Letang ne doit pas se décourager
Hockey mardi, 31 oct. 2006. 19:52 jeudi, 12 déc. 2024. 07:45
Les Penguins de Pittsburgh ont finalement pris une décision avec leurs joueurs d'âge junior. Jordan Staal reste tandis que le Québécois Kristopher Letang retourne avec les Foreurs de Val d'Or.
Avec Staal, les Penguins étaient pris à la gorge, en quelque sorte. Chaque fois qu'on parlait de le renvoyer à Peterborough, il jouait bien et marquait des buts importants.
Letang aussi aurait mérité sa place, mais Pittsburgh a tellement de jeunes Michel Therrien a dû se dire que trop, c'était comme pas assez. Il faut dire que c'est plus difficile de percer à un si jeune âge pour un défenseur que pour un attaquant.
C'est sûr que Kristopher va connaître un petit creux de vague au cours des prochains jours, mais avec les Foreurs il se retrouve dans une bonne organisation au sein de laquelle il pourra gagner en maturité et sortir encore plus prêt pour la LNH avec une année d'expérience supplémentaire derrière la cravate.
Son entraîneur aura la tâche de lui faire comprendre que son retour à Val d'Or n'est qu'un autre arrêt dans son parcours. Il revient seulement au Québec pour mieux repartir vers la Ligue nationale. S'il connaît une bonne saison, c'est certain que c'est la prochaine étape pour lui. Il ne doit pas tout gâcher pour ce petit pas en arrière et continuer de s'accrocher. Je sais que Kristopher Letang a la maturité pour passer à travers cette déception.
Déjà, on a pris la bonne décision en ne l'habillant pas pour un ou deux matchs. Qu'on lui laisse le temps de s'acclimater, de se promener dans le vestiaire, de voyager avec l'équipe.
Dans ma carrière d'entraîneur, j'ai vu des joueurs vivre ce que Kristopher vit présentement. À mon arrivée à la barre des Foreurs, Steve Bégin venait d'être renvoyé chez les juniors par les Flames de Calgary. On connaît le caractère de Steve et la suite de l'histoire ne nous étonne pas.
Lorsque j'ai côtoyé Vincent Lecavalier à Rimouski, il n'avait que 16 ans, mais il m'avait dit : «Le moins longtemps que je vais te voir, le plus heureux je vais être, parce que ça voudra dire que je serai dans la Ligue nationale!» Il avait bien raison. Il savait où il s'en allait. Letang peut se servir d'exemples semblables pour se motiver.
Les multiples visages de Darcy Tucker
Darcy Tucker, qui était reconnu pour être un simple agitateur, est devenu un joueur indispensable aux Maple Leafs de Toronto. En plus de continuer à frapper tout ce qui bouge autour de lui, il marque maintenant avec régularité et est devenu un rouage important de l'offensive des Leafs.
La ligne qu'il complète avec Mats Sundin et Kyle Wellwood fait des ravages et profite de tout l'espace que lui confère la présence de Bryan McCabe et Tomas Kaberle en avantage numérique pour terroriser les gardiens adverses.
Tucker n'a pas changé son style, il a simplement pris de la maturité. Son nouvel entraîneur a vu en lui un marqueur de 30 buts et a décidé de lui donner plus de responsabilités.
Il remplit son nouveau rôle à la perfection. Jusqu'à maintenant, il a répondu à l'appel quand les Leafs avaient besoin d'un gros but. Mais avec la perte de Tie Domi, il sait très bien qu'il aura à se mettre le nez dans le trafic de temps, défendre ses coéquipiers et passer sa part de minutes au cachot. Il peut profiter de son temps de glace accru, mais ne doit pas oublier ce qui lui a permis de percer dans la Ligue nationale et qui a été son pain et son beurre depuis le début de sa carrière.
