LONDON (PC) - Pour la cinquième année de suite, une équipe du Québec s'est inclinée en finale du tournoi de la Coupe Memorial, dimanche. Après les Foreurs de Val-d'Or (2001), les Tigres de Victoriaville (2002) et les Olympiques de Hull-Gatineau (2003-04), l'Océanic de Rimouski n'a pu rapatrier le précieux trophée qu'il avait gagné en 2000.

Et Sidney Crosby a disputé un dernier match dans les rangs juniors qu'il voudra oublier au plus tôt. Comme Mario Lemieux et Pat Lafontaine avant lui, il a échoué dans sa tentative de mener son équipe vers la conquête du championnat canadien junior. Le numéro 87 n'a pas à porter le blâme sur ses épaules. Les Knights de London étaient dans une classe à part.

"C'était mission impossible, n'a pu que constater l'entraîneur de l'équipe rimouskoise Doris Labonté, à l'issue du revers de 4-0 des siens. Les Knights ont prouvé qu'ils sont la meilleure équipe au Canada. C'est toute une machine de hockey et ils avaient de plus l'avantage de jouer dans leur amphithéâtre.

"Nous, ça faisait 11 jours que nous n'étions pas dans notre environnement. Et c'était notre deuxième match en moins de 24 heures. Nous avons essayé, mais notre attaque n'a pu se mettre en marche. Pas uniquement le premier trio, tous les trios. Les Knights ne commettent pas beaucoup d'erreurs."

Il aurait fallu que l'Océanic remporte le premier duel entre les deux équipes, en ouverture de tournoi. Il aurait ainsi accédé directement à la finale. Cet important laissez-passer a procuré le titre à 12 des 13 dernières équipes qui l'ont obtenu.

Cela dit, la meilleure équipe l'a emporté. Les Knights ont couronné une saison exceptionnelle au terme de laquelle ils n'ont subi que neuf défaites en 90 rencontres (79-9-2).

En plein coeur de la série de 31 matchs sans défaite qu'ils ont connus en début de saison, au début de novembre, les dirigeants de l'Océanic étaient loin de penser que leur équipe se retrouverait en finale de la Coupe Memorial contre les Knights, fin mai.

L'équipe n'allait nulle part, montrant une fiche inférieure à .500, et Labonté s'apprêtait à prendre la relève de Donald Dufresne derrière le banc. Au retour de Crosby du championnat mondial junior et à l'arrivée du défenseur Mario Scalzo fils, l'Océanic a pris son envol.

Une séquence de 35 matchs sans défaite, incluant sept en séries éliminatoires, lui a pavé la voie à la conquête de la Coupe du Président.

Crosby avoue

Après avoir affirmé le contraire plusieurs fois au cours de la dernière douzaine, Crosby a finalement admis, dimanche, que la fatigue avait fait son oeuvre. Il a souvent réagi, en finale, comme s'il était à bout de nerfs.

Sollicité de toutes parts, ce qu'a encore déploré Labonté en disant que la LCH se préoccupait davantage des à-côtés de la compétition que des jeunes, la prochaine grande vedette de la LNH a tout de même livré la marchandise. Son trio, complété par Marc-Antoine Pouliot et Dany Roussin, ainsi que les défenseurs Patrick Coulombe et Scalzo, et le gardien Cédrick Desjardins, ne pouvaient pas en faire plus.

Les deux autres trios, particulièrement celui composé des vétérans de 19 ans, Mark Tobin, Danny Stewart et Zbynek Hrdel, n'ont rien foutu. Les trois joueurs n'ont sûrement pas impressionné les équipes de la LNH qui les ont repêchés (Tobin et Hrdel, le Lightning de Tampa Bay, et Stewart, le Canadien). Il serait surprenant que le Canadien présente une offre contractuelle à Stewart à la reprise des activités.

Quant à Crosby, il participera à Toronto en fin de semaine à une série d'examens physiques et psychologiques regroupant les meilleurs espoirs en vue de la séance de repêchage de la LNH - s'il y en a évidemment une cet été.

Il complétera par après son année scolaire et, à compter de la mi-juin, il analysera en compagnie de son conseiller Pat Brisson toutes les possibilités qui s'offrent à lui en vue de la prochaine saison.