Depuis dimanche à Sault Ste-Marie en Ontario se déroule le Défi mondial des moins de 17 ans, un tournoi de hockey qui regroupe huit équipes dont trois du Canada. Ce tournoi permet donc à 66 joueurs canadiens nés en 2000 de faire leur premier pas dans le hockey international. Les joueurs qui participent à ce tournoi seront les candidats des équipes nationales juniors de 2018, 2019 et 2020 et seront aussi les premiers de classe pour les séances de sélections de la LNH en 2018 et 2019. RDS présentera d’ailleurs la grande finale de cette compétition samedi soir à 19 h 30.

Outre les trois formations canadiennes (Rouges-Blancs-Noirs), on retrouve aussi les formations nationales des États-Unis, de la Russie, de la Suède, de la Finlande et de la République tchèque. Hockey Canada a modifié la structure de ce tournoi en 2014 et en a aussi changé le calendrier. Pendant près de 30 ans, ce tournoi avait lieu à la période des Fêtes (en même temps que le Championnat mondial junior) et mettait en vedette cinq équipes canadiennes (Atlantique, Québec, Ontario, Ouest et Pacifique).

Depuis 2014, on ne tient plus compte des régions, mais on donne la chance aux 66 meilleurs joueurs au pays de participer à ce tournoi et on met en place des formations hétéroclites alors qu’on amalgame au sein de chaque formation des joueurs en provenance d’un peu partout au Canada.

Ce tournoi, d’abord présenté au Québec pour la première fois en 1986 tous les deux ans, a été l’affaire des équipes canadiennes 13 fois au cours des 19 premières présentations. Mais les insuccès du programme des moins de 20 ans entre 2010 et 2014 ont forcé les décideurs de Hockey Canada à revoir leur position. Il faut dire aussi qu’entre 2012 et 2014, au mondial U17, les équipes canadiennes ont presque toutes mordu la poussière ne remportant qu’une médaille d’argent (Pacifique-2013) et une de bronze (Ontario-2012). Le temps était venu d’apporter une modification significative à la façon de faire.

Lors du premier tournoi sous la nouvelle formule, en novembre 2014, les trois équipes canadiennes (Rouges-Blancs-Noirs) ont été exclues du podium, mais l’an dernier, le Canada a renoué avec les grands honneurs grâce à une équipe des Rouges qui misait entre autres sur Owen Tippett (Mississauga), Evan Bouchard (London) et Gabe Vilardi (Windsor) trois espoirs de première ronde pour la Ligue nationale en 2017 et 2018. Quatre joueurs de la LHJMQ portaient aussi les couleurs de cette équipe championne soit le gardien Matthew Welsh (Islanders), les défenseurs Jérémy Groleau (Saguenéens) et Yan Aucoin (Drakkar) de même que l’attaquant Louis-Filip Côté (Remparts).

Cette année, 12 joueurs seulement de la LHJMQ participent à ce tournoi au sein de l’une ou l’autre des trois équipes, mais de ce nombre, on n’en retrouve que huit qui ont grandi au sein du hockey québécois, les quatre autres proviennent des provinces de l’Atlantique. Il est évident que le territoire de la LHJMQ est pénalisé par la nouvelle formule canadienne, car auparavant il était assuré que 22 joueurs du Québec et 22 autres des Maritimes participeraient à la compétition. Cette année, on n’en retrouve que 12 au lieu de 44 pour le territoire du circuit Courteau.

Encore une fois, il s’en trouvera pour dire que les décideurs font preuve de favoritisme vis-à-vis l’Ontario (30 joueurs) et l’ouest du pays (24 joueurs), mais en revanche, les statistiques démontrent, année après année, que c’est dans l’Ouest et surtout en Ontario que proviennent la plupart des joueurs sélectionnés par des équipes de la LNH.

Au fond, en réduisant de 110 à 66 joueurs le nombre de joueurs canadiens participant à la compétition, Hockey Canada a voulu, en premier lieu, renforcir l’image du pays au niveau U17. Hockey Canada a voulu aussi mieux préparer les éventuels joueurs canadiens aux Championnats mondiaux U18 et U20, mais surtout faire jouer les meilleurs joueurs de ce groupe d’âge avec les meilleurs au pays peu importe la provenance plutôt que d’y aller, de façon politique, et permettre à 22 joueurs du Québec et 22 des Maritimes de participer à un tournoi pour lequel ils n’avaient peut-être pas les aptitudes requises. On a le droit d’être en accord ou pas!