Intéressants commentaires de l'agent Rich Winter cette semaine alors qu'il blâmait les propriétaires de la Ligue nationale pour les problèmes financiers qu'éprouve le monde du hockey. Il les accuse d'avoir fait preuve d'indifférence et de ne pas avoir démontré tellement de clairvoyance en refusant un partage des revenus, lors des négociations de 1994, ce qui aurait empêché, dit-il, des équipes comme les Rangers, d'accorder des contrats de $9 millions par année à des joueurs comme Robert Holik.

Egalement, Winter - comme mentionné très souvent dans cette rubrique au cours des dernières années - condamne l'attitude de Gary Bettman de ne pas vouloir regarder du côté de l'Europe alors que des villes importantes seraient prêtes à payer $125 millions pour une concession. L'entêtement du commissaire à implanter des concessions dans des marchés américains, qui n'ont aucune tradition avec le hockey, fait en sorte que le hockey professionnel piétine,il ne parvient pas à gagner le marché de la télévision, bien au contraire, les heures d'écoute ont diminué à la chaîne ABC comparativement à l'an dernier.

J'ai conversé avec quelques agents au cours des dernières semaines et, leur premier objectif est de protéger les acquis de leurs clients, mais ils sont bien conscients que l'avenir du hockey va se jouer entre Bob Goodenow et Gary Bettman, deux Américains avec un très gros égo.

Les agents savent très bien qu'il faudra éventuellement trouver une solution sinon plusieurs concessions ne pourront tenir le coup. La plupart sont d'accord avec un partage des revenus et un plafond salarial en autant qu'on impose une taxe de luxe et qu'on baisse de 31 à 28 ans, l'éligibilité à l'autonomie complète. Ils savent très bien que les équipes riches ne craindront pas de payer une taxe additionnelle parce que leur marge de manœuvre leur permet justement de prendre des risques financiers. Si la Ligue nationale imposait un plafond entre $35 et $40 millions, les Red Wings ou les Rangers n'auraient aucune difficulté à dépasser ce plafond et ensuite à contribuer à un fonds d'aide aux équipes dans le besoin, fonds créé par la taxe de luxe. Ce serait le prix à payer pour chercher l'excellence.

D'un autre côté, elles devraient faire preuve de plus de prudence dans l'embauche des patineurs et, par le fait même, le salaire moyen des joueurs s'amenuiserait inévitablement. Actuellement, le salaire moyen d'un joueur de la Ligue nationale de hockey est de $1.7 million.

Il y a un point sur lequel insisteront les propriétaires - et ils garderont leur position sur cette clause - c'est que la Ligue nationale, comme le football américain, ne garantisse plus les contrats de plusieurs saisons. Le maximum d'années de garantie serait de deux ans, pas plus. Il est évident que le modèle de la « Ligue nationale de football » sera proposé par les propriétaires.

Un modèle que les joueurs de la NFL ont accepté une convention qui reconnaît la compétence des athlètes et qui n'est d'aucun recours pour ceux qui se traînent les pieds.
Une suggestion…

Une suggestion peut-être pour le président Pierre Boivin.

Tout récemment, Tim Leiweke, son homologue chez les Kings de Los Angeles, a convoqué un certain nombres de détenteurs d'abonnements saisonniers pour leur expliquer en long et en large pourquoi les Kings ne participeront pas aux séries éliminatoires.

Il a passé la varlope sur le dos de plusieurs joueurs qui n'ont pas répondu aux attentes de la haute direction, il a parlé des blessures et il leur a dit que les Kings n'embarqueront jamais dans l'aventure des agents libres sans restriction parce que ça ne fonctionne pas.

Il a dit que Bill Guerin avait rendu de bons services aux Stars de Dallas mais que c'était le seul joueur à avoir relevé le défi. Il n'en fallait pas plus pour soulever la passion des consommateurs et plusieurs lui ont rappelé que Philippe Boucher, un ex-King, s'avérait la plus belle trouvaille de l'été dernier. Leiweke s'est excusé et a reconnu que son organisation avait erré.

Le consensus général veut que les consommateurs veulent des résultats rapides. Ils préfèrent que l'on garde les billets à un prix élevé plutôt que d'accepter une diminution du prix de 3% comme le propose le président des Kings mais en retour, ils veulent que les dirigeants de l'équipe se mettent au boulot et corrigent les erreurs du passé.

Intéressant, n'est-ce pas? En d'autres mots, on veut des résultats immédiats. On peut parler d'un plan quinquennal mais peut-on garantir que les jeunes joueurs identifiés par ce plan produiront tous au niveau espéré? Non. Et pour assurer la progression d'un jeune espoir, ou des jeunes espoirs, il faut les encadrer, il faut les développer dans un contexte propice. Il faut des joueurs de premier plan pour les aider à mieux étaler leur talent…
Dans le calepin

Depuis la bagarre de Theo Fleury, avec un agent de la sécurité, dans un bar de danseuses nues, à Columbus, les Blackhawks ont conservé une fiche de 6-16-2-2. Un commentaire de Fleury : « Les Blackhawks essaient par tous les moyens de me faire boire de cette façon, ils n'auront pas à respecter mon contrat. » Fleury a vraiment un problème… Steve Tambellini serait l'un des candidats à la succession de Dean Lombardi au poste de directeur général des Sharks de San Jose. Doug Wilson, le frère de Murray, a pour sa part rencontré les propriétaires de l'équipe, vendredi… Les Red Wings ont une fiche de 17-1-0-1 au cours de leurs 19 derniers matches. Ils seront les grands favoris pour répéter leur exploit de l'an dernier… Pierre Lacroix doit se féliciter de ne pas avoir échanger Alex Tanguay qui a une fiche de 20 buts et 33 assistances au cours de ses 44 derniers matchs