Les propos de Patrick Roy et le CH
Hockey mercredi, 3 nov. 2010. 17:17 vendredi, 13 déc. 2024. 22:24
Gaston Therrien
Avant d'analyser les dernières performances du Canadien, je profite de l'occasion pour revenir sur les propos de Patrick Roy.
D'abord, Patrick a le droit d'avoir son opinion. De mon côté, je crois que chaque entraîneur préconise un système et il croit en celui-ci. C'est également important de toujours regarder les éléments dont un entraîneur dispose pour critiquer son système.
Dans le cas de Guy Boucher, on ne peut faire autrement de dire que son plan a fonctionné puisqu'il a accédé avec succès à la LNH. À ce sujet, je ne pense pas qu'un entraîneur puisse laisser une empreinte négative sur une ligue quand il grimpe dans la LNH grâce à ses bons résultats.
Ceci dit, Boucher a peut-être inspiré d'autres entraîneurs avec son système, mais ça ne veut pas dire que ça fonctionnera automatiquement pour eux. En fait, en tant qu'entraîneur, tu dois tracer ton propre chemin comme Boucher est parvenu à le faire comme plusieurs coachs avant lui.
Je ne suis pas contre l'opinion de Roy, mais je ne suis pas contre le système de Boucher. Ce dernier a réussi avec brio son passage dans la LHJMQ et il fait le saut à Tampa où on pourra observer son rendement.
Quant à Patrick, il possède une équipe très offensive cette saison et une chose demeure certaine dans la LHJMQ : c'est préférable de gagner 10-9 au lieu 2-1 pour le bien du spectacle et des amateurs.
En ce qui concerne les Voltigeurs, ils possèdent encore une redoutable formation comme c'était le cas sous les ordres de Boucher et ils ont été capables de bâtir là-dessus. Ceci est tout à leur avantage et d'autres équipes devraient probablement s'inspirer d'eux. Mais les Remparts n'ont rien à envier, car ils ont gagné la coupe Memorial tout en connaissant des succès constants.
En somme, quand Patrick parle, tu écoutes et tu te bâtis ta propre opinion sans te fâcher ou être déçu. C'est important de voir tous les côtés parce qu'il a connu tellement de succès.
Le temps de faire des expériences
Jacques Martin a sorti son matériel et il a commencé à effectuer quelques expériences avec ses combinaisons offensives dans la défaite face aux Blue Jackets. Il voulait essayer quelque chose parce que le Canadien ne parvient pas à trouver le fond du filet depuis deux matchs.
C'est vrai, on peut blâmer les défenseurs ou le gardien, mais l'attaque ne produit pas!
L'entraîneur doit donc trouver une solution offensive et j'approuve ses tentatives car il faut créer des réactions chez les joueurs. Martin croit probablement que certains éléments pourraient lui en donner davantage au niveau offensif comme Lars Eller.
Je suis un peu de cet avis, mais il doit être entouré de joueurs qui sont capables de produire.
L'option des Bulldogs de Hamilton demeure un scénario possible et le Canadien pourrait se laisser tenter de rappeler David Desharnais, Max Pacioretty ou Ryan White. Bien sûr, le moment de paniquer n'est pas arrivé, mais le Canadien ne veut pas s'aventurer sur une série de défaites et c'est essentiel de tenter des expériences.
Je n'hésiterais pas une seconde à rompre le duo de Scott Gomez et Brian Gionta. Ça ne fonctionne pour eux et aucun ailier gauche ne semble en mesure de les compléter. Il faut trouver une façon qu'ils retrouvent leur confiance et peut-être que Gomez serait meilleur avec deux autres joueurs. Par contre, je me demande s'il faut démanteler le premier trio qui a tant donné je ne crois pas.
Face à un tel scénario, Martin devrait donc se touner vers des joueurs qui n'évoluent pas sur le premier trio ce qui veut dire des joueurs moins aptes à produire offensivement. Le Canadien a besoin d'eux, c'est évident, leur appui a manqué face aux Jackets.
Si Eller obtenait la chance de s'établir comme le centre de Gionta, Gomez écoperait et se retrouvait au centre du troisième trio et je n'y vois aucune objection. Je ne dis pas qu'il s'agit de la solution à long terme, mais il ne produit pas offensivement.
Gomez demeure un passeur et il ne parvient pas à faire produire ses ailiers. Ce n'est pas parce qu'il s'appelle Gomez ou qu'il a un statut particulier qu'il ne peut pas être relégué au troisième trio. Je ne serais pas surpris que Jacques Martin songe déjà à cette option pour le réveiller et éviter de le voir s'enliser.
Le temps des décisions avec Spacek
Le dossier de Jaroslav Spacek refait toujours surface et je tiens à y répondre comme un entraîneur. Quand tu occupes ce rôle, tu dois prendre une décision et te demander si tu écartes un vétéran qui a contribué l'an dernier. Quand tu gagnes, c'est correct de continuer à te dire qu'il se replacera, mais quand tu perds, tu dois prendre des décisions et Spacek n'a pas été bon dans les deux défaites du Canadien.
