CAMBRIDGE, Mass. (AP) - Le père d'un jeune joueur de hockey du Massachusetts a été reconnu coupable d'homicide involontaire, vendredi, pour avoir battu à mort un autre homme lors d'une pratique de hockey de leurs fils respectifs.

Thomas Junta, un chauffeur de camion costaud âgé de 44 ans, est passible de 20 ans d'emprisonnement. Comme c'est son premier délit, il sera probablement condamné à une peine de trois à cinq ans. Il recevra sa sentence le 25 janvier.

Aux Etats-Unis, cette cause est devenue un symbole de la violence dont font preuve certains parents quand ils assistent aux rencontres sportives de leurs enfants. Le procès a été retransmis par les réseaux de câblodistribution du pays, et il est devenu le principal sujet de conversation des tribunes téléphoniques à la radio.

Junta affirme qu'il était en situation de légitime défense lorsqu'il a tué Michael Costin, âgé de 40 ans, le 5 juillet 2000, à la suite d'une violente discussion.

Il dit avoir tenté d'éviter d'en venir aux coups, mais avoir répliqué lorsque M. Costin, qui faisait environ 70 kilos, lui a décoché un coup de poing. Junta, qui pèse 122 kilos, a sauté sur lui et a continué à le frapper lorsqu'ils sont tous les deux tombés par terre.

Deux femmes, témoins de la scène, ont rapporté que Junta avait frappé M. Costin à la tête à plusieurs reprises, en le maintenant cloué au sol. Les deux femmes ont ajouté que Junta n'avait pas tenu compte du fait qu'elles criaient: "Vous allez le tuer!"

D'autres témoins, dont le fils de 12 ans de l'accusé, Quinlan, ont confirmé la version de Junta, qui affirme n'avoir donné que trois coups de poing à la victime.

Les médecins légistes appelés à témoigner ont déclaré que M. Costin avait succombé à la rupture d'une artère dans le cou, ce qui a entraîné de graves lésions cérébrales.

Une douzaine d'enfants, dont le fils de Junta et les trois fils de M. Costin, ont été témoins de l'affrontement. Les quatre garçons, âgés de 11 à 14 ans, ainsi que la fille de 11 ans de la victime, étaient présents dans la salle du tribunal au moment des dernières délibérations.

L'affrontement entre les deux hommes a débuté lorsque Junta s'est mis en colère après avoir vu un autre joueur donner du coude dans le visage de son fils. Il a reproché à M. Costin, qui supervisait la partie, de tolérer ce genre de comportement. Selon certains témoins, M. Costin aurait alors répondu: "Le hockey, c'est ça."

Les deux hommes se sont colletés près du vestiaire, mais les gens qui les entouraient les ont rapidement séparés. Junta est ensuite sorti, mais il est revenu quelques instants plus tard.

Il a dit être revenu chercher son fils et ses amis, qui se trouvaient toujours dans le vestiaire. Une employée de l'aréna, Nancy Blanchard, a cependant témoigné que Junta l'avait bousculée et s'était dirigé directement vers M. Costin.

Dans son plaidoyer final, l'avocat de Junta a parlé de lui comme d'un "gentil géant" qui a été durement malmené par M. Costin lors du premier affrontement. Junta avait au visage une éraflure de 10 centimètres, sa chemise était déchirée, et il avait des coupures aux bras et aux jambes parce que, selon lui, M. Costin l'a frappé avec ses patins.

Junta, qui pleurait pendant certaines parties de son témoignage, a dit qu'il avait quitté la patinoire sans connaître la gravité des blessures de la victime. "Quand il est resté étendu, j'ai cru qu'il se reposait, qu'il tentait de retrouver ses esprits", a-t-il dit, la voix brisée par l'émotion.

M. Costin n'a jamais repris conscience, et il est mort le lendemain.