Chaque équipe devrait pouvoir compter sur un joueur comme Darcy Tucker, un guerrier qui, par sa fougue et son intensité, va donner un rythme, une direction au match sans que l'entraîneur ait besoin de le faire. Il est aussi le prototype parfait du gars qu'on préfère avoir de notre bord que contre nous. Tu sais que même s'il prend un coup de poing sur le nez, il va se relever et revenir à la charge. C'est sûr qu'avant de lui faire un mauvais coup, tu vas y penser deux fois.
Même si je suis convaincu qu'il serait devenu le même joueur s'il était demeuré à Montréal, il serait injuste de blâmer le Canadien pour l'avoir laissé aller. La direction a peut-être manqué de patience dans son cas, mais on jugeait sûrement à l'époque qu'il était temps de s'en départir.
Quelle est la suite à Philadelphie?
Après le grand ménage au deuxième étage, on peut se demander quelle sera la deuxième étape à Philadelphie. Optera-t-on pour une reconstruction complète ou entrera-t-on dans une période de transition en tentant de rester au milieu du peloton? Des moments et des décisions difficiles sont à prévoir.
En attaque, il y a un bon noyau avec des vétérans qui appartiennent à l'élite (Forsberg et Gagné) et des jeunes joueurs prometteurs (Jeff Carter et Mike Richards). C'est ailleurs que ça se gâte.
On connaît tous leurs problèmes devant le filet. Je pense qu'il est clair qu'Antero Niittymaki et Robert Esche n'ont pas l'étoffe de gardiens numéro 1, mais les défenseurs qui sont devant eux ne font rien pour aider. Seul Joni Pitkanen peut joueur le rôle de pilier qui peut relancer l'attaque avec efficacité, mais je me demande s'il peut joueur 82 matchs avec la même intensité.
Leurs autres défenseurs ne sont pas mobiles et ne sont pas du genre à pouvoir effectuer la transition avec les attaquants de façon rapide et fluide. Résultat, les attaquants doivent s'impliquer davantage dans les sorties de zone et se fatiguent davantage. Un gars comme Forsberg sera porté à donner la petite mise en échec qu'il ne donnerait pas normalement et devient plus sujet aux blessures.
Il sera intéressant de voir quelle direction les nouveaux dirigeants décideront de prendre. Une chose est certaine, si Simon Gagné devient disponible, Bob Gainey doit démontrer son intérêt!
Situation similaire à Tampa Bay
Quand le Lightning de Tampa Bay a gagné la coupe Stanley en 2004, je pensais que c'était le début d'une petite dynastie dans la LNH, qu'il deviendrait peut-être les Oilers d'Edmonton des temps modernes. Évidemment, ça ne s'est pas concrétisé et je suis extrêmement déçu de leur début de saison.
La situation à Tampa, bien que moins dramatique, me fait penser à ce qui se passe à Philadelphie. On a de bons attaquants, mais on est faible en défensive et devant le filet, Marc Denis est encore un gardien qui a tout à prouver.
Les Lecavalier, Richards et St-Louis veulent la rondelle sur leur palette rapidement quand vient le temps de relancer l'attaque, mais en ce moment seul Dan Boyle est capable d'appuyer ces gros canons. Je crois que le Lightning aurait dû sacrifier un attaquant au profit d'un défenseur de premier plan durant la saison morte.
Est-il trop tard? Je ne crois pas que Martin St-Louis et Brad Richards soient bien en demande. La meilleure valeur marchande du Lightning, c'est Vincent Lecavalier, leur meilleur marqueur cette saison avec 11 points en 11 matchs. Toutefois, si je suis Jay Feaster, le directeur général du Lightning, Lecavalier est intouchable.
Les Blackhawks peuvent jouer pour ,500
À Chicago, c'est la panne sèche depuis que l'équipe a été frappée par les blessures de Martin Havlat, Michal Handzus et Nikolai Khabibulin. L'entraîneur Trent Yawney doit maintenant se croiser les doigts et espérer que Havlat et Khabibulin n'auront rien perdu de leur timing à leur retour au jeu. Même chose pour Tuomo Ruutu, qui a joué son premier match de la saison lundi.
