Gilles Bouchard n'est pas du style à s'inquiéter pour son avenir
LAH vendredi, 11 févr. 2022. 07:00 samedi, 14 déc. 2024. 17:28RDS et RDS Direct présenteront, vendredi à 19h, et samedi à 15h, les deux autres matchs du Crunch contre le Rocket à la Place Bell.
MONTRÉAL – Les longs mois de pandémie nous ont fait rater de belles rencontres comme celle de mardi avec Gilles Bouchard qui cadre à merveille avec le profil de l’entraîneur adjoint fort sympathique. Lorsque les portes de la LNH s’ouvriront pour Benoît Groulx, est-ce que Bouchard l’accompagnera?
Bouchard en est à sa quatrième saison auprès de Groulx qui dirige le Crunch de Syracuse, le club-école du Lightning de Tampa Bay. Quand on questionne Bouchard sur son avenir, il sourit quelques instants et entame cette précision.
« Je suis du style à vivre au jour le jour. Je crois beaucoup au destin et je laisse aller les choses. Quand je me couche le soir, je ne me dis pas ‘L’an prochain, je veux être entraîneur à telle place et faire ça’. Présentement, je me concentre à aider nos joueurs et travailler en équipe avec les autres entraîneurs. Je suis bien dans ce rôle et je ne sais pas ce qui m’attend. »
La possibilité de devenir entraîneur-chef, comme avec les Huskies de Rouyn-Noranda, mais au niveau professionnel, n’est pas à écarter. Cela dit, autant que Groulx semble fin prêt pour le prochain échelon, Bouchard demeure très lucide à son sujet.
« On ne se fera pas de cachettes, je travaille encore sur mon anglais, je suis un vrai Bleuet. Depuis que je suis parti à Rouyn en 2013 (pour diriger les Huskies), j’ai commencé à parler plus souvent en anglais. Mais la COVID-19 n’a pas aidé, j’ai un peu perdu le beat. Je suis conscient que je dois continuer de progresser de ce côté, parce que c’est essentiel de toujours pouvoir livrer le bon message », a-t-il noté.
Ce qui saute aux yeux, en observant une pratique du Crunch, c’est que Bouchard est extrêmement apprécié par les joueurs. Il fallait les voir s’agiter de plaisir quand il a accepté de participer au concours d’échappées.
« Les joueurs sont corrects avec moi, je leur demande parfois des précisions sur le vocabulaire et je m’entends bien avec eux. Ma priorité demeure d’être là pour les aider à progresser et monter en haut », a raconté Bouchard avec les yeux brillants en parlant de ce rôle souvent accompli.
« Il s’occupe avant tout des défenseurs, mais il fait un très bon travail avec nous. Je pense aussi à tous les fous rires grâce à lui, ça détend beaucoup l’atmosphère », a mentionné Charles Hudon.
Groulx, Bouchard et les autres adjoints ont si bien répondu aux attentes des dirigeants du Lightning à l’égard du développement qu’on finit par se demander si Groulx devient impatient d’être promu par un club de la LNH.
« Je sais qu’il a sa place là, mais ça prend un paquet d’affaires pour que ça arrive. C’est certain qu’il va y arriver, mais je ne sais pas quand. Je ne suis pas inquiet du tout », a répondu Bouchard qui vante le contexte exigeant instauré par Groulx pour maximiser le développement des patineurs.
À l’image de bien des équipes, le calendrier 2021-2022 a comporté son lot d’épreuves pour le Crunch (fiche de 17-17-4). Difficile de s’imposer quand c’est le troisième gardien qui a été le plus utilisé.
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« Depuis les Fêtes, c’est mieux, on a commencé à jouer avec plus de constance par rapport à notre identité. Nos deux premiers gardiens ont été limité à 12 matchs chacun. Sinon, les gars travaillent fort, mais on manque d’opportunisme et voilà ce qui résume notre saison », a expliqué Bouchard.
Hudon retrouve ses repères et ne peut pas s'en vouloir pour les JO
Gabriel Dumont et Hudon dominent les pointeurs du Crunch. Ce dernier est revenu en Amérique du Nord cette saison pour s’accorder une chance de renouer avec la LNH.
« On y croit, c’est sûr, pour lui. C’est un excellent joueur et il a marqué des buts importants pour nous. Dans son cas, c’est une question de constance par rapport à ce qu’on veut faire en unité de cinq sur la glace. Il a une très bonne attitude et il est toujours de bonne humeur. On veut qu’il s’améliore et il sait ce qu’il doit faire », a exposé Bouchard.
Dans l’ensemble, Hudon est satisfait de son rendement.
« C’est la première fois que je sortais de l’organisation du Canadien. C’est différent, mais l’adaptation a été plus facile avec tous les joueurs que je connaissais. Il y a encore beaucoup de choses que je peux améliorer », a déclaré Hudon qui s’acclimate au style préconisé par le Crunch.
Hudon l’admet sans détour, ce n’est pas de tout repos, au niveau hockey, de retrouver ses repères après une saison en Suisse.
« On parle de deux mondes différents, je me suis adapté trop vite là-bas et je reprends les échelons ici », a mentionné Hudon qui affiche une belle complicité avec Alex Barré-Boulet.
Le progrès démontré récemment sera mis à rude épreuve d’ici la fin avril alors que 38 matchs en 78 jours attendent le Crunch.
« On a construit sur l’adversité cette saison, voilà ce qu’on fait. Les derniers trois mois vont être très difficiles et il faut trouver le moyen de récolter des points », a reconnu Hudon.
Ironiquement, Hudon aurait eu l’occasion de représenter le Canada aux Jeux olympiques de Pékin s’il était demeuré dans une ligue européenne cette année.
« On ne savait pas ce qui arriverait, ma décision d’aller en Suisse avait pour but de me sortir de mon contrat avec le Canadien. C’est arrivé et je voulais revenir le plus vite dans la LNH, voilà ce que je suis venu faire ici et j’ai chance d’y parvenir. Qu’est-ce que tu veux, on ne peut rien changer », a conclu Hudon alors qu’on ne voulait pas insister sur ce sujet.