Les intentions étaient là mais...
Hockey dimanche, 19 avr. 2009. 23:51 dimanche, 15 déc. 2024. 00:51
Par Nicolas Landry - Si l'intention comptait vraiment, le Canadien aurait rempli le filet adverse depuis le début des séries éliminatoires.
Mais les hommes de Bob Gainey ont beau essayé, leur meilleur effort continue d'être insuffisant contre les gros méchants Bruins. Ce fut le cas jeudi dernier à Boston et ça s'est répété lundi soir à Montréal.
Torturés sans aucune pitié par le Tricolore la saison dernière, les Bruins ont fait un pas de plus vers l'accomplissement d'une vengeance longuement mûrie avec un gain de 4-2 sur la glace du Centre Bell dans le troisième match d'une série qui pourrait être une affaire classée dès mercredi.
Oui, l'interminable saison du Canadien ne tient réellement plus qu'à un fil.
"C'est la pire situation, mais le plus beau défi possible", a observé Bob Gainey, qui a décidé, avec son équipe au bord du gouffre, de voir le verre à moitié plein.
"Tout ce qu'on peut se dire, c'est que ce n'est pas fini, a murmuré Christopher Higgins, l'auteur du premier but du match, après la rencontre. Il y a maintenant 99% des gens qui ne nous donnent plus aucune chance, mais personne dans ce vestiaire ne va abandonner."
"C'est peut-être difficile d'y croire, mais c'est la réalité, a ajouté Saku Koivu. On ne peut pas se permettre de regarder trop loin en avant. Notre prochain match est mercredi et c'est là-dessus que nous devons nous concentrer."
En punition sur la galerie de presse à pareille date l'an passé, Michael Ryder s'est payé une petite gâterie en inscrivant le but vainqueur en fin de deuxième période, son deuxième en deux matchs contre son ancienne équipe. Après que Carey Price eut bloqué les lancers de la pointe de Mark Stuart et Dennis Wideman, l'ancien du Canadien est sauté sur un retour généreux et n'a pas raté son coup devant une cage béante.
Le Canadien, qui avait déjà comblé un retard d'un but en début de période, ne s'en est cette fois jamais remis.
"Tout le monde aimerait entendre le mot 'vengeance', mais je ne vois pas ça comme ça, a répondu Claude Julien à propos des succès de Ryder contre l'équipe qui l'a laissé filer l'été dernier. Ce que je peux dire, c'est que Michael a fait tout le travail qu'on attendait de lui cette année. Je crois que certaines personnes ont trop mis l'accent sur la seule mauvaise saison qu'il a connue."
Tim Thomas, qui n'a reçu que cinq lancers en troisième période, ne s'est pas laissé déranger par les démons qui l'ont hanté pendant si longtemps à Montréal. Il n'a pas nécessairement bien paru sur le but de Higgins et le premier en carrière de Yannick Weber, mais il en a fait assez pour pousser le Canadien au bord de l'élimination.
Phil Kessel, Shawn Thornton et Chuck Kobasew, ce dernier dans un filet désert, ont inscrit les autres buts des Bruins.
De retour devant le filet après avoir été remplacé par Jaroslav Halak samedi, Carey Price n'a pas été en mesure de faire la différence. Il a terminé la rencontre avec 26 arrêts.
Un coup de poing dans le ventre
Privés d'Alex Tanguay et Mathieu Schneider, qui n'ont pas endossé l'uniforme en raison de blessures au haut du corps, le Canadien semblait destiné à l'abattoir après la période d'échauffement. C'est plutôt le couteau entre les dents qu'il s'est présenté devant ses partisans après deux matchs difficile à Boston.
"Il nous manquait quelques gros morceaux, mais il fallait se battre avec les gars à notre disposition. Ça se joue sur la glace, a prévenu Koivu. Mais les Bruins ont été patients. Ils ont attendu leurs chances et en ont profité quand elles sont venues."
L'endurance cardiovasculaire de Thomas a été mise à l'épreuve en première période, son filet étant pris d'assaut dès les premiers instants de la rencontre quand chacun des membres du trio formé de Koivu, Alex Kovalev et Andrei Kostitsyn sont venus près d'ouvrir le pointage.
À défaut d'obtenir les meilleures chances de marquer, les membres du trio pivoté par Maxim Lapierre, plutôt tranquilles sur la patinoire des Bruins, avaient enfilé leurs plus solides épaulettes pour le retour à la maison. Était-ce l'absence de Milan Lucic, suspendu pour son double-échec au visage de Lapierre dans le match numéro deux? Toujours est-il que Guillaume Latendresse, Tom Kostopoulos et Lapierre ont fait vibrer les rampes du Centre Bell avec huit des 21 mises en échec du CH au premier tiers.
On a cru revivre un scénario familier quand Andrei Kostitsyn, comme l'avait fait son frère dans le match numéro deux, a écopé d'une pénalité qui aurait pu siphonner le momentum qu'avait jusque-là réussi à bâtir son équipe, mais le Canadien a su limiter les dégâts.
