Le gouvernement suisse a décidé de limiter les grands rassemblements publics à 50 personnes à la suite d’une hausse considérable des cas de COVID-19 depuis trois semaines. Cette décision, rendue publique mercredi, a asséné un dur coup à la Ligue nationale suisse qui pourrait devoir suspendre ses activités de nouveau. 

Évidemment, ce scénario affecterait plusieurs Québécois qui évoluent dans ce circuit comme Charles Hudon et David Desharnais. 

À titre indicatif, la Suisse affiche une moyenne quotidienne supérieure de 5000 nouveaux cas depuis le 19 octobre. 

Rappelons que le Championnat suisse avait été interrompu au printemps dernier en raison de la première vague de la pandémie. 

Étant donné que la majorité des revenus de la Ligue suisse proviennent de la billetterie et des commanditaires, il serait étonnant que le calendrier se poursuive normalement. Avant ce changement de directive, Genève-Servette pouvait accueillir 1000 spectateurs par rencontre. 

« Comparativement à la LNH où les droits télévisuels représentent 80% du budget des clubs, ici c’est à peine 10%. La quasi-totalité de nos budgets viennent des commanditaires, du ticketing, du catering. Les clubs ne roulent pas sur l’or. Deux ou trois équipes ont des mécènes qui amènent de l’argent, mais les autres vivent sur le reste », a relevé au RDS.ca, Louis Émond qui est entraîneur adjoint pour Genève-Servette. 

Les autorités de la Ligue nationale n’ont d’ailleurs pas tardé à demander une aide gouvernementale pour éviter l’arrêt des matchs. 

« C’est la catastrophe. Mais c’était un peu envisageable en même temps », a admis Sébastien Beaulieu, un Québécois qui agit à titre d’entraîneur des gardiens pour le club Genève-Servette.  

« On était bien partis, il y a deux mois. On était un peu à contre-sens du monde du hockey. J’ai vu que notre Ligue a réagi en disant qu’elle était déçue avec tout ce qui avait été mis en place. Je pense que la Ligue n’aura pas le choix d’arrêter le calendrier », a-t-il ajouté. 

Malheureusement, Beaulieu a reconnu que la situation avait emprunté une mauvaise tangente dans les dernières semaines. 

« Il y a quelques semaines, la situation était en pleine maîtrise. Mais la Suisse a basculé en deux semaines des bons élèves aux mauvais élèves. C’est vraiment bizarre ce qui est arrivé. Les gens avaient accepté que ce n’était pas à la patinoire que c’était le plus risqué d’attraper le virus. Cette idée avait passé dans la société et auprès du gouvernement. Mais la situation a tellement mal évolué que ça ne faisait plus de sens. On peut se battre pour le hockey autant qu’on veut, mais c’est compliqué à un certain point. Ce n’était pas à la patinoire le problème, les gens sortent tous en même temps et ils allaient prendre un verre... », a-t-il témoigné avec déception. 

« On était limités à 1000, maintenant ce sera 50 »