QUÉBEC - Si l'entraîneur suédois Bengt-Ake Gustafsson a déclaré, jeudi, que les deux équipes ne voulaient sûrement pas disputer une rencontre au cours de laquelle elles s'échangeraient les chances de marquer, les dirigeants ont oublié d'en faire mention à leurs joueurs.

Le Canada et la Suède ont disputé un match complètement fou en demi-finale du Championnat du monde de hockey, vendredi, où la défensive n'était pas la bienvenue dans une victoire de 5-4 du Canada, qui affrontera maintenant la Russie dans le match pour l'obtention de la médaille d'or.

Bon joueur, Gustafsson a déclaré que ce sont d'ailleurs les deux meilleures équipes du tournoi qui s'y affronteront.

"Ca fera une bonne finale, a-t-il dit. Nous espérions pouvoir en faire partie, mais nous avons rencontré une grande équipe. Ce fut serré, mais serré n'est pas suffisant."

Son vis-à-vis, Ken Hitchcock, a aussi louangé ses adversaires.

"Ce fut un match très émotif, a déclaré l'entraîneur-chef canadien. Nous avons été impressionnés par la Suède. Ils ont joué avec acharnement et détermination."

Dany Heatley - son 11e du tournoi -, Ryan Getzlaf, Jamal Mayers, Rick Nash et Mike Green ont marqué pour le Canada. Green a ajouté deux aides. Heatley a terminé le match avec deux points. Il en compte maintenant 18, un sommet dans le tournoi.

Anton Stralman, deux fois, Niclas Wallin et Fredrik Warg ont répliqué pour la Suède. Mattias Weinhandl a préparé deux buts. Wallin a ajouté une aide.

Débuts survoltés

Le premier vingt a été disputé à vive allure, les deux équipes offrant du hockey inspiré et viril tout au long de la période.

Le Canada a profité de l'indiscipline des Suédois pour ouvrir la marque à 5:35. Pendant que Magnus Johansson purgeait une pénalité pour double échec, Heatley a dévié la belle passe de Brent Burns derrière Henrik Lundqvist lors d'une descente à deux contre un pour faire 1-0 Canada. Green a aussi récolté une aide sur le jeu.

Avec seulement 45 secondes à jouer, Per Ledin et Weinhandl ont appliqué une pression soutenue sur les défenseurs canadiens et ont finalement pu prendre le contrôle de la rondelle derrière le filet de Pascal Leclaire, que Weinhandl a contourné avant de remettre à Stralman, qui a marqué d'un tir précis sur réception.

Première expérience

Les deux équipes ont montré la même intensité au moment d'entreprendre la deuxième et se sont échangé six buts, dont quatre du Canada.

La Suède a d'abord pris les devants à 2:46, quelques secondes après que Chris Kunitz eût frappé le poteau d'un tir foudroyant. Tony Martensson a fait dévier le tir de Weinhandl. Wallin a sauté sur le retour pour donner les devants à la Suède.

Le Canada tirait alors de l'arrière pour la première fois de tout le tournoi.

"Nous avons démontré beaucoup de caractère, a déclaré Nash après la rencontre. On a senti sur le banc qu'on ne voulait pas que ça reste ainsi."

À peine 1:12 plus tard, Getzlaf a débordé Johansson sur la gauche avant de battre Lundqvist sous le bras d'un tir des poignets pour égaler la marque.

"Ça ne m'a pas surpris, a ajouté Hitchcock. A chaque fois qu'on nous a imposé de la pression, nous avons bien répondu. C'est arrivé en quelques occasions dans ce tournoi."

Le Canada a repris les devants au cours d'une séquence bizarre, donnant l'impression de se dessiner au ralenti. Johansson et Douglas Murray ont été incapables de sortir une rondelle sautillante de leur territoire et Mayers n'a pas raté sa chance une fois qu'il s'est retrouvé seul devant le filet en possession de la rondelle.

Stralman a marqué son deuxième du match en avantage numérique à mi-chemin de la préiode, avant que le Canada ne marque deux buts sans réplique, ceux de Nash - qui est passé au centre de Wallin et d'Alexander Edler pour se présenter seul devant le gardien - et de Green, marqué lors d'un double avantage numérique, avec seulement six secondes à jouer.

Lundqvist, qui se sentait complètement exténué - en partie en raison de la chaleur, mais aussi en raison d'un début de déshydratation - a cédé sa place à Mikael Tellqvist au début du troisième vingt.

Le Canada a commencé cette période avec un avantage numérique de 3:30, après que Jonas Frogren eût été chassé pour bâton élevé à l'endroit de Spezza. Bien que cette décision ait été la bonne, elle n'a été rendue par les officiels que longtemps après le sifflet, après que l'on se soit aperçu que Spezza avait été coupé à la joue. Le Canada n'a toutefois pas su en profiter.

La Suède s'est rapprochée à un but du Canada avec 5:39 à disputer en troisième. Karl Fabricius a décoché un bon tir en entrée de zone, que Leclaire n'a pu maîtriser. Warg alors pris un bon tir, avant de récupérer son propre retour, non sans avoir contourné le but canadien.

"Il faut leur donner crédit, a dit Getzlaf. Ils se sont battus jusqu'à la fin."

"Quand on joue pays contre pays, on n'abandonne jamais, a dit Hitchcock. On ne s'attendait sûrement pas à ce que la Suède abandonne."

Leclaire a néanmoins connu une bonne troisième, stoppant net les quelques bonnes occasions de marquer de la formation suédoise. Il a d'ailleurs terminé le match avec 34 arrêts. Lundqvist a bloqué 22 des 27 tirs dirigés contre lui. Tellqvist a quant à lui stoppé 11 rondelles.

Système d'alternance

Malgré cette belle performance de Leclaire, le Canada poursuivra avec son système d'alternance des gardiens, ce qui fait que c'est Cam Ward qui aura la tâche de stopper l'attaque russe.

"Le système a bien fonctionné jusqu'à maintenant, a dit Leclaire. C'est certain que j'aimerais jouer, que j'aimerais remporter la médaille d'or dans le filet, mais je vais encourager Cam. C'est un jeu d'équipe et l'important, c'est de gagner."