LONDON (PC) - Le "Crosby show" a commencé à prendre l'affiche, vendredi, dans la ville hôte du tournoi de la coupe Memorial. L'Océanic de Rimouski a pris les moyens afin de soustraire son surdoué aux distractions, ce qui a déplu aux dirigeants de la Ligue canadienne de hockey (LCH).

L'Océanic a provoqué le mécontentement de certains en décidant de tenir sa séance d'entraînement à l'extérieur de la ville, loin des regards des médias. Les trois autres équipes qui prennent part à la compétition se sont entraînées au Centre sportif Western Fair, à London.

Le propriétaire de l'équipe, Maurice Tanguay, a assuré que l'organisation n'avait enfreint aucun règlement en agissant de la sorte.

"Les gens de la Ligue canadienne ont été informés de notre démarche et personne n'a dit quoi que se soit. Si nous avons commis une erreur, qu'on nous le dise."

La LCH a effectivement rencontré l'Océanic afin de clarifier la situation, a indiqué un porte-parole, mais aucune sanction ne devrait être prise.

L'entraîneur Doris Labonté a expliqué qu'il a fait ce geste afin d'alléger le calendrier de l'équipe.

"Il était préférable qu'on s'entraîne le matin, comme on le faisait chez nous. Je suis désolé que cela ait pu choquer des gens, mais ce n'était pas l'objectif visé. Je ne suis pas un fauteur de troubles."

Labonté a dit que l'Océanic se pliera à toutes les exigences de la LCH à compter de maintenant.

Jeudi, l'Océanic avait aussi froissé la LCH en quittant précipitamment la soirée d'ouverture du tournoi, peu de temps après son arrivée en ville.

"Nous sommes à London pour jouer au hockey, pas pour faire la fête, a repris Tanguay. Nous voulons que nos jeunes mangent à des heures fixes et qu'ils se couchent tôt."

Protéger Crosby

Le propriétaire a admis que l'Océanic veut "protéger" Sidney Crosby, qui a tous les médias à ses trousses.

"C'est normal que Sidney soit le centre d'intérêt. On ne se plaint pas de ça. Mais, on parle d'un jeune de 17 ans seulement. Il est aussi normal qu'on essaie de le protéger le plus possible. Nous le faisons dans le respect des règlements."

Tanguay, qui est âgé de 72 ans, a dit n'avoir jamais vu un tel engouement à l'endroit d'un joueur.

"Guy Lafleur a été très populaire à son époque, mais il y avait moins de journalistes à l'époque, a-t-il souligné. Ici, il y a quatre équipes, mais on n'en a que pour Sidney Crosby. La pression est forte sur lui parce que les amateurs de l'extérieur du Québec le connaissent moins."

Crosby réagit très bien face à la situation. Vendredi, il a répondu aux questions des journalistes avec aplomb, répétant qu'il est habitué de se retrouver sous les feux de la rampe.

"Le jeune homme est très solide mentalement, a repris Tanguay. Il est en mission. Il n'y a rien qu'il veut le plus que de gagner la coupe Memorial. C'est un athlète déterminé, un véritable pur-sang."

Tout l'intérêt qu'on porte au phénomène de l'Océanic fait l'affaire des autres équipes.

"La pression est moins forte sur nous et c'est tant mieux, a affirmé l'ailier droit vedette des Knights de London, Corey Perry. Nous avons été le point de mire pendant toute la saison à titre d'équipe numéro un au pays."

Perry, qui a joué en compagnie de Crosby au dernier championnat du monde junior, ne croit pas que tout ce cirque médiatique va le déconcentrer.

"Il a appris, depuis le temps, à composer avec la pression et il se tire bien d'affaires. Je ne suis pas inquiet pour lui."

Crosby, qui a apporté avec lui sa casquette fétiche des Nordiques, a assuré que ça n'affectera pas son rendement.

"Participer au tournoi de la coupe Memorial représente une occasion unique pour moi et je suis concentré sur la tâche à accomplir", a-t-il conclu.