Carnet LHJMQ : deux jeunes en hausse, un gardien en contrôle
LHJMQ lundi, 14 mars 2022. 22:06 mercredi, 11 déc. 2024. 04:26Chaque mardi, le RDS.ca vous offre Le Carnet LHJMQ, un assemblage des faits marquants du week-end précédent dans le circuit Courteau.
Yoan Loshing, le franc-tireur que les Wildcats attendaient
Le nom de Yoan Loshing n’apparaissait qu’au 184e rang sur la liste de mi-saison de la Centrale de recrutement de la LNH en janvier. Plus le temps passe et plus il apparaît probable qu’une petite révision sera de mise dans quelques mois.
Loshing, joueur de deuxième année des Wildcats de Moncton, est le plus prolifique de son groupe d’âge depuis la reprise des activités de la LHJMQ au début février. Avec 16 points au cours de cette période, il n’est devancé que par Markus Vidicek et Jordan Dumais des Mooseheads de Halifax parmi les joueurs qui sont à leur première année d’admissibilité au repêchage de la LNH. Les deux coéquipiers ont toutefois chacun joué cinq matchs de plus.
« En raison de quelques blessures, Yoan a joué encore moins que le joueur recrue moyen l’année dernière, explique le directeur des opérations hockey des Wildcats, Ritchie Thibeau. Alors cette année, la première moitié de saison était comme la deuxième moitié de sa saison recrue. Récemment, on le sent plus mature dans sa préparation et dans la compréhension de ce qu’il doit faire pour gérer tous les petits défis du quotidien. Ça se traduit par des meilleures performances sur la glace. »
Loshing a grandi sur la Rive-Sud de Montréal, mais a joué une saison U16 dans la région métropolitaine de Toronto avant d’être repêché dans la LHJMQ. Il a marqué 24 buts en 28 matchs avant d’être choisi en première ronde par les Wildcats. Depuis un mois et demi, il complète l’un des trios les plus productifs du circuit Courteau avec Vincent Labelle et Brooklyn Kalmikov. Bien que Kalmikov, un vétéran de 20 ans, soit déjà rendu à 23 buts, c’est Loshing, avec 15 buts en 31 parties, qui est le véritable franc-tireur de l’unité selon Thibeau.
Difficile de le contredire : Loshing affiche présentement un taux d’efficacité de 18,8% sur ses tirs cadrés.
« Son tir est incroyable, atteste Thibeau. C’est un bon patineur, mais son tir est vraiment ce qui le rend aussi dangereux. Quand il peut le mettre entre les poteaux, il complique la tâche du gardien sans bon sens. Il doit encore perfectionner sa précision. C’est probablement le plus gros aspect sur lequel il doit travailler, parce que quand il lance sur le but, ça rentre plus souvent qu’autrement. »
Loshing a un gabarit modeste (5 pieds 9 pouces, 162 livres), « mais son tronc est tellement fort et ses jambes tellement puissantes », note son patron en faisant la comparaison avec la physionomie de Sidney Crosby et Brad Marchand. « Ça lui permet de faire des choses qui sont généralement hors de la portée des gars de sa grosseur. Et c’est probablement ce qui explique en partie pourquoi son tir est si bon. »
La récente éclosion du jeune ailier gauche l’aidera-t-elle à changer les perceptions à son endroit? Thibeau, qui a été recruteur pendant huit ans dans l’organisation des Flames de Calgary, assure qu’il n’aurait pas hésité à mettre son poing sur la table pour le vendre à son DG dans sa nouvelle vie.
« Parce qu’il fait des choses qui ne s’enseignent pas, justifie-t-il. Il a don pour marquer des buts et aux dernières nouvelles, c’était encore un aspect important dans un match de hockey. Sa touche autour des filets adverses pourrait s’avérer fort spéciale. »
Daniil Bourash lance et compte
Le statut de Daniil Bourash à Rouyn-Noranda était quelque peu incertain en début de saison. L’année précédente, les Huskies avaient sélectionné son compatriote Danila Klimovich en première ronde du repêchage européen de la LCH. Le Tchèque Jakub Hujer, choix de première ronde en 2021, était aussi dans l’équation. La règle qui limite les équipes de la LHJMQ à deux joueurs européens risquait de jouer contre Bourash, du moins en attendant que Klimovich ne soit échangé à une équipe aspirant aux grands honneurs.
Mais Klimovich, un choix de deuxième ronde des Canucks de Vancouver, s’est taillé une place permanente dans la Ligue américaine et n’a finalement jamais montré le bout de son nez dans la LHJMQ. On ne saura jamais à quel point son retour à Rouyn aurait affecté le développement de Bourash, mais on sait que ce dernier n’a pas perdu son temps en l’attendant.
