BROSSARD, - Maxim Lapierre ne pouvait choisir de meilleur moment qu'en séries éliminatoires pour jouer son meilleur hockey de la saison. L'entraîneur du Canadien Jacques Martin en est fort aise.

«J'ai retrouvé mon niveau de jeu de la saison dernière», a affirmé Lapierre, mardi.

Le Repentignois rachète en séries une saison laborieuse au cours de laquelle il a vu sa production à l'attaque diminuer de moitié par rapport à la saison 2008-09 (28 points à 14).

«J'ai beaucoup réfléchi cette saison, a-t-il mentionné. J'ai connu des hauts et des bas, et j'ai grandi là-dedans. J'ai aussi été ralenti par une blessure (à un pied), mais tout est rentré dans l'ordre. Ma réflexion m'a surtout permis de réaliser qu'il ne fallait pas paniquer quand les choses vont mal, d'effacer au plus tôt de mon esprit une mauvaise présence sur la glace ou un mauvais match.»

Lapierre a fait remarquer qu'il a dû s'adapter aux nombreux changements qu'on a opérés au sein du personnel de joueurs et d'entraîneurs.

«Mon objectif en début de saison était de reprendre là où j'avais laissé la saison précédente, a-t-il souligné. Mais ça n'a pas bien tourné pour moi en début de saison. Il y avait beaucoup de nouveaux joueurs, un nouvel entraîneur. On m'a muté à l'aile. Ça faisait beaucoup de choses. Mais maintenant je me sens bien à l'aile, je me sens bien physiquement. Tout va pour le mieux.»

Un autre facteur a été que Lapierre s'est senti moins impliqué parce qu'on lui a retiré du temps d'utilisation en infériorité numérique. La confiance en a pris pour son rhume.

«Je me posais des questions, mais maintenant j'accepte mon rôle et j'essaie d'être le meilleur dans ce qu'on me demande de faire.»

Martin ne peux être plus heureux du réveil du pugnace attaquant qui a trois buts à sa fiche en séries, après en avoir obtenu sept seulement en saison régulière.

«C'est valorisant de voir Maxim bien faire, a-t-il dit. C'est un gars de la place qui aime jouer à Montréal. C'est important pour lui de bien jouer. Il a à coeur les succès de l'équipe. C'est un atout quand vous misez sur un joueur qui a à coeur de réussir. Vous pouvez travailler avec lui.»

Martin a ajouté que Lapierre a fait des pas de géant afin de mériter le respect de ses coéquipiers.

«Ça n'a pas dû être facile pour lui par moments cette saison, surtout à titre de Québécois. Mais maintenant il accepte son rôle et il réalise qu'il peut contribuer de différentes façons qu'en tentant de marquer des buts ou de récolter des points. Ses principaux atouts sont sa vitesse et son intensité en échec-avant. Et il peut marquer de gros buts.»

Lapierre se pincait encore, mardi, pour croire que c'est bel et bien lui l'auteur du but à couper le souffle qui s'est finalement avéré celui de la victoire dans le match numéro six.

On le taquinait en lui disant que son exploit ferait les frais d'une prochaine publicité des séries de la LNH, comme on en a fait une avec le brio de Jaroslav Halak.

«Vous avez vu ma réaction par après. Je me disais: 'ça se peut pas, c'est moi qui ai fait ça'?»

Lapierre a assuré que ses coéquipiers et lui ont suffisamment d'énergie en banque afin de livrer une dernière dure bataille aux Penguins.

«On voit des gars payer le prix et faire des efforts extraordinaires. Ça va être la même chose mercredi, a-t-il opiné. La passion et le coeur au ventre vont faire la différence. On sait que tout le monde va bien jouer. L'équipe qui va vouloir le match le plus va l'emporter.»

La discipline pourrait être un facteur crucial. Les Penguins affichent un taux de réussite de presque 35 pour cent en supériorité numérique contre le CH.

«La discipline, oui, mais pas au point de craindre d'écoper une pénalité ou de jouer sur les talons», a précisé Lapierre, qui sera de nouveau fort en gueule afin d'essayer de déconcentrer ses rivaux.

«Je vous dévoilerai mes secrets après les séries. Pour le moment, ce qu'on se dit entre joueurs reste sur la patinoire», a-t-il conclu.

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Michael Cammalleri est le premier joueur du CH qui connaît trois matchs de deux buts en séries depuis que Shayne Corson et Stéphane Richer ont signé l'exploit.

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Le Mellon Arena sera le théâtre d'un premier septième match d'une série des Penguins depuis le 1er juin 1996. Cette année-là, les Pens s'étaient inclinés 3-1 face aux Panthers de la Floride en finale de l'Association Est.

Les champions en sont à leur troisième septième match en l'espace d'un an. L'an dernier, ils avaient vaincu les Capitals de Washington en demi-finale d'association et les Red Wings de Detroit en finale de la coupe Stanley.

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Les Penguins sont à un gain d'atteindre la finale d'association pour la troisième année de suite. Les Bruins de Boston ont accompli l'exploit les derniers dans l'Est, entre 1990 et 1992.

Le Canadien tente d'obtenir sa première participation à la finale d'association depuis sa dernière conquête de la coupe Stanley en 1993.

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En l'emportant, le Tricolore deviendrait la première équipe de l'Est à atteindre la finale d'association à titre de huitième qualifiée en séries.

La seule autre équipe qui a signé l'exploit depuis l'instauration de la formule actuelle des séries en 1994 sont les Oilers d'Edmonton, en 2006. Les Oilers avaient par la suite accédé à la finale de la coupe Stanley contre les Hurricanes de la Caroline, éventuels champions de la coupe en sept matchs.

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Les équipes visiteuses ont remporté sept des 11 séries ayant atteint la limite depuis 2008. Cette année, l'équipe évoluant à l'étranger a enlevé les honneurs des deux rencontres ultimes, dont le Canadien face aux Capitals de Washington. Dans l'histoire de la LNH, l'équipe à domicile a eu gain de cause 80 fois en 131 occasions, pour un taux de réussite de 61,1 pour cent.