C’est tout un feeling que les 5000 quelques spectateurs ont vécu hier soir sous le coup de 23h00 lorsque le Russe Anton Zlobin a complété une savante passe du Shawiniganais Michael Bournival pour ne donner aux Cataractes de Shawinigan rien de moins que la Coupe Memorial. Cette victoire des Cataractes aura été acquise dans l’adversité et le mot est faible. Gagner le plus prestigieux des trophées du hockey junior en ayant à éliminer coup sur coup les trois équipes championnes au pays c’est du jamais vu. Mais il y a plus, le faire après avoir subi une élimination gênante en 2e ronde et avoir dû s’entraîner, presque dans la honte, pendant 31 jours et le faire en ayant pris le chemin le plus long dans le tournoi (celui du bris d’égalité) tient presque de la science-fiction.

Dans l’histoire c’est seulement la 2e fois qu’une équipe gagne le précieux trophée après avoir du passer par le match suicide. Après la défaite de mercredi soir face aux Sea Dogs plusieurs partisans de l’équipe avaient lancé la serviette. Pourtant, les hommes d’Éric Veilleux, eux, n’ont pas abdiqué. Ils se sont retroussé les manches ayant l’air de dire : « Ce n’est pas vrai que nous nous sommes entraînés pendant un mois pour nous faire éliminer bêtement devant nos partisans » . D’ailleurs il faut lever notre chapeau à l’entraîneur-chef Éric Veilleux. Après l’élimination contre les Saguenéens le 17 avril dernier, nombreux sont ceux qui réclamaient sa tête. On disait qu’il n’avait pas su mener sa barque et qu’il fallait un changement derrière le banc pour espérer gagner. Où sont ces détracteurs aujourd’hui ? Veilleux s’est tenu droit et a continué de prêcher que son équipe serait prête pour le grand jour. Le grand jour c’était hier et les Cataractes n’ont pas déçu.

La victoire des Cats hier c’est aussi celle de la patience. Des frustrations il y en a eu plus souvent qu’autrement dans la ville de l’électricité au fil des ans, la plus grande fut sans doute celle de 1985 où la formation, alors dirigée par Ron Lapointe, avait du aller jouer la finale du Tournoi printanier à Drummondville pour satisfaire les besoins de la télévision. Encore cette semaine Sergio Momesso et Patrice Lefebvre, deux membres de cette équipe, soulignaient comment cette décision avait pesée lourd dans la défaite contre Prince Albert. Tout ça, c’est du passé aujourd’hui ! Les Cataractes sont Champions et ils ne l’ont pas volé. Certains pourraient affirmer que lorsque l’équipe hôtesse gagne ça enlève un peu de prestige à la victoire puisque tu entres au tournoi par la porte arrière. Foutaise…En l’espace de 4 jours, les Cataractes ont vaincu les trois meilleures équipes juniors au pays et ils sortent maintenant de ce tournoi par la GRANDE PORTE. Profitez-en les gens de Shawinigan, VOUS LA MÉRITEZ !



Les Cataractes sont enfin champions