Pour la première fois de la série, le Tricolore a pris les commandes en inscrivant le premier but de la rencontre. À 11:52, Higgins s'est avancé à l'aile gauche sur une descente à trois contre deux et a opté pour un tir que Thomas n'a pu contrôler avec sa mitaine. Le deuxième des séries de Higgins était le premier véritable cadeau que l'ancien martyr du Canadien accordait depuis le début de la confrontation.
Les Bruins ont créé l'égalité en fin de période quand la sortie de zone de Mike Komisarek, une passe à l'intention de Gregory Stewart, est plutôt arrivée sur la palette de Dennis Wideman, qui a aussitôt visé le filet avec un tir que Kessel a fait dévier derrière Price.
"Ce but a eu l'effet d'un coup de poing dans le ventre", a imagé Gainey.
"C'est difficile de maintenir un niveau d'intensité aussi élevé pendant une longue période, mais si on avait seulement pu se donner un coussin de deux buts, et les chances étaient là, nous aurions été dans une bien meilleure position pour le reste du match", a poursuivi l'entraîneur du Canadien.
"Le Canadien a amorcé le match comme on s'en attendait, a dit Claude Julien. Ils ont appliqué plus de pression qu'à l'habitude, mais on a été capable d'éviter le pire."
Bitz fait le travail
Appelé à prendre la place de Lucic dans la formation des Bruins, Byron Bitz n'a peut-être pas le talent et la présence de celui dont il devait chausser les patins, mais il a trouvé le moyen de se faire remarquer en préparant le deuxième but des siens. Après avoir gagné sa bataille contre Weber dans le coin de la patinoire, le colosse de 6 pieds 5 pouces a servi une belle passe dans l'enclave à Thornton, qui a montré ses talents de marqueur en déjouant Price du côté du bloqueur.
"Bitzie a extrêmement bien joué, a complimenté Julien. On avait justement parlé de sa force le long des rampes ce matin. Le but qu'il a préparé, tout comme celui marqué par Hnidy l'autre soir, sont des bonus que nous allons prendre volontiers. C'est plaisant de pouvoir compter sur autant de profondeur."
Weber s'est racheté en créant l'égalité moins de deux minutes plus tard. Après une mise en jeu facilement gagnée par Glen Metropolit, le défenseur recrue a pris son temps pour glisser un lancer précis entre les jambières de Thomas, enregistrant ainsi son premier but dans la Ligue nationale.
Ryder a toutefois porté le coup d'assommoir avec un autre but en fin de période.
Mais les hommes de Bob Gainey ont beau essayé, leur meilleur effort continue d'être insuffisant contre les gros méchants Bruins. Ce fut le cas jeudi dernier à Boston et ça s'est répété lundi soir à Montréal.
Torturés sans aucune pitié par le Tricolore la saison dernière, les Bruins ont fait un pas de plus vers l'accomplissement d'une vengeance longuement mûrie avec un gain de 4-2 sur la glace du Centre Bell dans le troisième match d'une série qui pourrait être une affaire classée dès mercredi.
Oui, l'interminable saison du Canadien ne tient réellement plus qu'à un fil.
"C'est la pire situation, mais le plus beau défi possible", a observé Bob Gainey, qui a décidé, avec son équipe au bord du gouffre, de voir le verre à moitié plein.
"Tout ce qu'on peut se dire, c'est que ce n'est pas fini, a murmuré Christopher Higgins, l'auteur du premier but du match, après la rencontre. Il y a maintenant 99% des gens qui ne nous donnent plus aucune chance, mais personne dans ce vestiaire ne va abandonner."
"C'est peut-être difficile d'y croire, mais c'est la réalité, a ajouté Saku Koivu. On ne peut pas se permettre de regarder trop loin en avant. Notre prochain match est mercredi et c'est là-dessus que nous devons nous concentrer."
En punition sur la galerie de presse à pareille date l'an passé, Michael Ryder s'est payé une petite gâterie en inscrivant le but vainqueur en fin de deuxième période, son deuxième en deux matchs contre son ancienne équipe. Après que Carey Price eut bloqué les lancers de la pointe de Mark Stuart et Dennis Wideman, l'ancien du Canadien est sauté sur un retour généreux et n'a pas raté son coup devant une cage béante.
Le Canadien, qui avait déjà comblé un retard d'un but en début de période, ne s'en est cette fois jamais remis.
"Tout le monde aimerait entendre le mot 'vengeance', mais je ne vois pas ça comme ça, a répondu Claude Julien à propos des succès de Ryder contre l'équipe qui l'a laissé filer l'été dernier. Ce que je peux dire, c'est que Michael a fait tout le travail qu'on attendait de lui cette année. Je crois que certaines personnes ont trop mis l'accent sur la seule mauvaise saison qu'il a connue."
