Par Réal-Jean Couture, Président LHSBSL/G - Si la demi-finale dans l'ouest a pris fin abruptement suite à un accord entre les deux équipes toujours en compétition, les Rafales de Cap Chat et les Castors de Matane ont eu un solide adversaire devant eux en fin de semaine alors que les Huskys de Paspébiac, tout en se déplaçant avec seulement 13 et 14 joueurs (plus gardiens), ont donné la frousse aux partisans des deux équipes.

Les Huskys perdaient 5-1 à Cap Chat avant de monter le score à 5-4 après 0:20 de la 3e période. Le brio du gardien local plus une poussée de 2 buts en 20 secondes à 3:39 et 3:59 ont permis aux Rafales de respirer plus à l'aise pour le reste de la rencontre.

Ce fut un peu similaire à Matane. Perdant 6-3 après 5:17 de la 2e période, les Huskys ont monté le score à 6-4 après 40 minutes et 7-5 après 6:19 avant finalement de plier 9-5 dans une rencontre que les Huskys devaient gagner par au moins 4 buts pour passer en finale.
C'est ainsi que, malgré des péripéties diverses, on se retrouvera dans l'ouest avec une série qui est la répétition de l'an dernier alors que La Vallée et Témiscouata se retrouveront en finale de division avec - en mémoire - une victoire en 7 de Témiscouata sur La Vallée en première ronde la saison dernière.

Pendant ce temps, les Rafales de cap chat goûteront pour une première fois à al 2e ronde des séries en affrontant les détenteurs de la triple couronne de la saison dernière et déjà détenteurs d'une double couronne cette saison. Comme on dit dans le milieu : ils l'ont voulu, qu'ils vivent avec !

Dans les deux séries, me semble que les amateurs vont en avoir pour leur argent…

Après tout, c'est du hockey, du vrai, non ?

Hockey Senior au Québec : encore un loisir ? (11)
Remettre le vrai hockey au premier plan ?

Je voudrais prendre ici quelques lignes pour toucher ce qui s'est passé dans nos arénas de l'Est-du-Québec, dans les derniers jours, notamment à Paspébiac et à Gaspé. Dans cette dernière ville, vous comprendrez que je ne dirai pas grand'chose, parce que non présent et non dans le circuit que je dirige. Il y a des gens pour s'occuper de l'événement proprement dit. J'y ferai référence pour des principes généraux seulement.

Dans le cas de Paspébiac toutefois, je suis directement concerné et si je m'abstiens de traiter des points « trop particuliers » de cet événement, vous me permettrai d'autre part d'y aller aussi de principes généraux et ce, uniquement dans le but de ramener « le vrai hockey au premier plan », soit là où il doit être.

Parce que ces événements s'ajoutent à bien d‘autres qui ont marqué notre hiver. Trop d'événements même pour l'on traite uniquement ces deux affaires comme étant des « incidents isolés ». Il y a répétition de gestes et événements qui nous obligent à nous interroger sur les avenues que semble prendre le hockey pour certains et il nous appartient - à nous les présidents des ligues - de prendre les mesures nécessaires pour ramener les choses à leurs réelles places.

Le journaliste du Réseau Chaleurs y allait, en fin de semaine, d'une litanie de choses qu'il a observées dans nos arénas - dans notre circuit comme chez nos voisins - et c'est peu édifiant, admettez-le. Permettez que je reprenne une partie de ses propos :

1. Une équipe menace de quitter sa Ligue à cause de pertes monétaires "anticipées". On menace de ne pas jouer les matchs que l'on doit jouer à l'extérieur, histoire de ne pas perdre trop d'argent. Résultat ?… L'équipe n'existe plus.

2. Une équipe refuse de jouer un match à cause de la présence d'un arbitre en particulier. On le qualifie de vendu, d'incompétent et de partial. Durant cette saga, l'équipe courtise l'autre ligue et menace de ne plus jouer dans celle où elle évolue déjà. Résultat ?… Le match a été remis et on a réussi à étouffer l'affaire en haut lieu.

3. Une autre équipe menace de ne plus disputer les matchs restants, prévus au calendrier car on n'aime pas les adversaires qu'on leur assigne. On les dit pas assez payants, en ce sens qu'ils ne rempliraient pas l'aréna local. Résultat ?… Deux matchs locaux de perdus et aucune entrée d'argent durant ce temps.

