Le fil des événements
Hockey mercredi, 16 mars 2005. 21:04 jeudi, 12 déc. 2024. 01:39
(RDS) - L'événement qui a probablement le mieux illustré l'histoire d'amour entre le Rocket et le peuple québécois demeure la fameuse émeute du Forum de 1955. Pour plusieurs observateurs, cet événement, alors sans précédent, est devenu l'élément déclencheur qui a conduit à la Révolution Tranquille.
Les incidents disgracieux ne manquent pas dans le hockey d'aujourd'hui. Coups de bâtons, coups de genoux, tentatives de blesser, on voit de tout. Il serait cependant faux de prétendre que ce genre de scène est exclusif à notre époque.
Ce qui s'est passé le 13 mars 1955 au vieux Garden de Boston aurait certainement soulevé un tollé de nos jours. Dans le rapport du président Clarence Campbell, on mentionne d'abord que le défenseur Hal Laycoe a assené un coup de bâton sur la tête de Maurice Richard, lui infligeant ainsi une profonde coupure.
Richard se dirigeait ensuite vers Laycoe et lui donnait à son tour un coup de bâton qui atteignait le joueur des Bruins à l'épaule et à la figure. On enlève le bâton des mains du rocket, mais deux autres fois, celui-ci réussira à se défaire des juges de ligne et de se procurer un autre bâton pour retourner frapper son adversaire.
Mais le pire était à venir..."Le juge de lignes Thompson saisit Richard une autre fois et l'immobilisa sur la glace jusqu'à ce qu'un autre joueur du Canadien le pousse permettant ainsi à Richard de se relever. Richard infligea alors deux solides coups au visage de Thompson, provoquant une enflure."
Il y a eu changement de défenses et j'était sur le banc, se rappelle Émile "Butch" Bouchard. J'ai vu ce qui s'était passé et cela a été beaucoup exagéré et on a donné une punition à Maurice beaucoup trop sévère."
En rendant son verdict, le président Campbell rappelle que Richard avait déjà été puni pour avoir frappé un juge de lignes moins de trois mois plus tôt et refuse de croire la version du Rocket voulant qu'il croyait avoir affaire à un autre joueur des Bruins.
"Lors de l'incident précédent, il avait eu la chance de voir des coéquipiers et des officiels l'empêcher de causer une blessure et conséquemment la punition avait été moins sévère, indique Bouchard. Il avait été averti qu'un autre incident ne serait pas toléré."
"Maurice n'avait pas été chanceux, ajoute Dickie Moore. J'étais sur la glace à ce moment, quand Maurice a frappé le juge de ligne. Ce n'était pas sa faute. Il pensait que c'était un gars de Boston. Il s'est retourné vite et a frappé."
Le verdict tombe implacable. Ils ont dit: "un jour on va l'avoir Maurice, et ils en ont profité cette fois là."
La décision de suspendre Richard pour toutes les séries provoque la colère du tout Montréal..."Moi je m'en rappelle on était à l'hotel Mont-Royal, on écoutait la radio et Emile Genest alimentait la frustration des gens", se souvient Bouchard.
"On m'avait accusé de fomenter cette affaire là mais ce n'est pas vrai, se défend Genest. J'ai peut-être dit des choses sous l'impulsion du moment, mais la dynamite était là. Je ne pense pas avoir été l'étincelle."
Le lendemain soir, malgré la tension palpable, Clarence Campbell se présente au Forum avec sa secrétaire pour assister à la rencontre entre Detroit et Montréal.
"Si j'avais été un de ses conseillers, je lui aurais conseillé de ne pas se présenter au Forum pour ce match là", affirme Roch Lasalle.
La marmite a chauffé assez que Campbell l'a eu sur la tomate. "C'était sa place. On a dit après qu'il avait lui-même mis le feu aux poudres. Je crois qu'il a fait ce qu'il avait à faire."
"On jouait un peu avant la partie, on voyait que quelqu'un lui garrochait des affaires. J'ai dit à Provost pour moi y va sauter tantôt... Comme de fait..."
"La bombe est arrivée ça a fait boum, ajoute Bouchard. Je ne suis pas prêt à dire que ce n'est pas la police. Ils avaient peur. Il y avait de l'électricité dans l'air, tu savais qu'il allait se passer quelque chose."
"Quand la bombe a sauté, il nous ont fait passer au vestiaire on s'est habillé en vitesse et on a sauté dans l'autobus qui nous a amené à l'hôtel. on en a pas eu connaissance. C'est par après qu'on a vu ça sur la rue Sainte-Catherine."
"Les gens autour du Forum qui sont partis des bars et des restaurants pour se rendre au Forum, ce sont ces gens là qui ont fait l'émeute, pas les sportifs du Forum." "Je crois que toute la Ligue nationale a réalisé ce que représentait Maurice Richard pour l'ensemble du Québec."
Avec trois matchs à disputer, Maurice Richard se dirigeait vers le premier championnat des pointeurs de sa carrière. Les trois matchs suffiront à Bernard Geoffrion pour le devancer par un tout petit point.
"Pauvre Geoffrion...Le monde lui en a voulu parce que le monde voulait pas qu'il score, indique Bouchard. Mais il pouvait pas viser à coté du but. Geoffrion a été peiné de ça. Le monde lui criait presque chou."
Conséquence plus importante encore, le Canadien s'inclinera après une épuisante série de sept parties face aux Red Wings de Detroit en finale de la Coupe Stanley.
"Si on avait eu Maurice on aurait gagné la coupe", assure Geoffrion.
