Le travail des arbitres a été fortement critiqué lors de la défaite contre les Hurricanes de la Caroline.

Je considère que l'entraîneur Guy Carbonneau est celui qui a le mieux résumé la situation durant sa conférence de presse d'après-match. Les arbitres doivent trancher en une fraction de seconde et ce n'est vraiment pas facile pour eux.

D'abord, arrêtons-nous au but refusé à Guillaume Latendresse étant donné qu'une punition a été imposée aux Hurricanes. Cette décision serrée n'a eu aucun impact sur le résultat de la partie puisque le Canadien a compté durant ce jeu de puissance.

Ensuite, la situation est différente sur le but refusé à Tom Kostopoulos. L'officiel croyait malheureusement que le gardien Cam Ward avait immobilisé la rondelle et il a sifflé trop rapidement. Cet incident prouve que l'humain joue encore un rôle important malgré les reprises vidéo. Ça demeure difficile de porter un jugement négatif ou positif là-dessus car c'est évident que l'arbitre ne fait pas exprès. J'en conviens, ces situations surviennent souvent contre les Canadiens, mais ça ressemble davantage à de la malchance.

Le comble s'est produit sur le but gagnant des Hurricanes alors que Carey Price n'a pas été aussi chanceux que Ward et que la rondelle était visible derrière lui.

Price semblait nerveux, mais…

Vous avez sans doute remarqué que Price semblait nerveux en début de rencontre. Inévitablement, ses coéquipiers le sont devenus du même coup et surtout les défenseurs qui perçoivent cela chez leur gardien. Mais la situation s'est replacée et ce n'est pas lui qui a coûté la victoire au Tricolore.

Tous les joueurs du Canadien ont été surpris sur le dernier but de la partie et la chance n'était pas du côté de Price sur cette séquence.

J'admets qu'il a accordé un retour trop généreux à Sergei Samsonov. Mais il n'est pas le seul à blâmer car Roman Hamrlik a laissé trop d'espace à l'ancien du Canadien.

D'après moi, Carbo a pris la bonne décision en misant sur Price pour ce duel. En tant que joyau de l'organisation, il sera à Montréal pour de nombreuses années et Carbo tentait de le remettre en selle rapidement avant que son équipe amorce un congé de quelques jours.

Kovalev, la clé de la constance

Le grand enjeu pour le Canadien après le temps des Fêtes s'avère de retrouver la constance. À mon avis, la troupe de Guy Carbonneau y parviendra car Alex Kovalev a retrouvé sa touche. Matt D'Agostini apporte aussi sa contribution en jouant comme un vétéran. Il ne faut pas oublier que Saku Koivu, Chris Higgins et Andrei Kostitsyn sont sur la touche, on parle ici de trois joueurs qui représentaient des pièces essentielles de l'attaque montréalaise en début de saison.

Ils ont peut-être connu des ratés depuis le premier match, mais ils demeurent des piliers. C'est encourageant de constater que le Tricolore parvient à récolter plusieurs points en leur absence.

Le Tricolore a peut-être été un peu chanceux contre les Sabres de Buffalo en revenant de l'arrière à trois reprises, mais Kovalev a sonné la charge. S'il peut transmettre cette confiance à tous ses coéquipiers, l'équipe sera sur la bonne voie.

L'heure des décisions approche

Le bon rendement de D'Agostini provoquera bientôt un engorgement chez les attaquants du Canadien et la situation se compliquera lorsqu'il obtiendra l'assurance de terminer la saison à Montréal et que les blessés seront de retour.

Le Canadien se retrouvera dans une position délicate et une décision s'imposera. Sergei Kostitsyn, qui est de retour sur la bonne voie, ne mérite pas un séjour à Hamilton même s'il peut y être cédé sans passer au ballottage.

Dans un tel contexte, une transaction pourrait survenir et Bob Gainey aura le dernier mot face à cet heureux problème. Toutefois, il dispose d'une marge de manœuvre car Higgins est blessé pour une longue période.

Plekanec, le premier à écoper?

