OTTAWA - Il faut croire que Slava Fetisov à frapper dans le mille!

Fetisov et Igor Larionov sont les deux joueurs russes qui exercent la plus grande influence auprès de leurs compatriotes de la Ligue nationale. Ils sont les «parrains» de la délégation russe. Quand ils parlent… on écoute.

Tout récemment, Slava Fetisov, le meilleur défenseur de l'histoire du hockey russe, maintenant adjoint à Larry Robinson avec les Devils du New Jersey, faisait une déclaration incendiaire au sujet du hockey en Russie, il jetait le blâme sur Alexander Steblin et Boris Mikhailov pour les insuccès des équipes nationales.

Fetisov s'est même rendu à Moscou pendant la pause du match des étoiles pour convaincre les autorités que des changements draconiens s'imposent au niveau des têtes dirigeantes sinon ça risque de se gâter.

Comme par exemple, les Jeux de Salt Lake City. Les joueurs russes de la Ligue nationale ne sont guère entichés à l'idée de compétition aux Olympiques sous les ordres de Steblin et Mikhailov. Un boycott des jeux est fort plausible de la part des joueurs russes. Ils ne veulent pas jouer sous les ordres de Mikhailov, un disciple de Viktor Tikhonov et de ses vieilles méthodes qui ne fonctionnent plus dans le hockey d'aujourd'hui. Le fameux système de rotation où on utilise des unités de cinq joueurs.

Steblin et Mikhailov débarqueront en Amérique du Nord la semaine prochaine dans l'espoir de rencontrer les joueurs sélectionnés pour les Jeux de Salt Lake City. Ils risquent d'avoir une réception plutôt glaciale de la part de leurs compatriotes d'autant plus que les deux têtes dirigeantes ont critiqué le manque de patriotisme des joueurs russes pour expliquer la déconfiture des formations nationales.

Les joueurs russes se disent intéressés à faire progresser le hockey chez eux et se défendent bien d'avoir perdu leur sens du patriotisme. Cependant, ils veulent un système comme on en pratique dans la Ligue nationale, des spécialistes pour la défense, des spécialistes pour écouler le temps en infériorité numérique et des spécialistes pour l'attaque massive. Ils ne veulent plus rien savoir des vieilles méthodes de Tikhonov servies par Mikhailov, des méthodes que Fetisov et Larionov ont condamnées avec force, il y a quelques années.

Jusqu'où ira la menace des joueurs russes?

Tout dépend de Fetisov. C'est lui qui influencera ses compatriotes. C'est lui qui aura le dernier mot.
Weinrich et les rumeurs

Vrai que les Sénateurs d'Ottawa aimeraient bien s'approprier des services de Eric Weinrich… mais ils ne sont pas prêts à céder le jeune joueur de centre, Mike Fisher.

On n'est bien conscient ici, à Ottawa, que Weinrich serait embauché pour deux à trois mois. Le défenseur américain a déjà annoncé ses couleurs, il veut tester le marché des joueurs autonomes sans restriction. Par conséquent, il n'étudiera aucune offre de contrat avant le 1er juillet 2001.

Autre point, les Sénateurs n'ont pas les ressources pour verser un salaire annuel d'environ $2.5 millions à un défenseur.

Est-ce à dire que les négociations sont tombés au point mort?

Pas nécessairement. Sauf que les Sénateurs, Marshall Johnston et Jacques Martin, devront faire preuve d'imagination pour gagner le derby Weinrich. Et les Sénateurs sont encore moins intéressés à accueillir Weinrich en compagnie de Jeff Hackett. Ottawa compte deux bons gardiens - notamment Patrick Lalime qui n'a rien à envier à Hackett - et il coûte $550,000.

Entre-temps, André Savard risque d'être fort occupé au cours des prochains jours parce que les Devils, l'Avalanche, les Penguins, les Blues ont toujours un intérêt pour Weinrich. Savard en faisant preuve d'une patience à toute épreuve profitera sûrement de cette situation de surenchère.

Du beau travail!

A l'opposé

Philip Anschutz est le propriétaire des Kings de Los Angeles. C'est aussi l'une des personnages les plus riches aux Etats-Unis. Disons pour mieux illustrer sa fortune qu'il est également propriétaire à presque 50% des Lakers de Los Angeles, il est propriétaire du Staples Center, du Forum d'Inglewood, du théâtre Kodak où seront présentés les Oscar, l'an prochain. Ses fils jouent au soccer et M Anschutz vient de bâtir un stade de $100 millions pour le soccer, un stade qui sera le domicile de l'équipe nationale des USA. Il a acheté deux équipes de hockey en Allemagne, une à Londres. Il est le propriétaire de la prestigieuse formation de Prague Sparta. Il s'est porté acquéreur d'une équipe à Genève et il espère obtenir la permission pour bâtir un autre Staples Center à Berlin et possiblement un amphithéâtre tout aussi moderne en Chine. Il possède 32 compagnies. Il y a quelques années, il vendait sa compagnie de chemin de fer pour la jolie somme de $2 milliards.

La question qu'il faut donc se poser: pourquoi s'entête-t-il à ne pas vouloir verser la somme de $45 millions pour cinq ans à Rob Blake? Il s'agit pratiquement de l'argent de poche pour M. Anschutz. «Tout simplement, disent les dirigeants des Kings, parce qu'il est un homme de principe.» On raconte d'ailleurs que le propriétaire des Kings aurait, au cours d'une réunion des gouverneurs de la Ligue nationale, demandé à ses homologues autour de la table de faire preuve de clairvoyance et aussi d'intelligence. Il n'a fait qu'avertir les autres propriétaires que le hockey s'en va vers un désastre financier s'il ne se donne pas des mesures pour enrayer l'inflation salariale.

Une réaction qui va un peu à l'opposé de George Gillett jr qui aurait déclaré que le Canadien était intéressé à Vincent Lecavalier qui deviendra joueur autonome avec restriction à la fin de la saison. L'embauche de Lecavalier par le Tricolore suite à une offre concrète briserait le code d'honneur instauré par Gary Bettman, un code qui «interdit» aux équipes de faire des propositions à tout joueur autonome avec restriction. Je suis convaincu que M. Gillett va recevoir un appel téléphonique de M. Bettman et que le commissaire va lui expliquer très clairement les règles du jeu.

Lecavalier à Montréal, ce serait formidable… mais ça ne passera pas par le marché des joueurs autonomes. L'unique moyen demeure une transaction et, sur ce plan, Rick Dudley a les yeux sur Alexei Yashin et les Sénateurs d'Ottawa si jamais il n'en vient pas à une entente avec le groupe Lecavalier, représenté par M. Lecavalier, père, et des penseurs en arrière-scène.