TORONTO (PC) - Sans faire de bruit, Pat Quinn est sur le point de réaliser un impressionnant fait d'armes. Sa prochaine victoire sera la 543e de sa carrière à titre d'entraîneur-chef dans la Ligue nationale de hockey, ce qui lui conférera le cinquième rang dans toute l'histoire du circuit.

En battant les Rangers de New York par le score de 4-1 samedi soir, ses joueurs lui ont permis de rejoindre le regretté Billy Reay.

Mais si les journalistes n'en avaient pas fait mention, peut-être que le mentor des Maple Leafs de Toronto ne l'aurait jamais su.

"Les exploits personnels sont merveilleux, a admis Quinn qui, à 59 ans, est le plus âgé des entraîneurs du circuit, si l'on ne tient pas compte d'Al MacNeil, qui continue d'assumer l'intérim à Calgary.

"Ils signifient que vous oeuvrez dans un sport que vous aimez, ce qui est toujours un boni", a-t-il ajouté.

Lorsque les Maple Leafs disputeront la première de trois rencontres en quatre jours dans le sud des Etats-Unis, lundi soir à Atlanta, Quinn en sera à son 1103e match en carrière.

Là encore, il doublera Billy Reay au cinquième rang de tous les temps. Reay a oeuvré pendant 20 ans dans la LNH, entre 1957 et 1977.

Les seuls entraîneurs qui ont passé plus de temps derrière un banc et gagné plus souvent que Quinn sont Scotty Bowman (2,141 et 1,244), Al Arbour (1,606 et 781), Dick Irvin (1,449 et 692) et Mike Keenan (1,125 et 555).

Si l'on ajoute ses carrières de joueur et de directeur général, Quinn a été impliqué dans plus de 2800 matchs dans la Ligue nationale de hockey.

"Je suis l'un de ces chanceux. J'ai des amis et des coéquipiers qui n'ont pas eu l'opportunité de tout vivre..., a affirmé Quinn, qui s'est débarrassé d'un style de vie néfaste pour la santé, afin de prolonger sa carrière, après avoir été victime de battements cardiaques irréguliers le printemps dernier.

"Maintenant, je suis à 100 pour cent. Il y a longtemps que je me suis senti en aussi bonne santé."

Tout ce qu'il manque au curriculum vitae de Quinn, c'est une conquête de la coupe Stanley.

Il a été élu deux fois entraîneur par excellence et il a mené le Canada à la médaille d'or lors des Jeux olympiques de Salt Lake City.

Il a cependant dû se contenter de deux participations en finale de la coupe Stanley, avec les Flyers de Philadelphie en 1980 et avec les Canucks de Vancouver en 1994.

Le fait qu'il n'ait jamais gagné le précieux trophée explique pourquoi Quinn demeure discret lorsque vient le temps de parler de ses exploits personnels.

S'il espère enfin voir son nom gravé sur la coupe Stanley, Quinn devra compter sur de meilleures performances de ses joueurs à l'extérieur du Centre Air Canada.

Les Maple Leafs affichent un dossier de 12-7-1-0 à domicile mais leur fiche est de 3-5-1-0 sur les patinoires rivales.

Or, la formation torontoise disputera six de ses huit derniers matchs en décembre à l'extérieur de la Ville-Reine.

"Une éventuelle participation aux séries éliminatoires pourrait dépendre de notre rendement", a admis Quinn, au sujet de la série de rencontres de son équipe à l'étranger.

Les Maple Leafs aborderont leur séjour de trois matchs dans le sud des Etats-Unis au septième rang de l'Association de l'est avec un total de 32 points, le même nombre que le Canadien.

Pour demeurer au sein des huit premières équipes au classement général de leur groupe, croit Quinn, les Maple Leafs devront afficher un style de jeu conservateur, axé sur la défensive.

"J'aimerais que mes joueurs prennent un peu de recul, explique le vétéran entraîneur-chef. Je ne veux pas qu'ils se sentent obligés, chacun de leur côté, de transporter l'équipe sur leurs épaules."