MONTREAL - Bryan Murray savait exactement ce qu'il obtenait en faisant l'acquisition de Martin Lapointe, le 26 février. Le directeur général des Sénateurs d'Ottawa est celui qui a fait de Lapointe le premier choix des Red Wings de Detroit au repêchage de 1991.

"C'est Bryan qui m'a repêché et il m'a même dirigé brièvement à mes débuts dans la ligue, a rappelé Lapointe, jeudi. On se connaît donc très bien."

L'ailier droit de 14 saisons dans la LNH savait qu'il changerait d'adresse, à la date limite des transactions.

Le directeur général des Blackhawks de Chicago, Dale Tallon, l'avait informé quelques jours auparavant qu'il essayait de l'envoyer à une équipe de premier plan.

"Dale m'a expliqué qu'il voulait accentuer le virage jeunesse de l'équipe, a expliqué Lapointe. J'en suis à ma dernière année de contrat, j'ai compris son point de vue. J'ai surtout apprécié sa façon de faire. La situation n'a pas créé de froid entre nous."

Tallon lui avait aussi laissé savoir que quelques équipes étaient intéressées à faire son acquisition. Les Sénateurs n'étaient pas une de celles-là, à ce moment.

"Il m'avait parlé des Trashers d'Atlanta, des Red Wings et des Stars de Dallas", a révélé le patineur de Ville Saint-Pierre.

Il a été heureux de se retrouver chez les Sénateurs, une équipe de l'Est aspirant aux grands honneurs. Les Sens lui rappellent les années qu'il a passé dans l'uniforme des Red Wings, avec lesquels il a gagné la coupe Stanley en 1997 et 1998.

"Les Red Wings de l'époque étaient peut-être un peu plus talentueux, a-t-il avancé. Ici également, il y a du talent à revendre. La principale différence que je vois, c'est que l'équipe doit simplifier son jeu, garder les choses simples. C'est le facteur le plus important."

À l'âge de 34 ans, Lapointe est encore animé du désir de jouer. Depuis l'échange, il trouve difficile de ne pas avoir sa famille avec lui. Son épouse et les quatre enfants du couple (âgés de deux à 12 ans) sont restés à Chicago.

"Je ne suis pas prêt à accrocher mes patins, a-t-il confié. J'aimerais continuer la saison prochaine. Le hockey est toute ma vie, je me demande ce que je ferais à la retraite."

Il souhaiterait poursuivre sa carrière au sein d'une équipe de l'Est, principalement en raison des déplacements d'une ville à l'autre qui sont plus courts que dans l'Ouest.

En attendant, il veut aider les Sénateurs à se rendre jusqu'au bout. À ses sept premiers matchs avec eux, il a réussi un but. Il s'est pointé dans la tourmente, la veille du congédiement de l'entraîneur John Paddock. Murray l'a remplacé.

Actuellement, il complète un trio en compagnie des jeunes Antoine Vermette et Chris Kelly.

"J'ai ralenti, je le sais, mais je n'ai pas modifié mon style combatif, a-t-il mentionné. L'ajustement que j'ai apporté, c'est que je fais de plus courtes présences sur la glace. Je ne peux plus rester une minute dans le jeu et suivre le rythme. Je m'en tiens à des présences de 30-40 secondes et je fonce vers le filet."