OTTAWA - Pat Quinn n'était pas prêt à quitter définitivement le hockey.

Après avoir dirigé pendant 19 ans dans la LNH, Quinn se trouvait à la croisée des chemins quand il a été congédié par les Maple Leafs de Toronto en avril 2006. Il a touché à la retraite, mais ce n'était pas pour lui: après seulement quelques mois sur la touche, il était de retour derrière le banc, celui de la formation canadienne à la Coupe Spengler.

"Je ne me suis pas bien préparé à ne pas être occupé, a avoué Quinn. Tout le monde croit que les entraîneurs sont engagés pour être congédiés, mais vous ne pensez pas à ça. Vous prévoyez occuper votre poste le plus longtemps possible.

"Oui, je m'ennuie de la somme quotidienne de travail. J'aime les longues journées, me trouver aux abords de la patinoire, être avec les joueurs. Alors je m'ennuie de tout ça. C'est souvent votre travail qui donne un sens à votre vie."

L'homme de 66 ans, natif de Hamilton, a trouvé son second souffle en étant nommé à la tête de l'équipe junior au début de l'année, qu'il a menée à la médaille d'or aux Championnats du monde des moins de 18 ans, en avril dernier, à Kazan, en Russie.

Quand Benoit Groulx a remis sa démission en septembre dernier, Quinn est venu le remplacer à la tête des moins de 20 ans. Cette équipe a remporté la médaille d'or lors des quatre dernières éditions des Championnats du monde et elle entamera la défense de ses titres vendredi, contre la République tchèque.

Quinn jouit d'une vaste expérience au hockey international et dans la LNH. En plus des Leafs, il a dirigé les Flyers de Philadelphie, les Kings de Los Angeles et les Canucks de Vancouver. Il aussi occupé les fonctions de directeur général à Toronto et Vancouver, où il était également le président du club. Quand les Leafs l'ont congédié en 2006, Quinn avait remporté 69 pour cent de ses matchs dans la LNH, n'étant devancé à ce chapitre que par Scotty Bowman.

Un ancien défenseur dans la LNH avec les Maple Leafs, les Flames d'Atlanta et les Canucks, Quinn vient au quatrième rang pour les matchs dirigés (1318) et les victoires (657). Il a remporté le trophée Jack Adams, remis à l'entraîneur de l'année dans la LNH, en 1980 et 1992.

Bien qu'il n'ait jamais remporté la coupe Stanley, ses Canucks ont poussé les Rangers de New York à la limite de sept matchs en 1994 et il a également participé à la finale en 1980, avec les Flyers.

Le Canada a mis fin à une disette de 50 ans en remportant l'or olympique sous les ordres de Quinn à Salt Lake City, en 2002. Il a aussi mené les troupiers canadiens à l'or des Championnats du monde deux ans plus tard.

Quinn a peut-être dirigé la formation canadienne en tant qu'entraîneur ou directeur général une dizaine de fois, il n'avait jamais dirigé une bande d'adolescents avant les Championnats du monde des moins de 18 ans.

"Ils ont été très ouverts, exubérants, rafraîchissants et désiraient en apprendre le plus possible, a-t-il dit. Ils étaient attentifs, pas du tout égoïstes. C'était tout un groupe de jeunes et j'en attends autant de celui-ci."

Ce que Quinn apporte en tant qu'entraîneur - c'était aussi ce qu'apportaient Brent Sutter et Craig Hartsburg lors des quatre dernières années - c'est le succès remporté dans la LNH, quelque chose qui n'a pas son égal pour attirer l'attention des jeunes joueurs. Quinn est peut-être en mode accéléré pour apprendre à connaître ses joueurs, mais il sait qu'ils peuvent accomplir de grandes choses s'ils se fient à sa parole.

"Nous n'avons pas eu à les brasser pour attirer leur attention. Le hockey canadien est entre bonnes mains: ces jeunes sont arrivés préparés comme jamais. Ils sont talentueux et très respectueux. C'est ce qui me plaît bien de ce groupe. Ils sont respectueux envers les entraîneurs, mais aussi envers leurs coéquipiers."

Quinn croit que son plus grand défi à Ottawa sera de protéger ses joueurs de la pression et des distractions qu'apporte la présentation du tournoi au Canada.

"Les amateurs seront omniprésents et ils s'attendront à de bons résultats. De répondre aux attentes du public et de devoir affronter toute l'attention dont ils feront l'objet représentera assurément tout un défi à relever pour ces jeunes joueurs."

L'entraîneur n'a pas voulu répondre à quelque question que ce soit au sujet d'un éventuel retour à la LNH. Il ne pense qu'aux Championnats du monde d'Ottawa.

"Je veux avoir une médaille d'or autour du cou moi aussi!"