Encore négligés?
LHJMQ vendredi, 27 avr. 2018. 13:48 dimanche, 2 mars 2025. 05:10
BOISBRIAND – Match no 67.
Si vous peinez encore à croire que les Islanders de Charlottetown, cette équipe à qui plusieurs prédisaient une année de misère, ne sont qu’à deux victoires d’une place en finale, remontez un peu dans le temps et jetez un coup d’œil à leur avant-dernier match du calendrier régulier. Vous allez comprendre...
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Ce soir-là, sur sa patinoire, la troupe de Jim Hulton goûte à la médecine du futur finaliste, le Titan d’Acadie-Bathurst. Après 15 minutes de jeu à peine, c’est 4-0 Titan.
« C’était vraiment décousu en première période, se remémore le capitaine Pierre-Olivier Joseph. Ils ont commencé extrêmement fort et 4-0, ce n’est pas ce à quoi on s’attendait. Mais on a une équipe résiliente. On a juste continué. »
Les Islanders ont d’abord réduit l’écart en deuxième période, avant d’enfiler trois buts au dernier vingt pour forcer la tenue d’une période de prolongation finalement interrompue par un but de Cameron Askew. Pour une énième fois cette saison, les Islanders complétaient une remontée. La plus importante de toutes.
« C’est le point tournant de notre saison », tranche sans hésiter l’entraîneur-chef Jim Hulton.
« Si on ne remporte pas ce match, je ne pense pas qu’on amorce les séries dans cet état d’esprit qui nous transporte depuis le début. On dirait que ç’a ravivé notre confiance en nous », estime le pilote.
« Ça nous a donné du momentum pour les séries », confirme Joseph.
C’est ainsi qu’ils ont d’abord eu le meilleur sur les Remparts de Québec au premier tour au bout d’une bataille de sept rencontres. Puis, le club de l’Île-du-Prince-Édouard a balayé les Mooseheads de Halifax en effaçant notamment deux déficits de deux buts lors des matchs no 3 et 4.
Pas encore convaincu?
Les Islanders tiraient de l’arrière 0-2 dans leur série demi-finale face à l’Armada de Blainville-Boisbriand lorsqu’ils sont rentrés chez eux en fin de semaine dernière pour les matchs no 3 et 4. Deux victoires en prolongation plus tard, dont une arrachée après avoir comblé un retard de deux buts en troisième période, les Islanders sont plus que jamais dans le coup à l’aube du match no 5 présenté ce soir à Boisbriand.
« On est à six victoires d’une coupe du Président, faisait remarquer Joseph quelques heures avant le duel. On croit en nous. Il faut arrêter de se dire qu’on est des underdogs. On mérite d’être là. »
Moins de talent, plus de travail
Si les Islanders ont su déjouer les pronostics cette saison, ils le doivent avant tout à une réorientation de leur philosophie. À pareille date l’an dernier, la formation de Jim Hulton s’inclinait en cinq rencontres devant l’Armada en demi-finale malgré le fait qu’elle misait sur des joueurs de talent en Daniel Sprong, Filip Chlapik, Guillaume Brisebois et Adam Marsh, notamment.
« On apprend de nos erreurs, reconnaît Hulton. On avait une équipe très talentueuse sur papier l’an passé, mais on a été dominé sur le plan du travail et du désir. Il faut être honnête envers soi et c’est pourquoi on a changé notre façon de voir les choses et de construire notre équipe. On voulait que l’éthique de travail soit la fondation de nos succès. »
C’est de cette façon qu’on parvient à tenir tête à l’Armada. Ça, et une bonne défense.
Depuis le début de la série, les Islanders ont su limiter le meilleur pointeur du calendrier régulier, Alex Barré-Boulet, à une seule mention d’aide. Ce dernier est sans but à ses cinq derniers matchs, sa plus longue léthargie du genre cette année.
Drake Batherson et Alexandre Alain, les deux meilleurs pointeurs des séries, connaissent quant à eux de meilleurs moments avec quatre et trois points respectivement. Le danger est donc bel et bien présent. Une mauvaise période et les Islanders pourraient rapidement se retrouver dans une position un peu trop familière.
« On a réussi plusieurs remontées cette saison, mais c’est vivre dangereusement, observe Hulton. On doit connaître de meilleur débuts de match. On ne peut pas se permettre de jouer avec un déficit contre cette équipe. Notre groupe n’abandonne jamais et c’est ce qui le définit le mieux, mais on aimerait que ce ne soit pas le sentiment d’urgence tout le temps. »
Le défi est toutefois de taille. Jamais cette saison l’Armada n’a subi trois défaites consécutives. Mais avec les Islanders, il ne faut jamais dire jamais.