Ne tentez pas de soutirer des déclarations incendiaires à Dominique Ducharme. Encore moins à l’aube d’une série finale de la LHJMQ, vous perdrez votre temps.

« On garde le même plan que lors des trois séries précédentes. Ç’a bien fonctionné, alors pourquoi ne pas poursuivre dans la même direction. »

Pourquoi pas.

Avec une fiche parfaite de 12-0 depuis le début des séries, on peut difficilement le reprocher à l’entraîneur des Mooseheads, qui se lanceront à l’assaut du Drakkar de Baie-Comeau et d’un billet pour la Coupe Memorial à compter de ce soir à Halifax.

« On ne parle jamais de séquence dans notre vestiaire, mais bien d’un match à la fois, précise le pilote de la formation junior numéro un au pays.

Dominique Ducharme« Les gens nous demandent souvent comment on s’y est pris pour être aussi régulier cette saison, mais notre objectif est simplement de toujours jouer un meilleur match que le précédent », ajoute Ducharme, dont l’équipen’a pas subi de défaite en temps règlementaire depuis le 8 février dernier.

Après avoir successivement balayé les Sea Dogs et les Olympiques, les Mooseheads ont réservé le même sort aux coriaces Huskies. La tâche n’a toutefois pas été de tout repos.

Chauffé lors des trois premiers duels de cette série, le club néo-écossais a notamment arraché deux victoires en prolongation lors des matchs numéro 2 et 3 avant d’achever les Huskies lors de la rencontre suivante.

« Ils nous ont donné du fil à retordre, surtout leur premier trio formé de (Nikita) Kucherov, (Jean-Sébastien) Dea et (Sven) Andrighetto. Tirer de l’arrière 4 à 2 dans un match, ça ne nous était pas arrivé depuis longtemps », convient l’attaquant étoile Jonathan Drouin, classé troisième meilleur espoir en vue du prochain repêchage de la LNH.

Après avoir dominé presque sans partage lors des deux premiers tours éliminatoires, les Mooseheads ont enfin fait face à un peu plus d’adversité, et ce au bon moment.

« On n’a pas été parfait face aux Huskies, mais on a tout de même bien relevé ce défi, note l’entraîneur-chef. Depuis les séries de l’an dernier, notre équipe gagne en maturité à chaque match. On a fait face à toutes sortes de situations. »

Parole de Dominique Ducharme, son équipe est donc plus que prête pour la confrontation que plusieurs experts prédisaient et espéraient.

« Tout ce qu’on a à faire face au Drakkar, c’est de continuer à bâtir sur ce qu’on a érigé lors des 80 derniers matchs. »

Une équipe reposée

Vainqueurs des deux affrontements entre les deux équipes en saison régulière, les Mooseheads attendent le Drakkar depuis quelque temps déjà. Lorsque la rondelle sera déposée au centre du Halifax Metro Centre, huit jours se seront écoulés depuis que les hommes de Dominique Ducharme ont éliminé les Huskies. Une situation à laquelle ils sont bien habitués déjà.

Les trois premières séries des Mooseheads n’ont en effet duré que 18 jours. Si bien que l’équipe a profité d’un total de 24 jours de repos entre chacun des tours éliminatoires.

Le Drakkar, deuxième meilleure équipe au classement général au terme du calendrier régulier, s’amène quant à lui dans les Maritimes cinq jours après avoir éliminé l’Armada de Blainville-Boisbriand en six rencontres.

« Contrôler notre récupération et notre préparation entre chaque série, ça n’a pas de prix. Je ne crois toutefois pas qu’il s’agisse d’un avantage pour nous en finale. On ne peut pas vraiment dire que le Drakkar est une équipe hypothéquée et usée. Ils n’ont joué que deux matchs de plus que nous », rappelle Ducharme.

« Toutes ces pauses qu’on a eues nous seront bénéfiques », opine quant à lui Drouin.

Face à une formation robuste et acharnée, Drouin, MacKinnon et compagnie ont en effet intérêt à être au meilleur de leur forme.

« On sait qu’ils vont tenter de nous intimider, anticipe Drouin. Ils ont peut-être de gros gars en défense, mais on n’est pas petit non plus. Il sera important pour nous de demeurer concentrés après chaque coup de sifflet. »

« On va jouer à notre façon », a quant à lui résumé Ducharme, sans approfondir le sujet.

Bien plus que du muscle

Le Drakkar, qui participe à la ronde ultime pour la première fois en 16 ans d’histoire, ce n’est toutefois pas qu’une affaire de gros muscles.

Jonathan Drouin« On l’a bien vu récemment, le Drakkar est une équipe qui bûche fort, mais ils ont beaucoup d’habilités offensives avec les (Valentin) Zykov, (Raphaël) Bussières et (Petr) Straka », fait remarquer Drouin.

La finale entre les Mooseheads et le Drakkar ce n’est pas seulement un affrontement entre les deux premières têtes de série. On n’y échappe pas, c’est aussi Nathan MacKinnon contre Baie-Comeau.

« Il risque d’y avoir encore beaucoup de couches dans les estrades à Baie-Comeau », lance Drouin en faisant référence aux partisans du Drakkar déguisés en bébé lors des deux précédentes visites de MacKinnon au Centre Henry-Leonard.

Le choix du prodige de tourner le dos à l’équipe qui l’a repêché en 2011 n’a peut-être pas encore été digéré par certains fidèles du Drakkar, mais une victoire contre les Mooseheads serait sans doute une savoureuse revanche pour ceux-ci.

Les Mooseheads n’ont cependant pas l’intention de leur faire cette faveur.

« Pour Nathan et tous nos joueurs, que ce soit à domicile ou à l’étranger, la patinoire mesure toujours 200 pieds par 85 et c’est là que ça joue, rappelle Ducharme. Pour le reste, il n’y a rien qui nous dérange. »

Leur première coupe du Président, ils la veulent aussi.