À l’image de Loshing, Bourash connaît une deuxième moitié de saison du tonnerre. À un mois de son 18e anniversaire de naissance, il produit pratiquement à un rythme d’un point par match pour une équipe qui occupe l’avant-dernier rang de son Association et ses 19 buts représentent un sommet parmi toutes les recrues de la Ligue.
« Depuis son arrivée ici, tu peux voir qu’il a vraiment amélioré son éthique de travail et élevé son niveau de compétition, témoigne l’entraîneur-chef des Huskies, Brad Yetman. Quand il est arrivé, je pense que c’était juste quelque chose de nouveau pour lui, il a pris du temps pour s’ajuster. Mais pendant la pause, avec son agent et l’équipe ici, il a compris que s’il voulait être repêché ou même être un joueur d’impact dans la ligue, il avait besoin d’en faire beaucoup avant et après les pratiques. »
Cette prise de conscience a mené à une nouvelle routine de travail pour le jeune Biélorusse. « Il fait de l’extra avant ou après chaque pratique, beaucoup plus que beaucoup de monde ici et tu peux voir dans son jeu qu’il s’est beaucoup amélioré », se réjouit Yetman.
Bourash est notamment devenu la principale arme des Huskies en avantage numérique. De sa nouvelle zone de confort au cercle gauche, l’ailier droit a marqué sept de ses neuf derniers buts sur le jeu de puissance.
« Il est un vrai shooter, décrit Yetman. Son tir est vraiment bon, il est de calibre professionnel. Il faut juste qu’il se fasse confiance et qu’il s’assure d’être prêt chaque fois qu’il reçoit la rondelle. Chaque fois qu’il est capable de le faire, on veut qu’il tire. Dès qu’il a une ligne de tir, on veut qu’il soit prêt à dégainer. Il travaille beaucoup là-dessus. »
Dans les 29 premiers matchs de la saison, Bourash décochait en moyenne 2,75 lancers par partie. En 16 matchs en 2022, le ratio est passé à 3,5 tir par match.
« C’est un vrai processus avec lui, mais on aime beaucoup son attitude, dit Yetman. Il pose des questions, il veut savoir pourquoi on veut faire les choses qu’on lui explique. C’est une chose que plusieurs joueurs ne font pas. Il veut être meilleur. C’est le fun de voir ça. »
L'humble vengeance d'Olivier Adam
Parce que son adjoint s’est retrouvé coincé dans le protocole COVID, Olivier Adam a dû garder les buts du Drakkar pour deux matchs en 24 heures en fin de semaine. Les circonstances étaient moches, mais ça tombait quand même bien, parce que l’Armada de Blainville-Boisbriand était en ville.
Adam a passé ses deux premières saisons au niveau junior majeur avec l’Armada. À sa saison recrue, il était considéré comme un espoir de qualité en vue du repêchage de la LNH. La Centrale de recrutement de la LNH l’avait classé au quatrième rang parmi les gardiens de but nord-américains les plus prometteurs. Mais les performances escomptées ne s’étaient pas matérialisées et le train était passé sans le prendre à bord. La saison suivante, des contre-performances en séries éliminatoires lui avaient fait perdre son poste au profit de Charles-Édward Gravel.
L’été dernier, l’Armada a décidé de couper les ponts en l’échangeant au Drakkar.
« C’est sûr que sur le coup, j’étais déçu, nous a-t-il dit lundi en revenant d’un cours au cégep. Se faire remplacer, ce n’est pas le fun, mais en même temps je comprenais. Je n’avais pas livré la marchandise à la fin de l’année passée et je comprenais leur décision. Moi, ça m’a juste donné une deuxième chance. Maintenant, je suis content que ça soit arrivé. Je suis tombé dans une très belle équipe. C’est un nouveau départ. »
Dans une nouvelle organisation qui se retrouve au pied de la montagne, Adam connaît une saison inégale. Mais contre l’Armada, le Drummondvillois a confirmé sa bonne forme du moment. Il a d’abord réalisé 28 arrêts dans une victoire de 5-4 dans le premier match, duquel il a retenu qu’il était « excité mais stressé en même temps. Ça a comme fait en sorte que je n’étais pas à mon meilleur. C’est sûr que c’était un stress de plus, je ne le cacherai pas. » Le lendemain, les papillons étaient partis. Nombre d’arrêts : 31. Nombre de buts accordé : zéro. Résultat : victoire de 2-0.
