QUÉBEC - La Finlande a bien tenté de renverser la Russie pour une deuxième année consécutive en demi-finale du Championnat du monde de hockey, mais la grosse machine rouge a poursuivi sa route à l'aide d'un gain de 4-0, vendredi.

L'année dernière à Moscou, la Finlande avait eu raison de la Russie 2-1, en prolongation.

Cette fois, les Russes ont contrôlé la rencontre, tant au niveau du temps de possession que physiquement. La Russie a remporté la majorité des batailles le long des rampes et ses joueurs ont servi les mises en échec les plus percutantes.

Sergei Federov, Danis Zaripov, Sergei Morozov et Maxim Sushinskiy ont marqué les buts de la Russie. Sergei Zinoviev a récolté deux aides.

Le gardien Evgeni Nabokov s'est chargé de l'attaque finlandaise en bloquant 23 tirs, la plupart provenant de l'extérieur de l'enclave, pour réussir un deuxième jeu blanc consécutif. Mercredi, Nabokov a blanchi la Suisse 6-0 en quart de finale. Il a maintenant blanchi l'adversaire pour 121:35 secondes. Son vis-à-vis, Niklas Backstrom, a quant à lui stoppé 23 rondelles.

Les Russes ont inscrit le seul but du premier vingt. Saku Koivu, posté à la ligne bleue russe, n'a pu maîtriser la passe du défenseur Mikko Luoma, qui s'était avancé en zone adverse. Federov, Alexander Ovechkin et Alexander Semin se sont alors sauvés à trois contre le défenseur Antti-Jussi Niemi. Les trois Russes y sont allés de quatre belles passes en croisé avant que Federov ne batte Backstrom, qui ne pouvait rien sur ce jeu.

À la défense du capitaine du Canadien, la passe de Luoma était molle et imprécise.

De son côté, Federov a été bien surpris par cette séquence de jeu.

"Je crois que j'ai été aussi surpris que les Finlandais là-dessus, a-t-il dit dans la zone mixte. J'ai remis la rondelle à Semin, puis j'ai vu la rondelle passer derrière moi, alors j'ai cru qu'Ovechkin allait tirer, mais non! Il l'a plutôt remise à Semin, alors j'ai mis mon bâton sur la glace en me disant que je pourrais faire dévier la rondelle. C'est ce qui s'est produit."

Ovechkin a résumé ce but de façon beaucoup plus concise.

"C'est le hockey russe!" a-t-il lancé aux journalistes.

La Russie a doublé son avance en début de deuxième à l'aide d'un autre superbe échange à trois. Zinoviev a transporté le disque en zone adverse avant de le remettre à Andrei Markov, venu appuyer l'attaque. Le défenseur a immédiatement remis à Zaripov sur l'autre axe, qui n'a eu qu'à placer le disque dans un filet abandonné.

Les Finlandais n'ont jamais été capables de mettre leur attaque en branle au troisième tiers, eux qui ont dû se défendre quatre fois à cours d'un homme, dont deux fois en l'espace de trois minutes pour avoir eu trop d'hommes sur la patinoire.

C'est d'ailleurs pendant cette deuxième pénalité de banc que Morozov a cloué le cercueil des Finlandais en marquant d'un tir des poignets du cercle de mises en jeu droit. Backstrom a plutôt mal paru sur ce tir.

Avec 2:41 à faire au match, l'entraîneur-chef de la Finlande, Doug Shedden, a tenté le tout pour le tout en retirant son gardien, mais Sushinskiy a plutôt complété la marque pour assurer la place de la Russie en finale.

Discipline et repli

L'entraîneur-chef de la Russie, Vyacheslav Bykov, a demandé à ses troupiers de jouer un match plus organisé et de se replier davantage, ce que ses joueurs ont fait à merveille, tout en jouant du hockey très discipliné.

"C'est peut-être le match le plus discipliné joué par les Russes qui m'ait été donné de voir", a d'ailleurs dit Shedden.

Malgré cela, Bykov croit que son club peut lui en donner plus.

"Ce n'est pas le meilleur match que je les ai vus jouer. Ils ont le potentiel pour jouer encore mieux. Mais que peut-on dire de plus? Nous sommes maintenant en finale et nous allons bien nous préparer."

Opportunisme

Malgré la défaite, Shedden était satisfait de l'effort de ses joueurs.

"J'ai dit hier (jeudi) que nous aurions besoin d'un match parfait. On aurait dû retraiter au vestiaire avec une égalité de 0-0 au deuxième entracte, mais nous avons commis deux erreurs et ils ont marqué à chaque fois. Mais c'est loin d'être une défaite embarassante pour nous.

"L'histoire de David contre Goliath devait se répéter, mais ça ne s'est pas produit. On ne pouvait pas se permettre de ne pas être parfaits, c'est tout."

Koivu abondait dans le même sens que son entraîneur.

"On n'a pas pu profiter de nos chances en avantage numérique en début de match, tandis que de leur côté, dès qu'ils ont pu, ils ont marqué. Deux fois plutôt qu'une, sur deux erreurs de notre part. Ces chiffres veulent tout dire."