SHAWINIGAN - Par Maxime Morin - Philip-Michaël Devos a asséné le coup de griffe fatal aux Cataractes de Shawinigan, dimanche après-midi, en marquant à 13:04 de la prolongation pour permettre aux Tigres de Victoriaville de passer au tour suivant.

Profitant d'un rare avantage numérique lors de la période de prolongation, Devos a inscrit son troisième but de la série pour permettre aux Tigres de l'emporter 2 à 1 et d'éliminer les Cataractes en six parties.

Ce sixième affrontement a été le théâtre d'un grand duel de gardien opposant Kevin Poulin à Marc-Antoine Gélinas. Tout au long de la rencontre, les hommes masqués ont été sollicités et appelés à effectuer d'importants arrêts, surtout en troisième période et lors de la prolongation.

Gélinas, qui n'a pas goûté à la victoire lors de ses cinq dernières sorties éliminatoires, a repoussé 45 rondelles avant de voir Devos marquer en avantage numérique, en raison d'une pénalité décernée à nul autre que… lui-même.

Le gardien a accroché Joël Champagne dans son demi-cercle, quelques instants après que les arbitres aient fermé les yeux sur une infraction qui aurait pu être appelée aux Tigres.

S'il est rare de voir un cinq contre quatre en prolongation, il est d'autant plus inhabituel de voir un officiel s'excuser pour avoir appelé la pénalité.

« L'arbitre (Nicholas Dutil) est venu me voir après pour me dire que ce n'était pas de ma faute, mais qu'il n'avait pas le choix d'appeler la pénalité », a fait savoir Gélinas, pour qui la carrière junior est maintenant terminée.

La pénalité de Gélinas a été qualifiée de « vraie farce » par l'entraîneur-chef Éric Veilleux, qui a également indiqué que la ligue avait été mise au courant et qu'il espérait qu'il y allait avoir une suite à ce « dossier ».

Les unités spéciales ont fait la différence

Bien que Veilleux ait admis que la pénalité à son gardien était douteuse, il avoue que ce n'est pas la seule raison de l'élimination de son équipe. Les Cataractes n'ont marqué qu'un but en 31 avantages numérique au cours de la série; aucun filet en six occasions lors du sixième match.

Les deux buts accordés par Shawinigan sont survenus alors que les hommes de Veilleux devaient se défendre à trois et quatre joueurs. Le premier a été l'œuvre de Joël Champagne, lors de la deuxième période.

Ironiquement, le seul but des Cataractes a été inscrit en désavantage numérique, lorsqu'Antoine Houde-Caron s'est échappé devant Poulin avant de le battre à l'aide d'une feinte du revers. Ce filet a été inscrit 68 secondes après que les Tigres aient ouverts le pointage.

« La série s'est terminée comme elle s'est jouée », a résumé le capitaine Pierre-Alexandre Vandall, faisant référence aux unités spéciales. Vandall dit adieu au circuit Courteau après quatre belles années passées à Shawinigan.

« Il faut aussi donner crédit au gardien Kevin Poulin; sans lui, cette série-là ne serait pas encore terminée, a avoué Éric Veilleux. Poulin 4, Cataractes 2. »

L'absence de Dave Labrecque (blessé) a aussi fait mal aux Cataractes qui n'ont pas une aussi grande profondeur que les Tigres. Il n'en demeure pas moins que l'avantage numérique aurait dû donner plus de résultats.

« Je crois que c'est la pire séquence (en avantage numérique) depuis mon arrivée à la barre de l'équipe, a estimé Veilleux. Disons que notre voiture a bien mal choisi le moment pour avoir une panne d'essence. »

Poulin remet Veilleux à sa place

Kevin Poulin a réalisé 38 arrêts - dont 18 en première période - pour ainsi savourer une certaine vengeance personnelle. Le gardien des Tigres a été au cœur d'une guerre de mots avec l'entraîneur des Cats cette semaine.

Veilleux a tenté de le déconcentrer en déclarant notamment que « Poulin n'était pas un bourreau de travail » et « qu'il s'attendait à ce qu'il flanche d'ici la fin des séries ».

« Je l'ai regardé quand nous avons gagné et j'étais content, a indiqué Poulin. S'il m'avait eu comme gardien l'an dernier, il aurait une bague de la coupe du Président au doigt aujourd'hui. Il doit regretter d'avoir dit ça (en voyant le résultat d'aujourd'hui). »

Enfin! Après huit ans...

Les Tigres prennent leur revanche après avoir été balayés 4 à 0 lors du premier tour, il y a un an, par ces mêmes Cataractes - moins talentueux qu'en 2009, il faut l'avouer.

Victoriaville accède du même coup au deuxième tour éliminatoire pour la première fois depuis 2002. Ils se mesureront aux Remparts de Québec.

« Ce n'est pas seulement un soulagement au point de vue personnel mais au point de vue de toute l'équipe », a indiqué l'entraîneur-chef Yanick Jean au terme de la partie.

« Pour avancer en séries, il faut connaître du succès sur les unités spéciales. Nous en avons eu la preuve aujourd'hui puisque le but gagnant a été inscrit en avantage numérique », a tenu à rappeler Jean qui a également souligné la grande maturité de son poulain devant le filet.