Chaque équipe de la Ligue nationale possède un quatrième trio. Il en existe trois sortes : un quatrième trio qui fait mal à l'équipe, un quatrième trio qui ne nuit pas, mais qui n'aide pas vraiment non plus et un quatrième trio qui possède un rôle important au sein de la formation.

Les équipes qui comptent sur une quatrième ligne de la première catégorie sont celles qui sont le plus susceptibles de connaître des difficultés. De nos jours, le jeu est tellement serré dans la LNH que les équipes ne peuvent se permettre de donner du temps de glace à des joueurs qui commettent des erreurs. Le manque de profondeur explique que certaines équipes font parfois appel à des joueurs qui ne correspondent pas au style requis pour évoluer sur un quatrième trio.

Si une équipe possède une quatrième ligne qui entre dans la seconde catégorie, elle doit espérer que ses deux premiers trios soient extrêmement forts. Dans ces équipes, tout ce que les employés de soutien font est de tuer le temps.

Ce ne sont pas toutes les équipes qui ont la chance - comme le Canadien l'a cette saison - d'avoir un quatrième trio qui travaille fort et qui marque des buts importants. Lorsque c'est le cas, l'entraîneur est en position de force parce qu'il a la latitude nécessaire pour manœuvrer.

En ce moment, Guy Carbonneau a beaucoup de cartes dans son jeu. Il sait qu'il peut toujours confier des missions importantes à Kostopoulos, Lapierre, Bégin et Latendresse, qui sont tous appelés à évoluer sur le quatrième trio. Ces quatre joueurs (cinq si l'on ajoute Georges Laraque qui est blessé) font plus que leur part par les temps qui courent. Non seulement ils noircissent la feuille de pointage, mais ils apportent beaucoup d'énergie à l'équipe.

C'est vraiment réconfortant pour un entraîneur de savoir qu'il peut compter en tout temps sur 12 attaquants fiables. Lorsqu'un quatrième trio ne fait pas le travail, c'est certain que l'équipe adverse exploitera cette faiblesse. En ce moment chez le Canadien, la lacune est en défensive. Si à l'avant, les quatre lignes font leur travail, ça facilite le travail des défenseurs et du gardien.

La fougue et la rapidité sont les qualités recherchées chez les joueurs de soutien. Depuis l'avènement des nouveaux règlements, la LNH est devenue une ligue de travaillants! Bégin, Lapierre, Latendresse et Kostopoulos ne sont pas juste des chandails, ils travaillent avec acharnement soir après soir, ce qui explique leurs récents succès.

De plus, ces joueurs se complètent bien et connaissent leur rôle au sein de la formation. Parfois, la chimie est plus dure à créer chez les employés de soutien. Pas de problème de ce côté dans le camp du Canadien qui profite d'une grande stabilité au sein de son quatrième trio.

Cette stabilité est-elle menacée par le retour au jeu éventuel de Georges Laraque? Je ne crois pas! Laraque est une carte de plus dans le jeu de Carbo. L'entraîneur peut la sortir quand il en ressent la nécessité, sans être obligé de faire jouer le bagarreur à tous les soirs.

Le rôle de la quatrième ligne du Canadien est d'exercer un bon échec-avant et de passer beaucoup de temps dans le territoire adverse. Le gros Georges excelle à protéger la rondelle en fond de territoire et est parfaitement capable d'alimenter ses compagnons de trio pour créer des occasions de marquer!

Présentement, Laraque est sur la touche et le Canadien connaît tout de même du succès. L'homme fort doit se remettre complètement de sa blessure et être à 100% durant les séries, où son importance sera capitale.

En attendant, le quatrième trio actuel joue un rôle primordial dans les succès du Canadien. Les 18 autres joueurs semblent énergisés par le jeu inspiré de ces quatre « foudres de guerre »!

*Propos recueillis par Benoit Beaudoin