MONTRÉAL – Il ne reste que 35 petits jours avant le tout premier match des Lions de Trois-Rivières. D’ici le 21 octobre, chaque minute sera précieuse pour que l’organisation soit en mesure de lancer cette aventure du bon pied. 

Après des années à préparer ce projet, les dirigeants ont savouré la première étape concrète au plan sportif. Il faut voir s’illuminer le visage de Marc-André Bergeron (vice-président et directeur général) pour comprendre à quel point le camp préliminaire des derniers jours a été réjouissant. 

« Quand on commence à voir des joueurs sur la patinoire, on réalise que tous les efforts effectués depuis des mois rapportent. Ça fait longtemps qu’on attend ce moment-là puis les papillons du premier match s’installent », a raconté Bergeron au RDS.ca. 

S’il reste une tonne de travail à abattre du côté logistique, administratif et organisationnel, Bergeron n’oublie pas que la priorité demeure le hockey. D’après ses dires, l’audition de trois jours a été fort encourageante. 

« On a eu de belles trouvailles et certains joueurs vont continuer à avancer avec nous », a-t-il confié. 

Mais Bergeron a appris très vite son nouveau métier, il préfère ne pas dévoiler ceux qui ont excellé. 

« On ne les a pas tous contactés donc j’aimerais mieux ne pas donner de noms. Je ne veux pas que certains pensent qu’ils ne sont pas invités, ça pourrait lancer un message qui pourrait les embêter. Mais les gens vont être surpris de voir le nombre de joueurs du camp préliminaire qui vont se présenter au camp d’entraînement qui débute le 7 octobre », a indiqué Bergeron. 

Étant donné qu’on parle de l’ECHL et d’un camp préliminaire, on a voulu savoir si des joueurs avec un parcours inusité avaient tenté leur chance.  

Quelques joueurs au camp préliminaire des Lions de Trois-Rivières« Tous les gars avaient été invités, il n’y a personne qui est venu tout simplement en se présentant avec sa poche. On voulait s’assurer d’un sérieux et que tout le monde était de calibre. D’ailleurs, on a parlé avec plusieurs des jeunes et ils ont tous mentionné qu’ils étaient surpris de l’intensité et du calibre. On ne voulait pas que ça soit une blague et on a eu les résultats qu’on voulait », a précisé Bergeron. 

Jusqu’ici, les Lions n’ont confirmé que neuf joueurs (cinq attaquants et quatre défenseurs) au sein de l’équipe dirigée par Éric Bélanger et Pascal Rhéaume. 

« Il y a des options partout. Des trous à l’avant, à la défense et également pour les gardiens donc tout le monde peut continuer de rêver. Personne n’est avec nous pour ses beaux yeux. Ils peuvent rêver de jouer professionnel pour une première fois ou de continuer leur carrière », a convenu Bergeron. 

Le portrait est donc intéressant pour plusieurs hockeyeurs, sauf que certains athlètes sont invités par plusieurs organisations si bien qu’une compétition s’installe. Bergeron se fie sur un aspect en particulier pour attirer les joueurs. 

« C’est indéniablement le côté québécois, on ne se le cache pas. Ça nous a facilité la vie pour embaucher quelques joueurs, je pense juste à Alexis D’Aoust qui était parti en Europe et il revient à Trois-Rivières quand on sait très bien que, souvent, les ligues européennes peuvent être plus payantes. Mais le fait d’avoir un nouveau Colisée avec une équipe québécoise, ça fait que bien des joueurs ont le goût de jouer devant leurs familles et leurs parents ou passer Noël à la maison », a témoigné Bergeron alors que près de 40 joueurs ont participé au camp de recrutement. 

Cette orientation a séduit Bélanger et Rhéaume qui se joignent, du même coup, à la famille du Canadien. 

« J’étais content qu’ils enfilent enfin leurs patins pour diriger des entraînements. Je voyais leur dynamisme et leur sourire. Éric et Pascal sont les plus contents de voir les gars sur la patinoire », a ajouté Bergeron. 

Jumeler l'expérience au développement

Les prochaines semaines serviront à trouver les meilleurs éléments pour entourer le noyau, déjà confirmé, qui est constitué de D’Aoust, Anthony Nellis, Olivier Archambault, Cédric Montminy et Julien Nantel en attaque ainsi que Guillaume Beaudoin, Mathieu Brodeur, Mathieu Gagnon et Olivier Galipeau en défense. 

« Franchement, ce sont tous des joueurs d’impact. Montminy et Nellis étaient le premier joueur de centre dans leur équipe respective. Nantel n’a jamais joué dans l’ECHL, il arrive d’un plus haut niveau. À la défense, on a déniché des meneurs comme Galipeau qui joue à toutes les sauces, Brodeur, Gagnon et Beaudoin, un gars du coin qui aura la chance de jouer devant ses proches », a soutenu Bergeron. 

Le DG entend tout de même poursuivre ses démarches pour ajouter quelques vétérans de l’ECHL à sa troupe. Des jeunes seront aussi retenus puisque le développement figure dans la mission du club. Cela dit, le but ne change guère. 

« L’objectif ultime, c’est gagner. Ça développe les joueurs, ça crée de bonnes habitudes puis tu deviens beaucoup plus sexy pour les autres équipes et les autres ligues », a noté l’ancien défenseur. 

Justement, Bergeron entrevoit des liens bénéfiques entre les différents circuits. 

« On sera un beau tremplin pour les joueurs de la LHJMQ et U Sports. il y a même d’autres ligues qui vont collaborer avec nous, tout le monde va y gagner. Les gens vont être surpris de voir comment la différence est quand même grande comparativement à la LHJMQ. Le calibre est vraiment près de la Ligue américaine de hockey. Durant la saison, on risque d’avoir des gars qui vont faire les deux sauts (jusqu’à la LNH). Ça peut arriver dès cette année », a décrit Bergeron. 

Mais avant de voir un autre David Desharnais ou Alex Burrows se révéler, l’organisation doit travailler aussi fort qu’eux. 

« Il reste à finaliser le vestiaire, compléter l’équipe et mon bureau n’est pas terminé. Heureusement, la ville de Trois-Rivières collabore d’une façon exceptionnelle. Sinon, ce serait dur à croire qu’on pourrait avoir un match dans 35 jours. Ça fourmille au Colisée, c’est un effort d’équipe qui sera payant pour tout le monde », a conclu Bergeron.