Les Russes sont parvenus dimanche à demeurer champions du monde et je peux tout de suite affirmer qu'ils ne l'ont pas volé. Bien sûr, ils ont alloué 38 tirs sur le filet d'Ilya Bryzgalov, mais en somme, l'équipe russe mérite tout le crédit qui leur revient.

Pourquoi? Tout simplement parce qu'ils ne sont pas tombés dans le piège de l'indiscipline; les Canadiens n'ont profité que de deux attaques massives et ils n'ont pas été en mesure de trouver le fond du filet lors de ces occasions notamment en raison de la bonne structure défensive russe.

Compte tenu que l'avantage numérique s'est avéré l'arme favorite du Canada depuis le début du tournoi, il était important de profiter de telles chances.

Le Canada a tout essayé, mais le plan de match de Vyacheslav Bykov a été respecté à la lettre par son équipe. La troupe de Lindy Ruff s'est finalement avouée vaincue, mais non sans avoir démontré de bien belles choses.

Une belle unité au sein de la Russie

Le Canada n'a pas affronté une équipe plus talentueuse, mais il s'est buté à une équipe unie, où chaque individu a mis l'épaule à la roue.

Non seulement le trio d'Ilya Kovalchuk roulait à fond de train, les Canadiens devaient également avoir à l'œil des joueurs comme Alexander Perezhogin et Alexander Radulov. Devoir composer avec neuf joueurs qui produisent et qui jouent avec intensité, ce n'est pas une mince tâche.

Bryzgalov s'est assuré de son côté de garder son équipe dans le match et le tour était joué.

Un bilan très reluisant

On ne peut pas blâmer qui que ce soit pour la défaite de dimanche. Le Canada a joué un grand match, mais au hockey, ça prend de la chance et malheureusement pour l'équipe de Lindy Ruff, cette chance-là n'a pas été provoquée. Ce n'est pas parce que le Canada n'a pas essayé.

Steve Yzerman possède maintenant plus d'outils pour bâtir l'équipe qui représentera le Canada aux Jeux olympiques de Vancouver.

J'aimerais bien voir Martin St-Louis y participer. Le petit Québécois a retenu mon attention pour sa vitesse et sa fougue. À chaque fois qu'il se trouve sur la patinoire, il crée des occasions de marquer. Je ne sais pas si Steven Stamkos aura sa chance à Vancouver, mais il s'agirait d'une décision surprenante. Même s'il fait preuve d'une grande finesse, je crois qu'il manque de maturité.

Shea Weber s'est avéré dominant autant par son lancer frappé que par son jeu défensif. Il sera intéressant de voir s'il a impressionné suffisamment l'état-major pour se tailler un poste avec l'équipe olympique canadienne.

Propos recueillis par Nicolas Dupont