Il y a un an, la Ligue de hockey junior majeur du Québec annonçait en grande pompe une réglementation sévère visant à enrayer la violence et diminuer le nombre de bagarres.

Maintenant, force est d'admettre qu'en l'espace de 12 mois, la mentalité au hockey junior a complètement changé.
Il n'y a pas si longtemps chaque formation junior misait sur au minimum un dur à cuire communément appelé un "goon". Aujourd'hui, ce genre de joueur n'a plus sa place dans la nouvelle réalité du hockey junior québécois et cette espèce est véritablement en voie d'extinction.

«On veut être robuste, intense et physique, mais «goon» ne fait plus partie de notre langage», raconte l'entraîneur du Junior de Montréal Pascal Vincent.

«On ne parle plus vraiment de ce changement», explique le capitaine des Voltigeurs de Drummondville Marc-Olivier Vachon.

Il va sans dire que ce débat de société a fait beaucoup jaser depuis 18 mois. Le brassage d'idées et l'arrivée des nouvelles règles a fait chuter le nombre de combats de 573 à 301 la saison dernière, une baisse de 42%.

«Je pense qu'il y aura de moins en moins de bagarres, mais pas seulement dans la LHJMQ», soutient Patrick Roy, le pilote des Remparts de Québec. «Je pense qu'il y aura toujours des bagarres au hockey, mais peut-être que les joueurs seront expulsés du match comme au baseball, au football ou au basket-ball. Je pense que nous allons arriver à cela un jour.»

«Selon moi, la LHJMQ se dirige vers un avenir d'ici 10 ans où il n'y aura plus de bagarres. Tous les règlements sont en fonction de cela», lance l'entraîneur des Saguenéens de Chicoutimi Richard Martel.

«Je pense que c'est rendu trop loin, mais je dois m'y faire et il faut s'adapter à cette réalité», exprime le joueur des Remparts Danick Hudon-Paquette.

Reste à voir si la tendance se maintiendra cette saison, le commissaire Gilles Courteau est cependant convaincu d'une chose les assistances ne baisseront pas et la qualité du spectacle n'en sera que meilleure.

«Le changement de culture est en place et bien instauré», affirme Courteau. «Les gens savent à quoi s'en tenir. C'est important pour nous de gagner la confiance des amateurs en présentant un bon spectacle et surtout de garder la confiance des parents qui nous confient leur enfant.

À titre informatif, il y a eu 59 combats en 53 matchs préparatoires ce qui est plus que la moyenne de la saison dernière. Toutefois, il y a cinq ans à peine presque chaque match préparatoire était ponctué de cinq combats, le nombre maximal permis par la LHJMQ à cette époque ce qui prouve que les temps changent.

D'après un reportage de Stéphane Leroux