À son deuxième séjour comme entraîneur-chef dans la Ligue américaine, Benoît Groulx a dû changer son approche pour s’adapter à la nouvelle réalité du hockey professionnel.

Ayant été reconnu comme un entraîneur qui avait une ligne dure, Groulx a modifié sa façon de faire pour avoir une meilleure communication avec ses joueurs du Crunch de Syracuse, le club-école du Lightning de Tampa Bay.

« Avec l’expérience que j’ai acquise, j’ai beaucoup appris sur le fait d’avoir une bonne relation au quotidien avec les joueurs et les gens qui t’entourent, tout en étant exigeant. Au fil des ans, je me suis raffiné de ce côté-là », a raconté l’ancien pilote des Olympiques de Gatineau à l’émission On Jase, vendredi midi.

Avec ses adjoints, il se fait un devoir de faire des rencontres avec ses joueurs, que ce soit autour d’un café, en prenant le déjeuner le matin ou dans son bureau après un entraînement.

« Je suis content de travailler pour le Lightning »

« On veut vraiment personnaliser cette approche. On pense que plus les joueurs ont accès au groupe d’entraîneurs, plus ils vont connaître nos demandes et savoir qu’on est accessible. Ça demande du temps et de l’énergie, mais ça fonctionne », a ajouté celui qui travaille en partenariat avec ses joueurs qu’il valorise beaucoup.

Le Crunch connaît un bon début de saison alors qu’il montre une fiche de 7-3-1 en 11 matchs. Deux anciens de l’organisation du Canadien, Gabriel Dumont et Michaël Bournival, ont contribué à ce bon départ de l’équipe.

« Ils vont très bien. Julien BriseBois (adjoint au DG du Lightning) m’en avait parlé cet été. On parlait beaucoup d’identité et de culture qu’on voulait apporter à Syracuse. Gabriel et Michaël sont deux joueurs qui ont fait leur preuve de ce côté-là. Ce sont des travailleurs acharnés et de bons joueurs d’équipe. Il cadrait très bien dans ce qu’on voulait faire ici », a fait savoir Groulx qui avait auparavant dirigé à Rochester dans la LAH.

« Ils ont eu un début de saison exceptionnelle côté statistique. Ça s’est calmé un peu. Mais au quotidien, ils amènent une bonne éthique de travail et ils sont responsables dans le système de jeu. Ce sont de vraiment bonnes acquisitions », a enchaîné l’homme âgé de 48 ans.

Le rêve de la LNH encore bien vivant

Au cours de sa carrière, Benoît Groulx a dû faire plusieurs sacrifices personnels, dont d’être loin de son fils Benoît-Olivier lorsque ce dernier était dans sa jeunesse. Benoît-Olivier est maintenant un joueur des Mooseheads de Halifax et il bâtit sa carrière de hockeyeur.

C’est une des raisons qui avait poussé Benoît Groulx à effectuer un retour dans la LHJMQ avec les Olympiques en 2010. L’autre, c’était les changements au sein de la direction de Rochester qui devenait le club-école des Panthers au lieu de celui des Sabres.

« Je m’étais aussi rendu compte que mon fils, qui avait 8 ans à l’époque, je trouvais ça difficile d’être loin de lui. Comme ça fonctionnait plus ou moins, et que Gatineau m’avait approché pour que je revienne, je pensais que c’était un bon timing. J’espérais revenir pour deux ou trois ans pour voir comment les choses iraient. Finalement, ç’a duré 6 ans », a expliqué celui qui avait dirigé Rochester pendant deux saisons.

« Je ne me donne pas de temps pour la LNH »

« Huit ans plus tard, il est rendu à 16 ans et est parti de la maison. L’offre du Lightning est arrivée au bon moment. Jeudi, j’ai eu l’occasion d’avoir un dîner avec mes patrons. Je suis ici depuis le mois d’août et je leur ai dit que je ne pouvais pas être à un meilleur endroit pour revenir dans le hockey professionnel », a mentionné Groulx, qui utilise ses rares journées de congé pour prendre l’avion pour aller voir son fils jouer dans la LHJMQ.

Groulx a encore le rêve d’évoluer dans la LNH un jour. Il est conscient qu’il faut parfois être à la bonne place au bon moment et approche cela avec la même mentalité que son retour dans le hockey junior.

« Je ne me donne pas d’échéancier. J’ai la même philosophie que quand je suis retourné dans la LHJMQ. Si c’est fait pour arriver, ça va arriver. Pour l’instant, mon but est d’amener l’équipe de Syracuse à bon port. On est bien parti et je suis très heureux ici », a souligné celui qui avait commencé sa carrière d’entraîneur en 2000.