Si tout retombe en place pour les Blackhawks, ils devraient former une équipe compétitive. Je ne crois pas que leur bon début de saison était de la poudre aux yeux. Je suis convaincu qu'ils peuvent joueur pour ,500.
*Propos recueillis par RDS.ca
Avec Staal, les Penguins étaient pris à la gorge, en quelque sorte. Chaque fois qu'on parlait de le renvoyer à Peterborough, il jouait bien et marquait des buts importants.
Letang aussi aurait mérité sa place, mais Pittsburgh a tellement de jeunes Michel Therrien a dû se dire que trop, c'était comme pas assez. Il faut dire que c'est plus difficile de percer à un si jeune âge pour un défenseur que pour un attaquant.
C'est sûr que Kristopher va connaître un petit creux de vague au cours des prochains jours, mais avec les Foreurs il se retrouve dans une bonne organisation au sein de laquelle il pourra gagner en maturité et sortir encore plus prêt pour la LNH avec une année d'expérience supplémentaire derrière la cravate.
Son entraîneur aura la tâche de lui faire comprendre que son retour à Val d'Or n'est qu'un autre arrêt dans son parcours. Il revient seulement au Québec pour mieux repartir vers la Ligue nationale. S'il connaît une bonne saison, c'est certain que c'est la prochaine étape pour lui. Il ne doit pas tout gâcher pour ce petit pas en arrière et continuer de s'accrocher. Je sais que Kristopher Letang a la maturité pour passer à travers cette déception.
Déjà, on a pris la bonne décision en ne l'habillant pas pour un ou deux matchs. Qu'on lui laisse le temps de s'acclimater, de se promener dans le vestiaire, de voyager avec l'équipe.
Dans ma carrière d'entraîneur, j'ai vu des joueurs vivre ce que Kristopher vit présentement. À mon arrivée à la barre des Foreurs, Steve Bégin venait d'être renvoyé chez les juniors par les Flames de Calgary. On connaît le caractère de Steve et la suite de l'histoire ne nous étonne pas.
Lorsque j'ai côtoyé Vincent Lecavalier à Rimouski, il n'avait que 16 ans, mais il m'avait dit : «Le moins longtemps que je vais te voir, le plus heureux je vais être, parce que ça voudra dire que je serai dans la Ligue nationale!» Il avait bien raison. Il savait où il s'en allait. Letang peut se servir d'exemples semblables pour se motiver.
Les multiples visages de Darcy Tucker
Darcy Tucker, qui était reconnu pour être un simple agitateur, est devenu un joueur indispensable aux Maple Leafs de Toronto. En plus de continuer à frapper tout ce qui bouge autour de lui, il marque maintenant avec régularité et est devenu un rouage important de l'offensive des Leafs.
La ligne qu'il complète avec Mats Sundin et Kyle Wellwood fait des ravages et profite de tout l'espace que lui confère la présence de Bryan McCabe et Tomas Kaberle en avantage numérique pour terroriser les gardiens adverses.
Tucker n'a pas changé son style, il a simplement pris de la maturité. Son nouvel entraîneur a vu en lui un marqueur de 30 buts et a décidé de lui donner plus de responsabilités.
Il remplit son nouveau rôle à la perfection. Jusqu'à maintenant, il a répondu à l'appel quand les Leafs avaient besoin d'un gros but. Mais avec la perte de Tie Domi, il sait très bien qu'il aura à se mettre le nez dans le trafic de temps, défendre ses coéquipiers et passer sa part de minutes au cachot. Il peut profiter de son temps de glace accru, mais ne doit pas oublier ce qui lui a permis de percer dans la Ligue nationale et qui a été son pain et son beurre depuis le début de sa carrière.
Chaque équipe devrait pouvoir compter sur un joueur comme Darcy Tucker, un guerrier qui, par sa fougue et son intensité, va donner un rythme, une direction au match sans que l'entraîneur ait besoin de le faire. Il est aussi le prototype parfait du gars qu'on préfère avoir de notre bord que contre nous. Tu sais que même s'il prend un coup de poing sur le nez, il va se relever et revenir à la charge. C'est sûr qu'avant de lui faire un mauvais coup, tu vas y penser deux fois.
