Wade Belak, qui s'est enlevé la vie mercredi à Toronto, souffrait de dépression selon ce qu'a révélé sa mère. La question est maintenant de savoir si la Ligue nationale est en mesure d'aider ses membres qui souffrent de détresse psychologique.

Les funérailles de l'ancien dur à cuire de la LNH auront lieu dimanche à Nashville.

Un joueur dont le rôle exigeant de bagarreur est remis en question dans sa ligue. Une carrière qui tire à sa fin. Un sentiment de rejet face aux équipes qui ne lui ont pas accordé de contrat. Une situation insoutenable pour une personne sujette à une dépression.

« C'est un problème qui est lié à plusieurs athlètes qui ont pris leur retraite en bas âge. Ces athlètes ont payé un dur prix pour leur carrière en étant blessés, en jouant par dessus des blessures, en prenant des médicaments, certaines drogues ou de la boisson. On se retrouve aujourd'hui à un âge où ils ne voient plus l'avenir de manière aussi belle », explique Sylvain Guimond, PhD en psychologie.

La Ligue nationale et l'Association des joueurs ont des programmes d'aide pour les joueurs. Gary Bettman et Donald Fehr ont déjà annoncé leur intention d'analyser et de bonifier au besoin ces programmes. Mais comme dans la société, la personne à risque doit avoir le courage de demander du soutien.

« Les services sont là. Le hockey comme le football sont des sports machos. Les joueurs ne veulent pas démontrer ce qu'ils vivent. C'est dur pour la Ligue d'aller chercher les joueurs chez-eux. C'est aux joueurs de dénoter les signes et de demander de l'aide », précise Guy Carbonneau.

Les joueurs doivent donc être à l'écoute les uns des autres. Tant dans le vestiaire qu'au sein de leur syndicat ajoute Marc Denis.

« Il faut que les joueurs se lèvent et demandent qu'il y ait de meilleures conditions, un meilleur encadrement. Et que ces programmes, sans être obligatoires, soient du moins plus facile d'accès pour les joueurs », propose l'analyste des matchs du Canadien à RDS.

« On doit avoir des psychologues responsables à qui les joueurs ont accès facilement. Si ces morts-là ont servi à cette cause, au moins ils ne seront pas partis pour rien », laisse tomber Guimond.

D'après un reportage de Jean-Luc Legendre