4. Un joueur subit une blessure très sérieuse mais il semblerait que personne n'ait porté de coup sérieux justifiant l'état dans lequel il se retrouve. 4 ou 5 versions différentes sont véhiculées quant aux circonstances de "l'accident" et une chaîne de télévision nationale diffuse la vidéo de la scène mais refuse de la partager pour fins d'analyse. Finalement, on engage des avocats pour montrer que l'on est innocent et mousser le sens mélodramatique des propos tenus par le jeune blessé. Résultat ? Le jeune en question ne jouera probablement plus jamais au hockey de compétition et en restera marqué le reste de ses jours.

5. Des joueurs se disent sous payés et désertent leur équipe. Une bagarre éclate entre deux dirigeants de cette même équipe, alors que les joueurs de leur côté, exigent de l'oseille pour continuer à jouer dans une ligue où le mot salaire n'est pas sensé exister. Résultat?… La formation en question n'a pas terminé sa série 4 de 7, faute de joueurs.

6. Une poignée de partisans frustrés s'en prend aux arbitres, les empêchant de quitter la patinoire. On les dit vendus, partiaux et incompétents (again!). Préalablement, on avait pris soin d'entrer dans la chambre des arbitres, de mettre les vêtements de ces derniers dans la douche et de briser le téléphone cellulaire d'un des officiels. Résultat?… Plus d'une heure plantés au centre de la patinoire, en proie aux insultes, aux injures, sans compter les nombreux objets lancés dans leur direction, par des spectateurs. La police a dû intervenir pour rétablir l'ordre.

7. Les arbitres accordent un but en prolongation lors du troisième match d'une série. Les esprits s'échauffent et en bout de ligne, on s'en prend physiquement et verbalement aux arbitres qu'une poignée de partisans, de joueurs et autres membres de l'équipe perdante ont qualifié de vendus, partiaux et incompétents (one more time!!). Résultat ?… La police a dû intervenir et un enfant de 8 ans a reçu un verre de bière derrière la tête.

Entre vous et moi, croyez-vous que les lignes qui précèdent nous donnent une juste dimension de ce que l'on voudrait appeler du hockey ??? Il est bougrement temps que l'on mette de l'ordre dans tout ça. Mais pour ce faire, il faudrait connaître la cause de ce puissant dérapage régional, qui touche les deux ligues, faut bien l'admettre ! Sylvain Michel, dans son analyse, y va de sa petite idée. Voici ce qu'il écrit :

Que s'est-il passé entre le début de la saison où l'on me parlait du bonheur que procurait la pratique de ce sport d'équipe et cette fin de saison de merde où un simple match de hockey est soudainement devenu une guerre, presque une question de vie ou de mort, où les adversaires sont soudainement devenus des ennemis jurés et où la tête des arbitres, payés à prix de crève-la-faim, est soudainement mise à prix par l'équipe qui perd. Que s'est-il passé pour que l'argent devienne soudainement une priorité pour des dirigeants et même des joueurs ?

Comment a-t-on pu en arriver là ?… Plusieurs hypothèses s'imposent à nos yeux :

1. Les partisans ont fini par tomber eux aussi dans le pattern du hockey "hors-patinoire", comme véhiculé trop souvent par des dirigeants d'équipes en cours de saison. Trop de revendications, pas assez de hockey et, trop souvent de fois, on a pris les partisans en otage pour proférer des menaces.

2. force de boycotter tel ou tel arbitre, on a finit par faire croire aux partisans que l'arbitre n'était plus seulement un homme impopulaire mais bien l'homme à abattre.

3. À force de parler d'autre chose que de hockey, on finit par ne plus rien vouloir entendre du hockey.

Toutes ces hypothèses sont bonnes et mauvaises à la fois car elles ne touchent qu'une toute petite partie de partisans, de joueurs et de dirigeants de hockey. Cette "clique" cependant est très dangereuse et menace très sérieusement la survie des deux ligues… Oui, des deux ligues !

Force est d'admettre que Sylvain Michel n'a pas complètement tort dans ses propos. Sauf que le problème est plus large encore que cela ! Il faudra plus qu'un éditorial pour en faire le tour et pour en cerner toutes les causes et envisager l'ombre d'une amorce de solutions.

