QUÉBEC - La vie sans Patrick Roy se déroule plutôt bien chez les Remparts de Québec. Les débuts de son successeur n'ont pas été une sinécure, mais Philippe Boucher a finalement marqué de son estampille sa façon de faire, et l'équipe a trouvé son identité propre.

S'il assure que la période d'adaptation n'a pas été trop difficile, Boucher admet que ses adjoints et lui ont appris à la dure. C'est que les Remparts n'ont signé qu'une victoire à leurs neuf premiers matchs de la saison.

« Sans vouloir chercher d'excuses, souligne-t-il en entrevue, nous avons joué 10 de nos 15 premiers matchs à l'étranger, et il nous manquait plusieurs joueurs qui étaient blessés ou qui prenaient part à des camps d'entraînement chez les pros.

« Mes adjoints et moi avons dû apprendre à nous connaître et à établir une routine entre nous, et avec les joueurs, poursuit-il. Tout ça a contribué à notre mauvais départ. Tout va mieux maintenant. »

Les Remparts ont redressé la barre, et montrent maintenant un dossier de 14 victoires et de 14 défaites, incluant six en prolongation ou en tirs de barrage. L'équipe s'est hissée au sixième rang de la LHJMQ, avec 34 points, grâce à la séquence de sept matchs avec au moins un point qu'elle connaît. La situation revient à la normale, les foules sont au rendez-vous au Colisée Pepsi.

Ce que l'ancien défenseur de la LNH, âgé de 40 ans, a trouvé le plus difficile a été de se familiariser à la tâche d'entraîneur, lui qui avait été directeur général de l'Océanic de Rimouski pendant deux saisons.

« Ça m'a pris du temps avant de me sentir à l'aise, c'était nouveau pour moi. Je voulais forger ma propre personnalité derrière le banc. Je ne suis pas un dictateur, j'aime créer des liens avec les jeunes. »

Ce n'était pas une mince affaire pour Boucher de succéder au « monument Roy » à Québec, dans les doubles tâches de DG et d'entraîneur. Les comparaisons étaient inévitables, mais il s'est appliqué à faire son propre nom. Il ne s'est jamais vu comme le remplaçant de Patrick Roy.

« Avec tout ce que Patrick a fait pour les Remparts et ce qu'il continue de faire dans la Ligue nationale (avec l'Avalanche du Colorado), je n'ai jamais eu le sentiment que je devais le remplacer. »

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Roy n'est pas omniprésent dans l'entourage des Remparts, dont il est un des propriétaires. Boucher et lui n'ont eu qu'une discussion au téléphone cette saison. Cela dit, Roy et le président Claude Rousseau communiquent ensemble sur une base régulière.

« Ça doit être parce que Patrick me fait confiance », laisse tomber Boucher, qui a gagné la Coupe Stanley à sa dernière saison dans la LNH, en 2008-09, dans l'uniforme des Penguins de Pittsburgh.

Les Remparts doivent surmonter beaucoup d'adversité en raison des blessures qui continuent grandement de les affecter. Dans le moment, malgré le retour d'Olivier Archambault, ancien choix de repêchage du Canadien, six attaquants manquent à l'appel.

« Il y a de la malchance là-dedans, opine Boucher. Un joueur vient d'être opéré au coeur, Kurt Etchegary, un s'est fracturé la rotule à deux endroits, le médecin n'avait jamais vu ça, et un autre doit combattre la mononucléose. Sur papier, nous avons une bonne équipe. Mais je ne crois pas que je pourrai miser sur tout le groupe en santé avant la période des échanges. »

Les Remparts pourraient éventuellement recevoir du renfort inattendu en Mikhail Grigorenko. Les Sabres envisagent de retourner l'attaquant russe dans les rangs juniors.

« Nous n'avons aucun contrôle là-dessus, résume Boucher, en se disant très satisfait du rendement des deux Européens de l'équipe. Il se peut que nous ne recevions aucune nouvelle de la part des Sabres. Mais si on pense ne pas utiliser beaucoup Grigorenko là-bas, peut-être serait-il préférable qu'il poursuive sa progression avec nous. »