Tomas Plekanec est loin de jouer à la hauteur de son talent, mais sa situation est particulière puisqu'il évolue au centre. Si Plekanec est retranché de la formation, Koivu, Lang et Lapierre deviendraient les trois premiers centres de l'équipe. Koivu et Lang veillissent et il ne faut pas en demander trop à Lapierre qui excelle présentement même s'il peut évoluer comme troisième centre.

Carbo est celui qui tranchera dans ce dossier, mais je ne serais pas d'accord à ce qu'on l'échange. Cette décision ne serait pas gagnante à long terme puisqu'il s'avère le plus jeune centre avec Lapierre et il est plus offensif que ce dernier.

Outre le manque de confiance, le problème de Plekanec demeure difficile à identifier. Mais je suis convaincu qu'il retrouvera son aplomb si Kovalev reprend son rythme de la dernière saison grâce aux points qu'il récoltera. Carbo agit de la bonne façon avec le numéro 14 du Canadien en lui donnant le temps de glace nécessaire pour qu'il reprenne sa confiance.

Le cadeau de Noël idéal

La question du jour du RDS.ca demandait aux internautes d'identifier le cadeau de Noël idéal pour le Canadien entre : le réveil du jeu de puissance, une meilleure constance des gros canons, la fin de la léthargie de Plekanec ou le retour des blessés.
Vous avez opté pour le réveil du jeu de puissance à 41% et je n'ai d'autre choix que de vous donner raison. C'est simple, les trois derniers cadeaux mèneront à la réalisation du premier.

Le jeu de puissance demeure la clé puisque le Canadien aurait sans doute quatre ou cinq victoires supplémentaires si l'avantage numérique se retrouvait parmi les meneurs à ce chapitre.

Dans un tel scénario, personne ne critiquerait le rendement de l'équipe.

Lapierre passera un beau Noël

Grâce à son ardeur, Lapierre est devenu tout comme Steve Bégin un rouage indispensable à la formation partante du Canadien. Carbo ne peut plus penser à le remplacer de la façon dont il joue.

Son bon ami Guillaume Latendresse traverse également une belle période et il fait oublier Higgins aux partisans. En fait, personne ne parle de lui car le CH n'est pas amputé malgré son absence.

Quinn n'est pas dans un rôle facile

Le tournoi d'Équipe Canada Junior s'amorce le 26 décembre. Pour le moment, l'équipe a disputé deux matchs préparatoires et Angelo Esposito n'a pas récolté de point. Mais la formation canadienne demeure en période d'ajustements. L'idée est de créer des affinités et je persiste à dire qu'Esposito doit s'imposer dans un rôle offensif et répondre aux attentes envers lui. Il possède ce qu'il faut pour y arriver.

Les entraîneurs ne seront pas très patients quand le tournoi sera commencé surtout que la compétition sera forte avec la Russie, la Suède et les Etats-Unis.

Il est un peu tôt pour se prononcer sur la puissance de l'édition actuelle. Les joueurs sélectionnés comblent des rôles précis au sein de l'équipe et leur rendement fournira la réponse.

Un beau défi se présente à l'entraîneur Pat Quinn car les autres équipes se préparent toujours au maximum pour leur rendez-vous contre l'équipe canadienne. En fait, je pourrais comparer cette situation à une partie contre le Canadien de Montréal. Certaines équipes pourraient perdre toutes les parties du tournoi et être heureux avec une victoire contre le Canada. C'est vraiment spécial de diriger cette équipe avec le haut niveau d'émotion et de pression entourant la compétition.

Je ne vous apprends rien en précisant que seulement l'or intéresse les Canadiens et si jamais ÉCJ échoue la déception sera grande. L'équipe canadienne pourrait obtenir l'étincelle nécessaire en étant propulsée par son public à Ottawa. Par contre, ce facteur peut nuire si les joueurs amorcent le tournoi du mauvais pied et que la pression s'accentue sur eux.

Encore une fois, le championnat mondial sera chaudement disputé et ce sera intéressant de sentir l'appui des amateurs canadiens qui rêvent au cadeau idéal, un cadeau en or!

*Propos recueillis par Éric Leblanc