Dès leur très jeune âge, on vouait déjà un bel avenir au hockey aux frères Olivier et Guillaume Latendresse.

La carrière de Guillaume a pris fin plus tôt que prévu lors de la saison 2013-2014 en raison des commotions cérébrales. Olivier, lui, roule toujours sa bosse en Autriche où il a disputé les cinq dernières saisons.

Bien qu’il n’ait jamais atteint la LNH comme son frère cadet, Olivier est très heureux d’avoir choisi de déménager en Europe à l’âge de 24 ans.

« J’étais dans la Ligue de la Côte-Est et dans la Ligue américaine. Je voyageais beaucoup et je restais à l’hôtel. Un moment donné, j’ai commencé à recevoir des offres en Europe et j’ai décidé de faire le saut. Et je suis très content depuis ce temps-là », a raconté le joueur de centre lors de son passage à L’Antichambre, lundi soir.

« Je savais que j’aurais peut-être joué un ou deux matchs dans la LNH. Mais je ne pense pas que j’aurais fait carrière. Alors, pour moi, c’était plus facile d’aller jouer en Europe, bâtir ma carrière là-bas et commencer à me faire un nom à l’âge de 24 ans », a ajouté celui qui a récolté 183 points en 236 matchs dans la meilleure ligue autrichienne.

Olivier et Guillaume ont évolué ensemble dans le Midget AAA alors qu’ils ont tous deux défendu les couleurs des Riverains du Collège Charles-Lemoyne, équipe dont Guillaume est maintenant l’entraîneur-chef.

Évidemment, les deux étaient très talentueux et les comparaisons ne cessaient d’alimenter les discussions dans les arénas surtout que les deux joueurs n’étaient pas dotés du même physique. Les comparaisons se sont poursuivies dans la LHJMQ même si les deux n’évoluaient plus ensemble.

Quand Guillaume s’est taillé un poste avec le Canadien en 2006, Olivier, qui mesure 5 pieds 10 pouces comparativement aux 6 pieds 2 pouces de Guillaume, passait son temps majoritairement dans la Ligue de la Côte-Est et se mettait beaucoup de pression pour atteindre la LNH.

« Au début, on jouait junior contre et on avait les mêmes statistiques. Tout le monde nous comparait, l’histoire de notre vie. À Phoenix, j’étais dans l’anonymat total. Guillaume est arrivé à son premier camp avec le CH et tout le monde parlait de lui. Quand je suis revenu de Phoenix, tout était différent. [...] Avec le recul, je pense que je me suis mis trop de pression au début à vouloir jouer dans la LNH et de faire ce qu’il faisait », a lancé Olivier qui avait signé un contrat avec les Coyotes de Phoenix en tant que joueur autonome non repêché en 2004.

Les deux frères ont vécu un beau moment en septembre 2008 lorsqu’ils ont disputé un match préparatoire ensemble avec le Canadien contre les Sénateurs.

« Je me souviens, on était assis ensemble dans l’autobus pour monter à Ottawa et c’était comme si on était dans le Midget AAA, a indiqué Olivier qui a ensuite partagé l’année entre les Cyclones de Cincinnati et les Bulldogs de Hamilton. Un moment donné, je me suis tourné et Alex Kovalev était derrière nous. C’était quand même spécial. »

« On dirait que je m’en rappelle, mais en même temps non parce que ça passe tellement vite. C’était un beau moment, car la famille et les grands-parents étaient là. C’était une belle soirée », s’est remémoré Guillaume.

Malgré que son frère plus jeune ait connu la frénésie de Montréal et le hockey de la Ligue nationale, Olivier n’a jamais été amer ou jaloux.

« Je n’ai jamais senti une certaine jalousie de sa part, a mentionné Guillaume. Quand j’étais quatre ou cinq matchs sans marquer, il m’envoyait une citation de Mohamed Ali. Il a toujours été un support pour moi. »

Olivier connaissait de bons moments en 2009 lorsqu'il avait été rappelé par les Bulldogs dans la Ligue américaine. Il avait récolté 13 points en 20 matchs avant de subir une blessure à l'épaule qui a mis fin à sa saison. N'eût été cette blessure, qui sait si le CH n'aurait pas offert une entente à Olivier la saison suivante et peut-être que les deux Latendresse auraient pu disputer un match de saison régulière avec le Canadien par la suite.