Le New York Times n'avait pas de fleurs à lancer à Gary Bettman, dans un article paru mercredi. Chiffres à l'appui, le quotidien a rencontré plusieurs spécialistes du monde des finances qui démontrent que la survie de la LNH pourrait même être en péril.

La Ligue nationale vit un troisième lock-out sous le règne de Gary Bettman, qui célèbre cette semaine son 20e anniversaire en tant que commissaire de la LNH.

Selon Tony Knopp, le gestionnaire d'un réseau de ventes de billets aux États-Unis, si nous en sommes rendus là, c'est que le modèle d'affaires de la LNH est carrément dysfonctionnel, et que la survie de la ligue est même compromise.

Depuis le dernier lock-out, les revenus de la LNH sont passés de 2 à 3,2 milliards de dollars. Il ne faut toutefois pas oublier que plus de 80% de ces revenus proviennent de trois équipes : les Maple Leafs, les Rangers et le Canadien, selon le magazine Forbes.

À l'inverse, près de la moitié des équipes perdent de l'argent lorsqu'elles jouent. Drew Dorweiler, qui travaille dans une firme de consultants à Montréal, cite des marchés comme Nashville, Columbus, la Floride et Phoenix. Selon lui, ces équipes se portent donc mieux, ironiquement, puisqu'il n'y a pas de hockey.

Incluant les parties jusqu'au 30 décembre et la Classique hivernale, la LNH a annulé 2224 matchs depuis l'arrivée de Bettman, soit près de 9,7% des rencontres.

Aucun autre sport majeur en Amérique du Nord ne s'approche de ce taux d'annulation depuis que Bettman est le commissaire de la LNH. La NBA a dû annuler 3,1% de ses rencontres en raison de conflits de travail contre 2,1% pour la MLB et 0% pour la NFL au cours de la même période.

En 2004-2005, la LNH est devenue la première ligue nord-américaine à annuler une saison complète en raison d'un conflit de travail. La triste histoire pourrait encore se répéter, huit ans plus tard.

D'après un reportage de Maxime Morin