(RDS) - L'équipe de l'heure dans la Ligue américaine de hockey, les Bulldogs de Hamilton, continue de faire jaser. C'est que bien des observateurs trouvent anormal que cette formation connaisse autant de succès alors que des joueurs des Oilers d'Edmonton et du Canadien doivent se côtoyer.

Lorsque le Canadien a décidé de quitter Québec et de partager son club école avec les Oilers d'Edmonton à Hamilton, on se demandait bien comment une telle stratégie allait fonctionner. Dans le passé, pour bien des formations qui ont tenté l'expérience, ça s'est transformé en désastre puisqu'il y a beaucoup de jalousie entre les joueurs et de pression sur les entraîneurs. Mais, à Hamilton, c'est tout le contraire.

"Quand tu gagnes les matchs et que tu aimes les entraîneurs, l'atmosphère est bonne. Éric Fichaud a déjà été dans la ligue nationale. Ici, il est souvent dans les estrades, ça ne doit pas être facile pour lui, mais tout est facile quand l'équipe gagne", a indiqué Francis Bouillon.

"C'est difficile de se plaindre quand on est premier. Tout le monde s'entend bien ici et c'est normal. Si nous étions derniers, ça serait différent", a souligné Ron Hainsey.

"On s'est assuré de séparer les Européens pour qu'ils se sentent dans l'équipe. Nous voulions une bonne chimie dans le vestiaire, car ça se transmet sur la glace. Jusqu'à maintenant, nous sommes heureux des résultats", a déclaré l'entraîneur Claude Julien.

Pour l'entraîneur-chef des Bulldogs, il faut absolument s'assurer de faire plaisir aux dirigeants des Oilers et du Canadien. Mais, il faut aussi ne pas faire de malheureux alors qu'il a 26 joueurs dans son alignement. Il y en a donc six qui se retrouve dans les estrades à chaque match.

"On passe beaucoup de temps avec les joueurs retranchés pour le match, car ce sont eux qui ont besoin d'attention. Ils doivent garder une attitude positive. On travaille pour améliorer ces joueurs, pour qu'ils aient un impact lorsqu'ils auront la chance de jouer", a expliqué Julien.

"Si tu ne joues pas souvent, il ne faut pas commencer à critiquer. L'entraîneur l'a dit dès la première journée, c'est comme ça que ça va marcher. Nous avons deux organisations, il faut vivre avec jusqu'à la fin de la saison. Je pense que les gars ont compris le message, ça va bien présentement", a fait savoir Benoit Gratton.

Autre phénomène, c'est celui des gardiens. Éric Fichaud et Mathieu Garon font partie de l'organisation du Canadien et Ty Conklin fait partie de celle des Oilers. Il faut donc se partager le filet, ce qui n'est pas évident.

"Comme nous sommes jumelés avec Edmonton, il faut qu'il y ait un gardien de chaque équipe habillé pour le match. L'atmosphère est bonne, car nous gagnons, mais c'est difficile à accepter", a laissé entendre Fichaud.

"Moi, quand je viens, j'invite les trois gardiens aux pratiques. Nous sommes une équipe. Ça lui donne de l'expérience avec le style papillon, car il est souvent debout. Moi, j'essaie de mélanger les deux", a avancé Roland Melançon.

Ce qui aide grandement les Bulldogs de Hamilton c'est le travail de Claude Julien. Il n'est pas facile pour lui de travailler avec les deux organisations, soit les Oilers et le Canadien. Il prend plus d'expérience et il en profitera lorsqu'il sera dans la ligue nationale.