Tim Thomas, qui n'a reçu que cinq lancers en troisième période, ne s'est pas laissé déranger par les démons qui l'ont hanté pendant si longtemps à Montréal. Il n'a pas nécessairement bien paru sur le but de Higgins et le premier en carrière de Yannick Weber, mais il en a fait assez pour pousser le Canadien au bord de l'élimination.
Phil Kessel, Shawn Thornton et Chuck Kobasew, ce dernier dans un filet désert, ont inscrit les autres buts des Bruins.
De retour devant le filet après avoir été remplacé par Jaroslav Halak samedi, Carey Price n'a pas été en mesure de faire la différence. Il a terminé la rencontre avec 26 arrêts.
Un coup de poing dans le ventre
Privés d'Alex Tanguay et Mathieu Schneider, qui n'ont pas endossé l'uniforme en raison de blessures au haut du corps, le Canadien semblait destiné à l'abattoir après la période d'échauffement. C'est plutôt le couteau entre les dents qu'il s'est présenté devant ses partisans après deux matchs difficile à Boston.
"Il nous manquait quelques gros morceaux, mais il fallait se battre avec les gars à notre disposition. Ça se joue sur la glace, a prévenu Koivu. Mais les Bruins ont été patients. Ils ont attendu leurs chances et en ont profité quand elles sont venues."
L'endurance cardiovasculaire de Thomas a été mise à l'épreuve en première période, son filet étant pris d'assaut dès les premiers instants de la rencontre quand chacun des membres du trio formé de Koivu, Alex Kovalev et Andrei Kostitsyn sont venus près d'ouvrir le pointage.
À défaut d'obtenir les meilleures chances de marquer, les membres du trio pivoté par Maxim Lapierre, plutôt tranquilles sur la patinoire des Bruins, avaient enfilé leurs plus solides épaulettes pour le retour à la maison. Était-ce l'absence de Milan Lucic, suspendu pour son double-échec au visage de Lapierre dans le match numéro deux? Toujours est-il que Guillaume Latendresse, Tom Kostopoulos et Lapierre ont fait vibrer les rampes du Centre Bell avec huit des 21 mises en échec du CH au premier tiers.
On a cru revivre un scénario familier quand Andrei Kostitsyn, comme l'avait fait son frère dans le match numéro deux, a écopé d'une pénalité qui aurait pu siphonner le momentum qu'avait jusque-là réussi à bâtir son équipe, mais le Canadien a su limiter les dégâts.
Pour la première fois de la série, le Tricolore a pris les commandes en inscrivant le premier but de la rencontre. À 11:52, Higgins s'est avancé à l'aile gauche sur une descente à trois contre deux et a opté pour un tir que Thomas n'a pu contrôler avec sa mitaine. Le deuxième des séries de Higgins était le premier véritable cadeau que l'ancien martyr du Canadien accordait depuis le début de la confrontation.
Les Bruins ont créé l'égalité en fin de période quand la sortie de zone de Mike Komisarek, une passe à l'intention de Gregory Stewart, est plutôt arrivée sur la palette de Dennis Wideman, qui a aussitôt visé le filet avec un tir que Kessel a fait dévier derrière Price.
"Ce but a eu l'effet d'un coup de poing dans le ventre", a imagé Gainey.
"C'est difficile de maintenir un niveau d'intensité aussi élevé pendant une longue période, mais si on avait seulement pu se donner un coussin de deux buts, et les chances étaient là, nous aurions été dans une bien meilleure position pour le reste du match", a poursuivi l'entraîneur du Canadien.
"Le Canadien a amorcé le match comme on s'en attendait, a dit Claude Julien. Ils ont appliqué plus de pression qu'à l'habitude, mais on a été capable d'éviter le pire."
Bitz fait le travail
Appelé à prendre la place de Lucic dans la formation des Bruins, Byron Bitz n'a peut-être pas le talent et la présence de celui dont il devait chausser les patins, mais il a trouvé le moyen de se faire remarquer en préparant le deuxième but des siens. Après avoir gagné sa bataille contre Weber dans le coin de la patinoire, le colosse de 6 pieds 5 pouces a servi une belle passe dans l'enclave à Thornton, qui a montré ses talents de marqueur en déjouant Price du côté du bloqueur.
"Bitzie a extrêmement bien joué, a complimenté Julien. On avait justement parlé de sa force le long des rampes ce matin. Le but qu'il a préparé, tout comme celui marqué par Hnidy l'autre soir, sont des bonus que nous allons prendre volontiers. C'est plaisant de pouvoir compter sur autant de profondeur."
Weber s'est racheté en créant l'égalité moins de deux minutes plus tard. Après une mise en jeu facilement gagnée par Glen Metropolit, le défenseur recrue a pris son temps pour glisser un lancer précis entre les jambières de Thomas, enregistrant ainsi son premier but dans la Ligue nationale.
Ryder a toutefois porté le coup d'assommoir avec un autre but en fin de période.