TORONTO (PC) - Tout a eu l'air facile pour le Canada lors du tournoi rotation de la Coupe de monde de hockey, la formation canadienne présentant une fiche parfaite de 3-0.

Mais nous en sommes maintenant aux matchs à élimination directe avec les quarts de finale qui s'amorceront mercredi au Air Canada Centre. Le genre de matchs où la moindre baisse d'énergie et le plus petit rebond malheureux peut renvoyer la meilleure équipe au monde à la maison.

L'entraîneur Pat Quinn se souvient bien des Jeux olympiques de Salt Lake City où la situation était complètement à l'opposée. Le Canada venait de connaître un tournoi rotation chancelant, présentant une fiche de 1-1-1. Puis, ce furent trois victoires de suite pour mettre la main sur la médaille d'or.

"Comme on disait durant les Jeux olympiques, ces trois matchs (tournoi rotation) ne veulenmt rien dire, sauf quant à leur capacité de nous préparer pour les rondes éliminatoires", a dit Quinn.

"Ce sont des matchs dangereux, parce que tu peux faire de ton mieux et ne pas toujours obtenir les résultats escomptés. C'est ça la crainte. Tu dois composer avec ce que tu peux contrôler et espérer que tu vas obtenir le résultat désiré."

La formation canadienne a pris congé, dimanche, mais sera de retour sur la patinoire lundi.

En quarts de finale, mercredi, le Canada affrontera la Slovaquie, qui a subi un revers de 5-2 contre la Russie lors du dernier match du tournoi en rotation, dimanche soir.

Le Canada s'est imposé 2-1 contre les Etats-Unis, avant de battre la Slovaquie 5 à 1 et la Russie par 3-1.

Le gardien Martin Brodeur, très solide lors des trois rencontres, a tracé un parallèle entre le triomphe canadien aux JO de 2002 et la fiche de 1-1-1 du Canada lors des matchs préparatoires en vue de l'actuelle Coupe du monde.

"La différence, c'est que nous avons eu le temps de nous préparer, a noté Brodeur. Nous n'avons pas eu à faire face à de gros obstacles, mais nous sommes confiants de pouvoir gagner n'importe quel genre de match."

Les Canadiens ont quand même perdu deux défenseurs en chemin. Ed Jovanovski (côtes, genou), contre les Américains, et Wade Redden (épaule), face aux Slovaques, ont vu leur tournoi prendre fin.

La décision des dirigeants de faire revêtir l'uniforme à huit défenseurs durant les matchs hors-concours s'avère payante. Les substituts Scott Hannan et Jay Bouwmeester ont très bien fait face aux Russes.

"Pour deux gars qui se sont greffés à la formation partante, ils ont exceptionnellement bien fait, a dit Quinn. Bien sûr que j'étais inquiet.

"Nous avons perdu deux très bons joueurs qui ont de l'expérience, surtout Eddie. Et l'expérience est un facteur important en vue du genre de matchs auxquels nous faisons maintenant face: des matchs à élimination directe."

Le plus gros du travail à la ligne bleue sera abattu par Scott Niedermayer, Adam Foote et leurs jeunes partenaires Robyn Regehr et Eric Brewer.

L'équipe talentueuse mais un peu jeune du Canada a dominé longuement, mais Quinn a mis en garde ses joueurs. Il a noté des baisses de régime à chaque rencontre qui pourraient être autrement plus coûteuses pour la suite des événements.

"Une erreur que nous avons commise, pas souvent, mais assez pour inquiéter un entraîneur, c'est notre tendance à céder le disque à l'adversaire, a noté Quinn. On l'a fait durant six ou sept minutes en deuxième période (contre les Russes) quand on a commencé à faire leur jeu. Pour avoir du succès, on va devoir mieux faire à ce chapitre."

Mais Quinn a admis que les performances de Brodeur a grandement aidé ses défenseurs qui n'ont pas à craindre un mauvais but.

"Les grands gardiens vous donnent une liberté que ceux qui sont ordinaires ne vous permettent pas", a-t-il conclu.