Les joueurs veulent revenir sur la patinoire en septembre. Les propriétaires veulent que leur entreprise génère des revenus.

Et les joueurs de remplacement ne constituent pas une solution intelligente pour une ligue qui déjà a un sérieux problème d'identité au niveau du produit.

J'imagine que les gens, appelés à reprendre les discussions aujourd'hui, sauront comment orienter le dialogue et surtout sauront trouver les solutions qui s'imposent. Peut-être avant d'amorcer les pourparlers devront-ils se poser une question : « Comment avons-nous pu entrainer le hockey dans un tel merdier? » Je ne sais pas si on doit interpréter la diplomatie dégagée par Gary Bettman et Ted Saskin comme de l'hypocrisie déguisée en habit de gala, il reste que les deux négociateurs semblaient dans un meilleur état d'esprit, lorsqu'ils ont été interrogés sur les prochaines discussions.

Bettman a parlé de respect, il a mentionné qu'on avait exagéré sur le profond désaccord entre les deux groupes. Saskin, pour sa part, a affirmé qu'il était heureux qu'on reprenne les discussions sur le champ. Je ne suis cependant pas tout à fait d'accord avec Wayne Gretzky qui soutient qu'on doit repartir à zéro.

Les deux groupes ont accepté le principe du plafond salarial sans lien avec les revenus de la ligue. Plusieurs propriétaires soutiennent également que la réduction de 24% aurait largement aidé plusieurs concessions à mieux gérer leur société et à travailler confortablement dans un tel système économique.

On ne repart pas à zéro.

Il suffit maintenant de mieux composer avec les suggestions déposées sur la table des négociations et d'en tirer le meilleur profit. Si les leaders du hockey professionnel assument leurs responsabilités, ce conflit va se régler. Quand? Le plus rapidement possible parce que les deux clans n'ont pas tellement le choix. Les joueurs ont mandaté Goodenow de trouver des solutions. Les propriétaires ont suggéré et fortement suggéré à Bettman de résoudre le problème.

Forsberg : carrière terminée?

La carrière de Peter Forsberg serait compromise. C'est du moins ce qu'affirme son père, Kent, l'entraineur-chef de la formation MoDo. Blessures, interventions chirurgicales, commotions cérébrales, le joueur de centre de l'Avalanche n'a pas été épargné par les blessures tout au cours des années passées à Québec et à Denver. Si Forsberg abandonne le hockey - on croyait au Colorado qu'il reviendrait pour une autre saison - cela veut dire que Pierre Lacroix devra rebâtir son équipe en modifiant son cahier de charge. Cette fois-çi, il n'a plus de temps à perdre. Joe Sakic prend de l'âge, Rob Blake est toujours sur la touche, et Patrick Roy a quitté l'an dernier…

Disons que José Théodore va causer un mal de tête aux dirigeants de Hockey-Canada. Sa formation, Djurgardens, mène 3-1 en rondes éliminatoires contre Mikka Kiprusoff, le gardien des Flames de Calgary. Théodore participera au championnat du monde en Autriche mais il n'acceptera jamais le rôle de 3e gardien. Au niveau de la condition physique, on peut dire qu'il a une longueur d'avance sur Martin Brodeur à qui le poste de gardien no.1 appartient toujours et sur Roberto Luongo qui n'a pas vu de compétition depuis le tournoi de la coupe du monde en vertu d'une blessure…

Réunion de directeurs généraux

Au moins, le lock-out permet aux directeurs généraux de se pencher sérieusement sur le produit et sur les erreurs commises dans le passé. Au début d'avril, ils vont se réunir à Detroit pour faire le bilan des expériences tentées dans la Ligue américaine et aussi sur la possibilité de réduire l'équipement des gardiens et d'introduire la fusillade. J'ai assisté à deux matchs des Bulldogs de Hamilton, j'ai vu quelques rencontres à la télé, et les nouveaux règlements - lignes bleues et ligne rouge élargies, moins d'espace de manœuvre pour le gardien, éviter des arrêts de jeu si les joueurs en zone offensive quittent le territoire et contre-attaquent par la suite - sont concluants. Le dégagement interdit dès que la rondelle traverse la ligne rouge enlève de l'intensité et la fusillade peut sauver le spectacle sauf qu'il faudra trouver un nouveau règlement relativement à l'attribution des points au classement.

Qu'on revienne aussi aux mêmes dimensions de la patinoire et peut-on avoir les bancs des joueurs face à face comme autrefois. Oh, à Buffalo au cours du weekend, on présentait des matchs des Américains de Rochester sur une surface de jeu… bleue avec des lignes à la couleur orange et une ligne centrale bleue foncée. Question d'expérience en vue de la reprise des activités de la LNH et comme on veut une ligue différente et futuriste, pourquoi pas tenter de nouvelles expériences? Pourquoi ne pas réduire aussi le diamètre des poteaux des buts comme le suggère Scotty Bowman?