BROSSARD - Louis Leblanc a effectué deux séjours avec le Canadien de Montréal cette saison, mais lorsqu'il a été rétrogradé le 28 janvier, certains observateurs ont crû que c'était la dernière fois qu'il enfilait l'uniforme tricolore.

Après avoir été incapable de noircir la feuille de pointage à ses cinq premiers matchs cette saison avec le Tricolore (à la fin du mois d'octobre et au début du mois de novembre), le Québécois a de nouveau été incapable de convaincre ses patrons qu'il avait sa place au mois de janvier. Ainsi, en huit matchs cette saison dans la LNH, Leblanc n'a récolté aucun point et n'a décoché que sept tirs au but.

Ce rendement, plutôt modeste, ne semblait toutefois pas inquiéter Patrice Brisebois, mercredi, à l'issue de la séance d'entraînement du Canadien au complexe d'entraînement de Brossard. Brisebois, le responsable du développement des joueurs du Canadien, a indiqué qu'il fallait être patient avec lui.

« Louis travaille fort. Il veut s'en sortir, il veut montrer qu'il est un bon joueur, a confié Brisebois. Il faut être patient avec Louis. On aimerait tous le voir ici (à Montréal), mais là, présentement, il travaille fort, il connaît de bons matchs, d'autres moins, comme n'importe quel jeune dans la Ligue américaine.

« Il fait de bonnes choses et il en a d'autres à améliorer, a-t-il concédé. Je suis certain que ça va débloquer dans son cas. »

L'entraîneur-chef des Bulldogs, Sylvain Lefebvre, refuse lui aussi de jeter l'éponge dans son cas. Selon Lefebvre, Leblanc doit améliorer sa constance pour retrouver sa place dans la LNH.

« On parle de constance, et ce n'est pas seulement le cas de Louis, et c'est ce qui est le plus difficile à atteindre en tant qu'athlète, a expliqué Lefebvre. Louis, c'est vraiment ça qu'il doit aller chercher. Dernièrement, ça été plus difficile de retrouver son énergie, surtout quand tu te fais rétrograder et qu'en plus tu es malade. Est-il loin (de la LNH)? Est-il proche? Moi, mon travail c'est de le pousser à chaque match pour m'assurer qu'il joue sa 'game'. »

L'attaquant de 23 ans a reconnu que son dernier renvoi à Hamilton avait été très difficile à avaler, mais depuis il assure qu'il a retrouvé le moral. Il s'en est aussi servi pour se motiver, dans l'espoir de faire sa niche dans le circuit Bettman.

« C'est difficile (de retrouver sa motivation) lorsqu'on est retourné à Hamilton, a admis Leblanc, qui écoule la dernière année de son contrat avant de devenir joueur autonome avec compensations. Ça fait partie du processus, et il faut que je continue de travailler avec les entraîneurs ici et que je donne mon maximum. Il faut que je leur prouve qu'ils ont fait une erreur de me renvoyer.

« Il faut que je continue de me diriger vers le filet, que j'amène les rondelles au filet, a expliqué Leblanc. C'est ça ma marque. Il faut que je sois le premier sur la rondelle, que je complète mes mises en échec. Il faut que je continue de faire ça et afficher plus de constance. »

Leblanc a du même souffle balayé du revers de la main la possibilité que la pression, qui découle notamment du fait qu'il a été choisi au 18e rang de la première ronde de la séance de repêchage de la LNH en 2009, ait joué un rôle dans sa lente progression.

« La pression, il y en a partout ici, a-t-il dit. Que ce soit pour signer un contrat ou augmenter sa production, c'est la même chose. Je ne la ressens pas vraiment. (...) Je ne m'en fais pas vraiment avec ça. Je joue ma 'game', c'est comme ça depuis que j'ai commencé à jouer au hockey à l'âge de trois ans, et je m'amuse encore à tous les jours. La journée où ça ne sera plus le cas, je ne jouerai plus au hockey. Je me donne à fond à chaque match, et ensuite ce qui doit arriver, arrivera. J'ai joué dans la LNH, je sais ce que c'est. Et je suis convaincu que je peux y retourner. »