C'est simple, Martin devra trancher et il ne pourra pas être patient très longtemps surtout si Spacek n'élève son niveau de jeu. Est-ce que Alexandre Picard ou Ryan O'Byrne pourraient faire une différence? Je l'ignore. Est-ce plutôt Yannick Weber qui est la solution en raison son talent offensif?
J'ai l'impression qu'il va se passer quelque chose.
Ah oui, il y a un petit point qui me dérange et c'est que Spacek a déclaré plus tôt qu'il jouait bien. Et bien, il est sûrement le seul à penser cela au Québec.
Le jeu de puissance anémique du CH
C'est impossible d'éviter le sujet de l'anémique jeu de puissance du Canadien qui demeure au 30e et dernier rang de la LNH.
Tout de même, je considère que l'avantage numérique se replace légèrement depuis le retour au jeu d'Andrei Markov. Le CH obtient plus de chances et ça demeure une question de synchronisme et ça va s'améliorer.
Jacques Martin donnera donc la chance au duo Markov et P.K. Subban de se faire valoir pendant plusieurs matchs.
Par contre, je ne peux m'empêcher de me demander à quel point Desharnais pourrait produire des résultats intéressants avec de bons joueurs. Il pourrait s'établir comme la solution à court terme pour Gomez. D'ailleurs, c'est souvent dans des moments difficiles qu'on trouve quelqu'un auquel on ne songeait pas pour nous aider.
Outre les problèmes offensifs, le Canadien n'a pas bien joué défensivement à Columbus. Les joueurs ont commis des erreurs en accordant des surnombres et en effectuant de mauvaises lectures de jeu.
Je suis quand même content de constater que Price possède un meilleur caractère. Il est demeuré un gardien d'impact après avoir concédé deux buts et c'est un aspect très positif.
Le Tricolore est sans doute optimiste d'affronter les Sabres de Buffalo et les Sénateurs d'Ottawa pour conclure sa semaine. Ces deux formations ne représentent pas des puissances de la LNH, mais le défi demeure grand.
Le Canadien ne peut pas penser que ce sera facile contre n'importe quelle équipe car il n'est pas armé de façon dévastatrice offensivement et au niveau défensif, ça repose sur les arrêts du gardien.
La seule façon de gagner, c'est par le travail. Le succès du Canadien exige du patin, du mouvement, un échec-avant efficace et cette équipe ne peut pas lever le pied.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
D'abord, Patrick a le droit d'avoir son opinion. De mon côté, je crois que chaque entraîneur préconise un système et il croit en celui-ci. C'est également important de toujours regarder les éléments dont un entraîneur dispose pour critiquer son système.
Dans le cas de Guy Boucher, on ne peut faire autrement de dire que son plan a fonctionné puisqu'il a accédé avec succès à la LNH. À ce sujet, je ne pense pas qu'un entraîneur puisse laisser une empreinte négative sur une ligue quand il grimpe dans la LNH grâce à ses bons résultats.
Ceci dit, Boucher a peut-être inspiré d'autres entraîneurs avec son système, mais ça ne veut pas dire que ça fonctionnera automatiquement pour eux. En fait, en tant qu'entraîneur, tu dois tracer ton propre chemin comme Boucher est parvenu à le faire comme plusieurs coachs avant lui.
Je ne suis pas contre l'opinion de Roy, mais je ne suis pas contre le système de Boucher. Ce dernier a réussi avec brio son passage dans la LHJMQ et il fait le saut à Tampa où on pourra observer son rendement.
Quant à Patrick, il possède une équipe très offensive cette saison et une chose demeure certaine dans la LHJMQ : c'est préférable de gagner 10-9 au lieu 2-1 pour le bien du spectacle et des amateurs.
En ce qui concerne les Voltigeurs, ils possèdent encore une redoutable formation comme c'était le cas sous les ordres de Boucher et ils ont été capables de bâtir là-dessus. Ceci est tout à leur avantage et d'autres équipes devraient probablement s'inspirer d'eux. Mais les Remparts n'ont rien à envier, car ils ont gagné la coupe Memorial tout en connaissant des succès constants.
En somme, quand Patrick parle, tu écoutes et tu te bâtis ta propre opinion sans te fâcher ou être déçu. C'est important de voir tous les côtés parce qu'il a connu tellement de succès.
Le temps de faire des expériences
Jacques Martin a sorti son matériel et il a commencé à effectuer quelques expériences avec ses combinaisons offensives dans la défaite face aux Blue Jackets. Il voulait essayer quelque chose parce que le Canadien ne parvient pas à trouver le fond du filet depuis deux matchs.
C'est vrai, on peut blâmer les défenseurs ou le gardien, mais l'attaque ne produit pas!
