OTTAWA - La défense fait gagner des championnats, dit l'adage. On verra bien parce que la finale de la coupe Stanley va opposer deux des plus talentueux défenseurs de la LNH, Chris Pronger et Scott Niedermayer des Ducks de Anaheim, à un des plus redoutables trios. Autrement dit, les chances des Sénateurs d'Ottawa de "ramener Stanley à la maison" reposent principalement sur les performances de l'unité de Jason Spezza.

"C'est un autre défi pour nous", a lancé le jeune Spezza, samedi matin, avant le départ des Sénateurs vers la Californie.

"On disait, avant le premier tour des séries, que ce serait notre trio contre Sidney Crosby, par la suite ç'a été nous contre (John) Madden (des Devils) et nous contre (Chris) Drury (des Sabres). Maintenant, on dit que c'est nous contre le gros duo de défenseurs des Ducks. On connaît la valeur des deux athlètes et on leur voue du respect. Nous, on va simplement tenter de poursuivre dans la voie qu'on a tracée au cours des trois premières séries."

Spezza, Dany Heatley et Daniel Alfredsson vont aussi avoir dans les pattes l'excellent trio à caractère défensif des Ducks, que pivote Samuel Pahlsson.

"Je connais très bien 'Sammy', a souligné l'entraîneur Bryan Murray, anciennement directeur général des Ducks. Il est fort physiquement, il a surtout de puissantes jambes. Il possède une intelligence au jeu et a très à coeur d'accomplir efficacement la tâche qu'on lui confie."

Pahlsson est un des trois finalistes pour l'obtention du trophée Frank Selke, qu'on attribue au meilleur attaquant à caractère défensif.

"Le trio de Pahlsson, avec Rob Niedermayer, est plus imposant physiquement et plus rapide que celui de Madden (avec Jay Pandolfo et Sergei Brylin). Il va représenter un défi plus important pour le trio de Spezza."

Un avantage certain

Plusieurs observateurs, du moins au Canada, favorisent les Sénateurs pour l'emporter. Note intéressante qu'on néglige: les huit dernières équipes championnes de la coupe détenaient l'avantage de la patinoire. Or, cet avantage appartient aux Ducks.

Peu importe, les champions de l'Association Est voient du positif dans le fait d'amorcer la finale à l'étranger.

"C'est peut-être une bonne chose pour nous, a dit Spezza. On est à la maison depuis longtemps et d'être sur la route va nous permettre de se regrouper. Et puis, on montre une excellente fiche à l'étranger depuis le début des séries (7-1)."

Ce premier voyage dans l'Ouest cette saison ne représente pas une source de préoccupation, non plus, en raison du décalage horaire.

"Ce n'est pas le premier voyage qu'on fait. Ce n'est pas un facteur, a affirmé le capitaine Alfredsson. Personnellement, je vais m'efforcer de rester à l'heure de l'Est. Je vais me coucher tôt et me lever tôt. Les matchs commencent à 17h là-bas, mais c'est comme s'ils étaient à 20h ici."

Le défenseur Joe Corvo, anciennement des Kings de Los Angeles, a soutenu qu'il n'y a pas lieu d'en faire un plat.

"C'est la raison pour laquelle on quitte (Ottawa) une journée plus tôt. On va être correct. C'est la finale de la coupe Stanley, je m'imagine mal que le décalage puisse affecter des joueurs."

L'entraîneur Bryan Murray a établi un plan, qu'il garde secret, afin de faciliter la période d'adaptation à l'arrivée de l'équipe en Californie.

Les Sénateurs doivent s'entraîner dimanche midi, avant de rencontrer les nombreux médias. Lundi, place finalement au premier acte de la série au Honda Center.