Lors de la séance de sélection de la LHJMQ en 2012, chaque formation du circuit devait se plier à une nouvelle réglementation, soit celle de l’obligation de réclamer au moins deux joueurs américains en provenance du territoire protégé des États de la Nouvelle-Angleterre. Au total, 37 joueurs en provenance des États-Unis ont été sélectionnés par les 18 équipes, mais seulement 2 ont rejoint les rangs de la LHJMQ : Mitchell Lundholm, qui a joué 59 matchs avec le Phoenix de Sherbrooke l’an dernier, mais surtout Conor Garland, un choix de sixième ronde des Wildcats de Moncton qui fut le premier des 37 Américains réclamés lors de cet encan. Garland s’est amené à Moncton à 16 ans, il mesurait alors 5 pieds 5 pouces et pesait à peine 150 livres.

Arrivé en décembre 2012, il a étonné en amassant 10 points à ses six premiers matchs avec les « Chats sauvages ». La suite a été plus modeste avec seulement sept points à ses 16 matchs suivants. L’an dernier, à l’âge de 17 ans, le joueur originaire du Massachussetts a triplé sa production en récoltant 54 points en 51 matchs, mais on était encore loin de se douter de ce que Garland apporterait aux Wildcats en 2014-2015.

L’Américain, qui a grandi de trois pouces et ajouté un peu de poids à sa charpente (5 pieds, 8 pouces et 168 livres), domine la colonne des pointeurs de la LHJMQ avec 107 points et, à moins d’une catastrophe, il deviendra seulement le deuxième Américain de l’histoire, après Pat Lafontaine (en 1982-1983), à gagner le trophée Jean-Béliveau remis au meilleur pointeur du circuit.

Garland connaît présentement d’excellents moments aux côtés du Russe Ivan Barbashev et le brio de ces deux joueurs explique en grande partie les succès des Wildcats cette saison, eux qui bataillent avec l’Armada de Blainville-Boisbriand et l’Océanic de Rimouski pour le premier rang du classement général. Le numéro 8 des Wildcats vient d’amasser un minimum de trois points à ses cinq derniers matchs pour distancer ses rivaux dans la course au trophée Jean-Béliveau. Mieux encore, Garland a accumulé 28 points à ses 10 derniers matchs, un rythme qui lui permet de se classer parmi les meilleurs joueurs juniors au pays.

Le nom de Garland ne figurait pas sur la liste de janvier des meilleurs espoirs de la LNH pour juin prochain, mais de plus en plus, son nom commence à circuler. Évidemment, son gabarit et le fait qu’il a la mauvaise habitude d’étirer ses présences sur la patinoire font grimacer la plupart des recruteurs de la LNH affectés aux matchs de la LHJMQ, mais chose certaine, il possède un flair offensif et il a de très belles qualités de passeur qui le rendent de plus en plus attrayant.

S’il y a une certitude, c'est que les Wildcats obtiennent tout un retour sur l’investissement qu’ils ont fait en Garland en le sélectionnant en sixième ronde, le 104e au total, de l’encan de 2012. Si ce repêchage était à recommencer aujourd’hui, il y a fort à parier que Garland serait une sélection de première ronde, pas très loin derrière Daniel Audette du Phoenix de Sherbrooke, qui fut le premier choix de ce repêchage.