L'unité défensive de l'Océanic fera la différence contre les Remparts
LHJMQ lundi, 4 mai 2015. 09:21 samedi, 14 déc. 2024. 19:37
Nous voici donc rendus à l’étape de la grande finale. Une finale de rêve entre deux rivaux naturels : l’Océanic de Rimouski, champion du calendrier régulier, et les Remparts de Québec, quatrièmes au classement général et équipe hôtesse de la Coupe Memorial. Ces deux grands rivaux s’affrontent en séries pour la première fois depuis 1999. Il est vrai, diront certains, comme ce fut le cas en 1997 et en 2006, que la finale de la Coupe du Président perd un peu de son lustre car peu importe ce qu’il adviendra dans les deux prochaines semaines, les deux équipes se retrouveront lors du Tournoi de la Coupe Memorial à compter du 22 mai.
Vous pouvez toutefois être assurés que nonobstant du fait que les deux équipes seront du tournoi printanier, on voudra tout faire pour entrer par la « grande porte », qui sera assurément une expression à la mode au cours des prochains jours.
Au cours des trois premières rondes, votre humble serviteur a maintenu une moyenne de 78,5% au plan des prédictions (11 en 14). On verra bien ce que la dernière de la saison donnera, mais je choisis Rimouski pour l'emporter en six rencontres.
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D’abord, l’Océanic de Rimouski. Mario Durocher, entraîneur-chef des Foreurs de Val-d’Or, me faisait remarquer dans la ronde précédente que l’Océanic est bâti pour la Coupe Memorial, pas seulement pour gagner au Québec. L’équipe est imposante physiquement, particulièrement en défensive, elle mise sur une belle profondeur à l’attaque avec des joueurs de 19 ou 20 ans sur les quatre trios et compte sur deux gardiens très expérimentés.
Une équipe bien balancée
L’ADN des Rimouskois, depuis le début des séries, c’est la défensive. La formation de Serge Beausoleil n’a accordé que 20 buts en 13 matchs au cours des trois premières rondes avec comme résultat un dossier de 12-1. Louis-Philip Guindon a pris la pole devant le filet depuis le match numéro trois face aux Olympiques de Gatineau et il ne veut plus laisser sa place à Philippe Desrosiers. Guindon présente un dossier de 9-0, une moyenne de buts alloués microscopique de 1,12 et un pourcentage d’arrêts de 95,1 %, des statistiques qui font de lui, en ce moment, le joueur par excellence de la formation. En attaque, Anthony DeLuca s’est remis en marche contre les Foreurs après une série plus difficile contre Gatineau et il a inscrit de gros buts. Il ne faut pas non plus négliger l’apport des Alexis Loiseau, Christopher Clapperton et Frédérik Gauthier. Ce dernier, même s’il ne marque pas, apporte énormément à la formation rimouskoise. La grosse unité défensive fait également tout un travail et limite les chances de marquer de l’adversaire au minimum.
Les Remparts filent aussi à un rythme d’enfer depuis le match numéro sept de la première ronde contre les Screaming Eagles du Cap-Breton. Depuis cette grande frousse qui a failli coûter 42 jours d’entraînement sans jouer aux Remparts, les hommes de Philippe Boucher sont méconnaissables : 9 victoires de suite, 47 buts marqués et 17 alloués, et surtout, deux balayages consécutifs qui ont permis à l’équipe de recharger les batteries. Après un début de séries inquiétant, Zach Fucale est redevenu le gardien de confiance et intimidant pour l’adversaire. Le 2e choix du Canadien en 2013 compte 46 victoires en séries, un record de tous les temps, et il sera en quête de sa 2e bague de la Coupe du Président après celle gagnée avec Halifax en 2013.
Contribution des 4 trios
L’attaque des Remparts fonctionne très bien, alors que la réunion d’Anthony Duclair et d’Adam Erne a sonné le glas des Wildcats de Moncton au tour précédent. Erne joue d’ailleurs du gros hockey depuis le début des séries avec 15 buts en 15 matchs. Les Kurt Etchegary, Dmytro Timashov, Guillaume Gauthier, Jérome Verrier, Vladimir Tkachev et Marc-Olivier Roy font aussi des Remparts une équipe bien balancée qui peut obtenir de l’offensive sur n’importe laquelle des unités. Même le 4e trio a donné de gros buts aux Remparts contre Moncton. La différence entre ces deux formations se situe au niveau de l’unité défensive. Oui, les Remparts traversent une bonne période présentement, mais Philippe Boucher ne mise pas sur des joueurs au gabarit aussi imposant que des Samuel Morin, Jan Kostalek ou Andrew Picco. Charles-David Beaudoin sur la 3e paire de défense rimouskoise... Cela donne aussi une bonne idée de la profondeur de l’unité défensive.
On devrait également avoir une bonne bataille entre les deux entraîneurs, qui se connaissent bien pour avoir travaillé ensemble pendant deux ans. Philippe Boucher, maintenant avec les Remparts, est celui qui a embauché Serge Beausoleil à l’aube de la saison 2011-2012. Les deux ont d’ailleurs atteint la finale du circuit ensemble dès leur première saison à Rimouski. Six des joueurs très importants de l’Oceanic ont été réclamés sous le règne de Boucher comme DG : Desrosiers, Morin, Kostalek, Gauthier, Michaël Joly et DeLuca. Depuis que Boucher s’est amené à Québec, Beausoleil a obtenu les doubles fonctions d’entraîneur et de DG, il en sera à sa 2e finale en quatre ans ayant perdu face aux Sea Dogs en 2012. L’Oceanic vise une 3e Coupe du Président après celles de 2000 et 2005. Pour les Remparts il s’agira d’une première finale depuis 2006 et à Québec on tentera de décrocher une première Coupe du Président depuis 1976.
Tout est donc en place pour un bon duel. Reste à savoir laquelle de ces deux équipes entrera par la « grande porte » à la Coupe Memorial.