"Il y a plusieurs années, j'étais avec Pierre Bibeau pour le dernier match de la finale contre les Kings de Los Angeles. Entre la première et la deuxième, j'ai vu des gens se rassembler à l'extérieur du Forum. J'ai eu peur et je suis parti chez moi. Parce que j'avais vécu l'émeure de 1955."
Les incidents disgracieux ne manquent pas dans le hockey d'aujourd'hui. Coups de bâtons, coups de genoux, tentatives de blesser, on voit de tout. Il serait cependant faux de prétendre que ce genre de scène est exclusif à notre époque.
Ce qui s'est passé le 13 mars 1955 au vieux Garden de Boston aurait certainement soulevé un tollé de nos jours. Dans le rapport du président Clarence Campbell, on mentionne d'abord que le défenseur Hal Laycoe a assené un coup de bâton sur la tête de Maurice Richard, lui infligeant ainsi une profonde coupure.
Richard se dirigeait ensuite vers Laycoe et lui donnait à son tour un coup de bâton qui atteignait le joueur des Bruins à l'épaule et à la figure. On enlève le bâton des mains du rocket, mais deux autres fois, celui-ci réussira à se défaire des juges de ligne et de se procurer un autre bâton pour retourner frapper son adversaire.
Mais le pire était à venir..."Le juge de lignes Thompson saisit Richard une autre fois et l'immobilisa sur la glace jusqu'à ce qu'un autre joueur du Canadien le pousse permettant ainsi à Richard de se relever. Richard infligea alors deux solides coups au visage de Thompson, provoquant une enflure."
Il y a eu changement de défenses et j'était sur le banc, se rappelle Émile "Butch" Bouchard. J'ai vu ce qui s'était passé et cela a été beaucoup exagéré et on a donné une punition à Maurice beaucoup trop sévère."
En rendant son verdict, le président Campbell rappelle que Richard avait déjà été puni pour avoir frappé un juge de lignes moins de trois mois plus tôt et refuse de croire la version du Rocket voulant qu'il croyait avoir affaire à un autre joueur des Bruins.
"Lors de l'incident précédent, il avait eu la chance de voir des coéquipiers et des officiels l'empêcher de causer une blessure et conséquemment la punition avait été moins sévère, indique Bouchard. Il avait été averti qu'un autre incident ne serait pas toléré."
"Maurice n'avait pas été chanceux, ajoute Dickie Moore. J'étais sur la glace à ce moment, quand Maurice a frappé le juge de ligne. Ce n'était pas sa faute. Il pensait que c'était un gars de Boston. Il s'est retourné vite et a frappé."
Le verdict tombe implacable. Ils ont dit: "un jour on va l'avoir Maurice, et ils en ont profité cette fois là."
La décision de suspendre Richard pour toutes les séries provoque la colère du tout Montréal..."Moi je m'en rappelle on était à l'hotel Mont-Royal, on écoutait la radio et Emile Genest alimentait la frustration des gens", se souvient Bouchard.
"On m'avait accusé de fomenter cette affaire là mais ce n'est pas vrai, se défend Genest. J'ai peut-être dit des choses sous l'impulsion du moment, mais la dynamite était là. Je ne pense pas avoir été l'étincelle."
Le lendemain soir, malgré la tension palpable, Clarence Campbell se présente au Forum avec sa secrétaire pour assister à la rencontre entre Detroit et Montréal.
"Si j'avais été un de ses conseillers, je lui aurais conseillé de ne pas se présenter au Forum pour ce match là", affirme Roch Lasalle.
La marmite a chauffé assez que Campbell l'a eu sur la tomate. "C'était sa place. On a dit après qu'il avait lui-même mis le feu aux poudres. Je crois qu'il a fait ce qu'il avait à faire."
"On jouait un peu avant la partie, on voyait que quelqu'un lui garrochait des affaires. J'ai dit à Provost pour moi y va sauter tantôt... Comme de fait..."
"La bombe est arrivée ça a fait boum, ajoute Bouchard. Je ne suis pas prêt à dire que ce n'est pas la police. Ils avaient peur. Il y avait de l'électricité dans l'air, tu savais qu'il allait se passer quelque chose."
"Quand la bombe a sauté, il nous ont fait passer au vestiaire on s'est habillé en vitesse et on a sauté dans l'autobus qui nous a amené à l'hôtel. on en a pas eu connaissance. C'est par après qu'on a vu ça sur la rue Sainte-Catherine."
"Les gens autour du Forum qui sont partis des bars et des restaurants pour se rendre au Forum, ce sont ces gens là qui ont fait l'émeute, pas les sportifs du Forum." "Je crois que toute la Ligue nationale a réalisé ce que représentait Maurice Richard pour l'ensemble du Québec."
Avec trois matchs à disputer, Maurice Richard se dirigeait vers le premier championnat des pointeurs de sa carrière. Les trois matchs suffiront à Bernard Geoffrion pour le devancer par un tout petit point.
"Pauvre Geoffrion...Le monde lui en a voulu parce que le monde voulait pas qu'il score, indique Bouchard. Mais il pouvait pas viser à coté du but. Geoffrion a été peiné de ça. Le monde lui criait presque chou."
Conséquence plus importante encore, le Canadien s'inclinera après une épuisante série de sept parties face aux Red Wings de Detroit en finale de la Coupe Stanley.
"Si on avait eu Maurice on aurait gagné la coupe", assure Geoffrion.
"Il y a plusieurs années, j'étais avec Pierre Bibeau pour le dernier match de la finale contre les Kings de Los Angeles. Entre la première et la deuxième, j'ai vu des gens se rassembler à l'extérieur du Forum. J'ai eu peur et je suis parti chez moi. Parce que j'avais vécu l'émeure de 1955."