Si on retourne aux deux victoires coup sur coup qu’il a signées contre l’Océanic de Rimouski au début du mois, Adam a maintenant remporté ses quatre derniers départs. Il est aussi le nouveau meneur parmi les gardiens de la LHJMQ avec quatre jeux blancs. Sa fiche (11-21) n’est pas la plus reluisante, mais sa moyenne de buts alloués (2,88) et son taux d’efficacité (,912) n’ont jamais été aussi bons.
« Les chiffres sont bons, mais c’est un travail d’équipe aussi, répond-il humblement face à cette observation. Notre défense est mature et Jean-François [Grégoire, l’entraîneur-chef] a mis un bon système en place. Je n’ai pas beaucoup de chances ultra dangereuses à chaque match. C’est sûr que ça aide. »
Et devant la possibilité qu’une équipe professionnelle remarque ses efforts et décide d’aller réviser ses vieilles notes, celui qui a participé au dernier camp des recrues des Panthers de la Floride affiche le même détachement.
« Ça fait deux ans que je suis admissible pour quelque chose et je ne me fais plus trop d’attentes. Je fais mes affaires et si ça arrive, tant mieux. Je ne me fais pas trop de stress. L’année prochaine, des affaires vont arriver, mais je n’ai pas de problème à revenir junior. C’est pour ça que je regarde en fait et je ne me fais pas de stress avec le reste. »
Aux quatre coins de la « Q »
-Grosse semaine pour l’Océanic de Rimouski : sept points sur une possibilité de huit avec des victoires contre les Remparts de Québec (9-2!) et les Cataractes de Shawinigan (3-1). L’attaquant Xavier Cormier a été au cœur de ces succès avec une récolte de dix points à ses quatre derniers matchs. Le joueur de centre de 20 ans, tout juste mis sous contrat par le club-école des Panthers de la Floride, a récolté au moins un point dans neuf matchs consécutifs.
-C’est toutefois Justin Robidas, des Foreurs de Val-d’Or, qui a été élu le joueur de la semaine dans la LHJMQ. L’espoir des Hurricanes de la Caroline a notamment connu deux matchs de quatre points contre les Olympiques de Gatineau.
-Le gardien des Olympiques Rémi Poirier a signé son premier contrat professionnel avec l’organisation des Stars de Dallas. Le choix de sixième ronde des Stars en 2020 a une fiche de 17-6-4 et domine les cerbères de la LHJMQ avec une moyenne de buts alloués de 2,24 et un taux d’efficacité de ,919.
-L’attaque des Islanders de Charlottetown a connu une rare baisse de régime au cours des derniers jours. Elle a été limitée à six buts en quatre matchs – parmi eux trois défaites – avant de retrouver ses couleurs dimanche dans une victoire de 6-4 contre les Saguenéens de Chicoutimi.
-L’attaquant Senna Peeters a quitté les Mooseheads de Halifax. L’international autrichien avait seulement points en 34 matchs cette saison après en avoir amassé 18 en 16 parties l’année dernière.
-Le train Joshua Roy ne ralentit pas. L’espoir du Canadien a maintenant récolté un point dans 18 matchs de suite, la troisième plus longue séquence du genre cette saison dans la LHJMQ. Avec 84 points, il possède deux points d’avance sur William Dufour au sommet du classement des pointeurs de la Ligue.
-Déjà vulnérable, la brigade défensive des Voltigeurs de Drummondville a perdu des soldats en fin de semaine. Vendredi, Jonathan Habashi du Journal L’Express rapportait que Matteo Rotondi, Lane Hinkley et Marc-Olivier Beaudry avaient tous été blessés dans le même match contre les Huskies. Les deux premiers n’ont pas joué deux jours plus tard contre les Foreurs, mais Beaudry était à son poste.
La citation de la semaine
« Je regarde les joueurs qui ont été repêchés et je trouve ça épouvantable que Théo Rochette ne l’ait pas été. Personnellement, je suis déçu des dépisteurs du Québec à travers les équipes de la LNH. Je pense qu’ils ont un travail à faire à ce niveau. »
-Patrick Roy mardi dernier au Journal de Québec. Rochette, 20 ans, a été ignoré à ses deux premières années d’admissibilité au repêchage de la LNH. Il a 64 points en 46 matchs cette saison.
Dans vos oreilles
Cette semaine au balado Sur la glace, Stéphane Leroux s’entretient avec l’attaquant des Sea Dogs de Saint John William Dufour et l’entraîneur-chef des Eagles du Cap-Breton Chadd Cassidy. Bonne écoute!
Le jeu de la semaine
Nathan Gaucher sera l’un des espoirs du prochain repêchage de la LNH qui sera au Centre Bell ce soir pour assister au match entre le Canadien et les Coyotes de Phoenix. Voyez cette superbe passe à l’aveuglette qu’il a récemment effectuée contre l’Armada de Blainville-Boisbriand.