Par Guillaume Rivest - Peter Regin a une place de choix, dans le vestiaire des visiteurs du Centre Bell. Assis à la gauche d'Alex Kovalev, le jeune attaquant des Sénateurs d'Ottawa est drôlement bien entouré pour demander de judicieux conseils à l'Artiste.

Reste que Regin n'est pas né de la dernière pluie. À 24 ans, le joueur de centre d'origine danoise a fait écarquiller bien des yeux à sa première année complète dans le circuit Bettman. En 75 matchs la saison dernière, il a été l'auteur de 13 buts en plus de récolter 16 passes.

Mais au-delà de ces statistiques, c'est la prestance avec laquelle il a joué sur le premier trio des Sénateurs lors des séries éliminatoires du printemps dernier qui a surtout retenu l'attention de ses coéquipiers, à commencer par son capitaine Daniel Alfredsson.

«Peter a montré lors des séries qu'on pouvait lui confier beaucoup de responsabilités même lorsque la pression est élevée», a raconté Alfredsson lors d'une entrevue au RDS.ca.

De l'aveu même du leader des Sénateurs, la présence dans le vestiaire de jeunes joueurs intelligents tels que Regin ajoute beaucoup de profondeurs à Ottawa puisque ces espoirs sont déjà en mesure de jouer de façon efficace dans les deux sens de la patinoire.

«Peter regorge d'habiletés. Il est fort sur la rondelle, il a un bon coup de patin et il travaille avec la volonté de vouloir devenir meilleur. Cela lui a permis de connaître une belle amélioration depuis son arrivée avec nous. C'est une belle addition pour notre équipe car il devrait être un bon joueur dans cette ligue pour les années à venir», a expliqué Alfredsson.

D'origine danoise, mais d'influence suédoise

Peter Regin est né à Herning, au Danemark. Au fil des années, seulement sept joueurs natifs de ce petit pays d'Europe du Nord ont revêtu un uniforme d'une formation de la Ligue nationale. L'attaquant du Canadien de Montréal, Lars Eller, est d'ailleurs un des plus récents Danois à avoir fait le saut de l'autre côté de l'Atlantique.

Regin ne s'en cache pas, il tire une certaine fierté de cet exploit. «À l'extérieur de la patinoire, le hockey ne représente pas une grande attraction au Danemark. Il y a dix ans, l'idée de jouer au hockey en Amérique du Nord était assez abstraite, mais les possibilités se sont élargies. Qu'il y ait sept joueurs natifs du Danemark à avoir joué dans la LNH est donc impressionnant, surtout si on considère que la moitié de ces joueurs ont commencé leurs carrières professionnelles au cours des trois dernières années», a raconté Regin lorsqu'interrogé au terme de l'entraînement matinal des Sénateurs.

À l'instar de plusieurs hockeyeurs danois, Regin est allé peaufiner son apprentissage en Suède, ce qui fait en sorte qu'il considère que son style de jeu est très familier à celui qui se joue sur les patinoires suédoises.

En ce sens, il va de soi que de jouer pour la même équipe que Daniel Alfredsson, l'un des plus gros noms à être sorti du monde de hockey suédois, est donc rapidement devenu une source d'inspiration pour Regin. «Alfie est un travailleur hors pair et un beau modèle à suivre», a confié Regin, qui dit aussi avoir été grandement influencé en grandissant par le jeu d'Henrik Zetterberg.

Un camp d'entraînement en dent de scie

Avec les résultats qu'il est parvenu à afficher à l'issue de sa première saison complète dans les rangs professionnels, plusieurs experts s'entendaient pour dire que Regin méritait une place légitime sur le deuxième trio des Sénateurs au début de la présente saison.

Mais en quatre matchs disputés jusqu'ici cette saison, Regin n'a toujours pas trouvé le fond du filet, amassant une mention d'aide au passage.

Ce samedi contre le Canadien, son entraîneur Cory Clouston l'utilisera aux côtés d'Alex Kovalev sur le quatrième trio de l'équipe.

De l'avis même de Regin, son camp d'entraînement en dent de scie ne lui a pas permis de prouver à ses entraîneurs qu'il avait sa place sur l'une des deux premières unités offensives d'Ottawa.

«J'ai connu quelques difficultés dans les premières semaines du camp d'entraînement. Je ne me sentais pas bien sur la patinoire, je sentais que j'étais lent, a avoué Regin. Mais depuis le début de la saison régulière, je patine mieux et je me sens réellement bien sur la glace. Avec un peu de chance, je serai en mesure de prouver que je mérite de jouer aussi souvent que possible. »

Et en cas de doute, Regin n'aura qu'à se tourner vers l'Artiste, qui a démontré à plus d'une reprise dans le passé au public montréalais à quel point il était en mesure de sortir des lapins de son chapeau au moment opportun.