L'entraîneur doit donc trouver une solution offensive et j'approuve ses tentatives car il faut créer des réactions chez les joueurs. Martin croit probablement que certains éléments pourraient lui en donner davantage au niveau offensif comme Lars Eller.
Je suis un peu de cet avis, mais il doit être entouré de joueurs qui sont capables de produire.
L'option des Bulldogs de Hamilton demeure un scénario possible et le Canadien pourrait se laisser tenter de rappeler David Desharnais, Max Pacioretty ou Ryan White. Bien sûr, le moment de paniquer n'est pas arrivé, mais le Canadien ne veut pas s'aventurer sur une série de défaites et c'est essentiel de tenter des expériences.
Je n'hésiterais pas une seconde à rompre le duo de Scott Gomez et Brian Gionta. Ça ne fonctionne pour eux et aucun ailier gauche ne semble en mesure de les compléter. Il faut trouver une façon qu'ils retrouvent leur confiance et peut-être que Gomez serait meilleur avec deux autres joueurs. Par contre, je me demande s'il faut démanteler le premier trio qui a tant donné je ne crois pas.
Face à un tel scénario, Martin devrait donc se touner vers des joueurs qui n'évoluent pas sur le premier trio ce qui veut dire des joueurs moins aptes à produire offensivement. Le Canadien a besoin d'eux, c'est évident, leur appui a manqué face aux Jackets.
Si Eller obtenait la chance de s'établir comme le centre de Gionta, Gomez écoperait et se retrouvait au centre du troisième trio et je n'y vois aucune objection. Je ne dis pas qu'il s'agit de la solution à long terme, mais il ne produit pas offensivement.
Gomez demeure un passeur et il ne parvient pas à faire produire ses ailiers. Ce n'est pas parce qu'il s'appelle Gomez ou qu'il a un statut particulier qu'il ne peut pas être relégué au troisième trio. Je ne serais pas surpris que Jacques Martin songe déjà à cette option pour le réveiller et éviter de le voir s'enliser.
Le temps des décisions avec Spacek
Le dossier de Jaroslav Spacek refait toujours surface et je tiens à y répondre comme un entraîneur. Quand tu occupes ce rôle, tu dois prendre une décision et te demander si tu écartes un vétéran qui a contribué l'an dernier. Quand tu gagnes, c'est correct de continuer à te dire qu'il se replacera, mais quand tu perds, tu dois prendre des décisions et Spacek n'a pas été bon dans les deux défaites du Canadien.
C'est simple, Martin devra trancher et il ne pourra pas être patient très longtemps surtout si Spacek n'élève son niveau de jeu. Est-ce que Alexandre Picard ou Ryan O'Byrne pourraient faire une différence? Je l'ignore. Est-ce plutôt Yannick Weber qui est la solution en raison son talent offensif?
J'ai l'impression qu'il va se passer quelque chose.
Ah oui, il y a un petit point qui me dérange et c'est que Spacek a déclaré plus tôt qu'il jouait bien. Et bien, il est sûrement le seul à penser cela au Québec.
Le jeu de puissance anémique du CH
C'est impossible d'éviter le sujet de l'anémique jeu de puissance du Canadien qui demeure au 30e et dernier rang de la LNH.
Tout de même, je considère que l'avantage numérique se replace légèrement depuis le retour au jeu d'Andrei Markov. Le CH obtient plus de chances et ça demeure une question de synchronisme et ça va s'améliorer.
Jacques Martin donnera donc la chance au duo Markov et P.K. Subban de se faire valoir pendant plusieurs matchs.
Par contre, je ne peux m'empêcher de me demander à quel point Desharnais pourrait produire des résultats intéressants avec de bons joueurs. Il pourrait s'établir comme la solution à court terme pour Gomez. D'ailleurs, c'est souvent dans des moments difficiles qu'on trouve quelqu'un auquel on ne songeait pas pour nous aider.
Outre les problèmes offensifs, le Canadien n'a pas bien joué défensivement à Columbus. Les joueurs ont commis des erreurs en accordant des surnombres et en effectuant de mauvaises lectures de jeu.
Je suis quand même content de constater que Price possède un meilleur caractère. Il est demeuré un gardien d'impact après avoir concédé deux buts et c'est un aspect très positif.
Le Tricolore est sans doute optimiste d'affronter les Sabres de Buffalo et les Sénateurs d'Ottawa pour conclure sa semaine. Ces deux formations ne représentent pas des puissances de la LNH, mais le défi demeure grand.
Le Canadien ne peut pas penser que ce sera facile contre n'importe quelle équipe car il n'est pas armé de façon dévastatrice offensivement et au niveau défensif, ça repose sur les arrêts du gardien.
La seule façon de gagner, c'est par le travail. Le succès du Canadien exige du patin, du mouvement, un échec-avant efficace et cette équipe ne peut pas lever le pied.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