On a du travail à faire. Beaucoup de travail. Pas seulement au niveau du public - d'un certain public devrait-on dire - mais d'abord au niveau de certains de nos dirigeants d'équipes. Ainsi :

· Comment veut-on que le public puisse avoir un esprit positif et penser « hockey » quand des dirigeants de clubs véhiculent que des arbitres sont payés, achetés devrait-on dire ?

· Quand ils véhiculent que des dirigeants de ligue sont vendus ?

· Quand eux-même laissent faire les débordements dans leurs arénas, sous le grand prétexte que « les arbitres ont couru après » ?

· Quand eux-même participent à ces débordements sous le prétexte que « les arbitres ont rien que ce qu'ils méritent » ?

· Et, quand ils sont interpellés, ils répondent - dans toute leur sagesse - que « le maudit Couture va s'arranger avec ça » ?

· Et, quand ils apprennent que des sanctions suivront, ils affirmeront dans toute leur candeur et leur grande innocence que « il ne s'est rien passé » ou encore « ça n'a pas été si grave que ça » ou pire encore, « ça s'est bien fini ; ça fait que ça donne rien de décerner des sanctions pour quelque chose qui n'a pas eu lieu » ?

Vous savez, la violence dans les arénas que l'on dénonce dans le milieu du hockey mineur trouve définitivement racine dans le comportement des adultes, et ce, même dans les activités des adultes. Surtout que dans ces dernières, il y a toujours « la-bonne-bière-qui-fait-perdre-les-pédales à toutes-les-ceuses qui savent pas se contrôler ».

Il faut donc que les adultes, en charge de ces activités, soient aussi persuasifs, dissuasifs même, dans les pénalités à imposer que ceux qui font et/ou causent les débordements. C'est là assurément une responsabilité « civile » et même « sociale » devant laquelle nous - les présidents des ligues - ne pouvons nous soustraire. Il en va de la sécurité des gens qui pratiquent notre sport et de celle des gens qui supportent ce sport, en grande majorité.

J'estime d'autre part que les deux circuits dits senior que sont la Ligue du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie et la Ligue des Côtiers doivent se donner la main et se donner des mesures aussi concrètes qu'identiques, pour faire en sorte que dans tout l'Est-du-Québec, peu importe la ligue senior, le débordement est à proscrire, à éliminer une fois pour toutes. Peu importe qu'un circuit soit fédéré et l'autre pas. La violence n'a pas d'appartenance… Nous devons donc en faire une responsabilité commune !

Nous devons ainsi travailler ensemble à ce dossier. J'invite d'ailleurs Monsieur Ambroise Henry - président de la Ligue des Côtiers - à une rencontre à sa convenance, pour mettre la table à un partenariat entre les deux circuits. J'ai lu certaines de ses affirmations et il n'aime pas plus ce qui se passe que moi. Stoppons donc ça, une fois pour toutes !
Je sais bien qu'il y ait toujours un ou deux étourdis pour partir le bal.

Mais si les équipes - et si les officiels - et si les joueurs - et si les amateurs - et si la population en général savent que ce ne sera plus toléré, les dirigeants des ligues auront de l'aide, des complices par dizaines, dans leur mission qui est d'abord et avant tout de faire du hockey. Le vrai ! Sur l'heure, place à la concertation entre les deux circuits dans ce lourd dossier de la violence. Je suis persuadé que cela pourra être le prélude à un partenariat global pour l'avancement du hockey senior dans l'Est…

Je vous laisse pour le moment, dans ce dossier, avec cette réflexion de Jim Dowd, nouveau joueur des Canadiens de Montréal, qui nous arrive du Wild du Minnesota :

« Le hockey n'est pas un sport compliqué. Ce sont les gens qui le compliquent ! »

Il a raison, non ???

Donc, après les péripéties des dernières semaines, avec la tenue des séries, peut-on espérer que le HOCKEY, LE VRAI, reprenne toute sa place ?

J'apprécie grandement vos commentaires suite à la parution dans les dernières semaines de mes réflexions sur la situation du hockey senior au Québec en général. Je vous en remercie. Certains étaient en accord avec moi et d'autres pas. C'est ça, la démocratie. J'ai voulu soulever un débat et c'est parti. Ne reste qu'à souhaiter que ce débat dans son ensemble se rende là où les décisions se prennent, peu importe les niveaux…

Bien fait, le hockey, c'est l'fun ! Après tout, c'est un J E U !!!