cas de Spezza après l'entraînement de dimanche. Il ne se sentait pas capable de patiner aujourd'hui, alors il faudra attendre pour voir."

Spezza n'a pas répondu aux question des journalistes, dimanche. La veille, alors qu'il n'avait pas pris part à une séance d'entraînement optionnelle, il avait indiqué qu'il serait probablement de retour en vue du troisième match. Déjà privés du capitaine Daniel Alfredsson ainsi que des joueurs de centre Mike Fisher et Chris Kelly, Ottawa ne peut se permettre de perdre un autre joueur au combat après s'être incliné à ses deux premiers matchs de la série quatre de sept.

"Ce n'est pas quelque chose qui retient notre attention, a déclaré le dur attaquant des Sénateurs Chris Neil. Nous aurons 20 joueurs en uniforme et peu importe qui ils sont, il faudra y aller avec ceux-là. Nous ne sommes pas du tout démoralisés. C'est simplement une occasion pour d'autres joueurs de s'amener et de faire leur travail.

"Qui sait qui va jouer demain (lundi), mais d'une façon ou d'une autre nous allons y aller à fond devant nos partisans."

Ces partisans ne semblent pas aussi excités ce printemps. Il y a un an, on pouvait voir des drapeaux des Sénateurs sur pratiquement toutes les voitures dans la ville. Il y avait beaucoup d'ambiance dans la capitale fédérale parce qu'on avait le sentiment que l'équipe ferait un long bout de chemin. Et c'est justement à ça qu'ont eu droit les amateurs. Que ce soit parce que l'équipe joue mal depuis une demi-saison ou à cause des nombreuses blessures à des joueurs-clés, il n'y a pas la même fébrilité dans l'air cette fois. En fait, il y a beaucoup moins de drapeaux sur les voitures.

Peu importe, Murray espère que la foule à la Place Banque Scotia, lundi soir, aidera son équipe à se motiver.

"J'espère que les spectateurs vont nous communiquer leur énergie, a dit Murray. J'ai regardé tous les matchs qui ont été disputés dans la ligue ces derniers jours, j'ai vu des gens qui tournoyaient leurs serviettes... Les amateurs ne sont pas sur la patinoire mais ils communiquent leur émotion et nous espérons que ça va soulever les joueurs... Nous espérons qu'ils vont aider."

Les Sénateurs ont effectivement besoin de l'aide de leurs partisans parce qu'ils ont l'air d'une équipe fatiguée, mentalement et physiquement. D'ailleurs, les deux équipes qui ont participé à la finale de l'an dernier sont en difficultés en ce moment, alors que les Ducks d'Anaheim tirent également de l'arrière 2-0 dans leur série du premier tour contre les Stars de Dallas. Peut-être que les joueurs des deux équipes ressentent les effets de la longue saison 2006-07 et d'une saison morte réduite.

"C'est vrai que ça use, a reconnu Murray. Les Ducks doivent jouer sans Corey Perry et il est un élément important au sein de leur équipe.

"Les blessures vous rattrapent mentalement et physiquement si vous jouez beaucoup de matchs année après année. Des équipes ont réussi à composer avec ça par le passé, mais je ne sais pas combien d'équipes ont la profondeur nécessaire pour continuer quand ils ont des gars fatigués ou blessés. Ils (les joueurs des Sénateurs) peuvent rebondir, ils ont certes le potentiel pour le faire, mais on dirait bien que (vendredi) ils n'ont pas été en mesure de tenir le rythme pendant tout le match."