Même si je suis convaincu qu'il serait devenu le même joueur s'il était demeuré à Montréal, il serait injuste de blâmer le Canadien pour l'avoir laissé aller. La direction a peut-être manqué de patience dans son cas, mais on jugeait sûrement à l'époque qu'il était temps de s'en départir.
Quelle est la suite à Philadelphie?
Après le grand ménage au deuxième étage, on peut se demander quelle sera la deuxième étape à Philadelphie. Optera-t-on pour une reconstruction complète ou entrera-t-on dans une période de transition en tentant de rester au milieu du peloton? Des moments et des décisions difficiles sont à prévoir.
En attaque, il y a un bon noyau avec des vétérans qui appartiennent à l'élite (Forsberg et Gagné) et des jeunes joueurs prometteurs (Jeff Carter et Mike Richards). C'est ailleurs que ça se gâte.
On connaît tous leurs problèmes devant le filet. Je pense qu'il est clair qu'Antero Niittymaki et Robert Esche n'ont pas l'étoffe de gardiens numéro 1, mais les défenseurs qui sont devant eux ne font rien pour aider. Seul Joni Pitkanen peut joueur le rôle de pilier qui peut relancer l'attaque avec efficacité, mais je me demande s'il peut joueur 82 matchs avec la même intensité.
Leurs autres défenseurs ne sont pas mobiles et ne sont pas du genre à pouvoir effectuer la transition avec les attaquants de façon rapide et fluide. Résultat, les attaquants doivent s'impliquer davantage dans les sorties de zone et se fatiguent davantage. Un gars comme Forsberg sera porté à donner la petite mise en échec qu'il ne donnerait pas normalement et devient plus sujet aux blessures.
Il sera intéressant de voir quelle direction les nouveaux dirigeants décideront de prendre. Une chose est certaine, si Simon Gagné devient disponible, Bob Gainey doit démontrer son intérêt!
Situation similaire à Tampa Bay
Quand le Lightning de Tampa Bay a gagné la coupe Stanley en 2004, je pensais que c'était le début d'une petite dynastie dans la LNH, qu'il deviendrait peut-être les Oilers d'Edmonton des temps modernes. Évidemment, ça ne s'est pas concrétisé et je suis extrêmement déçu de leur début de saison.
La situation à Tampa, bien que moins dramatique, me fait penser à ce qui se passe à Philadelphie. On a de bons attaquants, mais on est faible en défensive et devant le filet, Marc Denis est encore un gardien qui a tout à prouver.
Les Lecavalier, Richards et St-Louis veulent la rondelle sur leur palette rapidement quand vient le temps de relancer l'attaque, mais en ce moment seul Dan Boyle est capable d'appuyer ces gros canons. Je crois que le Lightning aurait dû sacrifier un attaquant au profit d'un défenseur de premier plan durant la saison morte.
Est-il trop tard? Je ne crois pas que Martin St-Louis et Brad Richards soient bien en demande. La meilleure valeur marchande du Lightning, c'est Vincent Lecavalier, leur meilleur marqueur cette saison avec 11 points en 11 matchs. Toutefois, si je suis Jay Feaster, le directeur général du Lightning, Lecavalier est intouchable.
Les Blackhawks peuvent jouer pour ,500
À Chicago, c'est la panne sèche depuis que l'équipe a été frappée par les blessures de Martin Havlat, Michal Handzus et Nikolai Khabibulin. L'entraîneur Trent Yawney doit maintenant se croiser les doigts et espérer que Havlat et Khabibulin n'auront rien perdu de leur timing à leur retour au jeu. Même chose pour Tuomo Ruutu, qui a joué son premier match de la saison lundi.
Si tout retombe en place pour les Blackhawks, ils devraient former une équipe compétitive. Je ne crois pas que leur bon début de saison était de la poudre aux yeux. Je suis convaincu qu'ils peuvent joueur pour ,500.
*Propos recueillis par RDS.ca